The Bikeriders est un film qui se tient, visuellement maîtrisé, mais qui laisse l’impression d’être passé à côté de son potentiel. L’univers des premiers bikers est bien recréé, les gueules cassées, les styles et l’ambiance donnent une vraie texture au film, et certaines scènes nous rappellent Outsiders. Le choix de raconter cette histoire à travers la voix d’un personnage féminin et via l’angle du photographe qui documente le club est une idée intéressante sur le papier.
Mais quelque chose ne prend pas complètement. Le personnage d’Austin Butler, éternel beau gosse taciturne obsédé par sa liberté mais rarement impliqué dans quoi que ce soit, finit par tourner à vide. Tom Hardy, pourtant capable d’intensité brute, reste étonnamment en surface. Leur duo ne produit jamais l’étincelle annoncée. À l’inverse, Jodie Comer en narratrice principale fonctionne plutôt bien et c’est finalement elle qui apporte le plus de consistance : son point de vue ancre le récit dans quelque chose de concret, à travers des scènes simples mais parlantes, que ce soit ses moments du quotidien avec ses amies ou sa manière de composer avec cet entourage de bikers qui déborde constamment sur sa vie.
Au final, The Bikeriders n’est pas un mauvais film, mais il reste coincé à mi-chemin entre fresque nostalgique et vrai récit habité. Une belle esthétique, un dispositif narratif prometteur, mais un ensemble qui clique jamais vraiment.