D’Emir Kusturica. 1998
Délire du début à la fin. Personnages baroques au possible, situations loufoques etc…
Telerama | Genre : farce gitane.
Sur les bords du Danube, Matko vit de petits trafics avec son fils, Zare... Après le tentaculaire Underground, qui embrassait cinquante ans d'histoire yougoslave, Emir Kusturica revenait chez les Gitans pour une farce optimiste et truculente. Pour autant, il faut se garder des oppositions trop simples : dans Underground, la guerre était prétexte à de sanglants règlements de comptes entre frères et voisins ; on retrouve dans Chat noir, chat blanc un imbroglio de rapts sexuels et de mariages arrangés. L'Histoire ne s'est pas arrêtée. Simplement, elle paresse au bord du Danube. Le fleuve et ses alentours charrient un invraisemblable trafic, où se mêlent contrebandiers russes, Allemands dansant la valse et cochon bouffant une Trabant.
Ingénieux, bricolos, trafiquants, les Gitans tournent le matérialisme fin de millénaire en dérision, détournent dans tous les sens du terme un bric-à-brac d'objets obsolètes. On n'entrera pas dans les détails du feuilleton, mais on dira l'essentiel, qui est à la fois morceau de bravoure et victoire de l'amour : l'évasion rocambolesque d'une mariée en plein mariage, afin que chacun vive heureux avec sa chacune.