Opinion du public
254 avis
7.5/10
Les lecteurs trouvent 'La Place' d'Annie Ernaux à la fois touchant et déconcertant, avec son style d'écriture direct et sans fioritures qui retrace la vie de son père et les distances sociales et émotionnelles qui se creusent avec l'ascension sociale de l'autrice. Ce récit, tout en sobriété, est apprécié pour son authenticité et sa capacité à évoquer les complexités des relations familiales et des classes sociales.
👍 Authenticité et complexité des relations.
👎 Style d'écriture peut sembler trop sobre.
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Résumé
"Enfant, quand je m'efforçais de m'exprimer dans un langage châtié, j'avais l'impression de me jeter dans le vide. Une de mes frayeurs imaginaires, avoir un père instituteur qui m'aurait obligée à bien parler sans arrêt en détachant les mots. On parlait avec toute la bouche. Puisque la maîtresse me reprenait, plus tard j'ai voulu reprendre mon père, lui annoncer que se parterrer ou quart moins d'onze heures n'existaient pas. Il est entré dans une violente colère. Une autre fois : Comment voulez-vous que je ne me fasse pas reprendre, si vous parlez mal tout le temps ! Je pleurais. Il était malheureux. Tout ce qui touche au langage est dans mon souvenir motif de rancœur et de chicanes douloureuses, bien plus que l'argent."
Pas palpitant encore une fois mais sonne très vrai et authentique. Complémentaire avec Une Femme, l’autre côté de l’histoire. Contente de l’avoir lu. Fait réfléchir aux relations avec la famille, la culpabilité…
J’ai bien aimé ce tout petit livre où Annie Ernaux raconte par bribes de souvenirs la vie de son père et l’homme qu’il était. Transfuge sociale, elle laisse apercevoir les étapes qui l’ont fait s’éloigner petit à petit du statut et du milieu de ses parents. Ce livre vient comme une sorte de réconciliation. Je le trouve attendrissant mais en même temps on n’y retrouve pas de sentiments, seulement des faits.
L'autrice compte décrire la vie de son père le plus froidement possible, sans émotion, telle qu'elle lui vient naturellement: le récit d'une vie simple, dans un vocabulaire simple, dans des phrases dépouillées à l'extrême. L'histoire commence par la mort de son père 3 mois après sa titularisation du CAPES (maladie et l’organisation de la veillée et des obsèques) puis effectue un long retour en arrière sur sa vie depuis son enfance. Le grand père fermier illettré, le fils qui ne peut aller assidûment à l’école alors qu’il aime apprendre pour aider à la ferme est devenu paysan puis au retour du service militaire il devient ouvrier d'usine pour tenter d'améliorer son sort, c’est à ce moment qu’il rencontre tte sa femme, puis ils deviennent enfin tenanciers d'une épicerie mais après une période de faste l’économie retombe et il se fait embaucher sur chantier de construction en parallèle. Ils font crédit aux clients et il évolue comme contre l’autre dans une raffinerie. Une fille de 7 ans mort de la diphtérie qui anéanti le père. Une photo du père au quotidien qui trône dans le salon. 2 tenues une de la semaine avec blouse école et la tenue du dimanche, famille bouge pas, curieux de rien, aucune déco de la maison juste le nécessaire, aucun choix ils suivent conseils qu’on donne. Se sentent en condition d’infériorité surtout qd papier car illettrés, ils s’efforcent de ne plus parler patois mais parlent mal français ce qui fait que Anne se fait reprendre par la maîtresse et ça lui fait honte, qd films bourvil qui montrent paysans à la ville ils s’identifient à lui. Mais fierté car à force de « radinerie » c’est le premier de la famille à être propriétaire de sa maison juste. En retard progrès ménager ce qui contraste avec le cercle d’amis d’Anne qui ont la télé et voyagent. La mère a insisté pour créer une salle de bain mais le père continue à se raser devant le miroir de l’évier. Toujours ton de reproche entre eux sur n’importe quel sujet. Aucun loisir, une fois l’an café épicerie fermée un jour. Il met bcp d’espoir sur la fille qui peut changer son destin grâce aux études mais c’est un monde qui lui est étranger et dont il n’a pas les codes. Il ne donne pas de valeur à étudier alors que toutes les autres filles de 17 ans sont déjà ouvrières, travailler c’est produire de ses mains donc l’impression que c’est de la paresse à rester lire, être boursière c’est être assisté de l’état. L’après guerre avec la reconstruction du centre ville voit les clients aller au super marché. À 60 ans polype estomac—> coup de vieux et moins actif. L’écart se creuse entre lui et sa fille tandis que plus de complicité avec sa maman pour question féminine et plus moderne. Le jour où elle présente un copain petit plat dans les grands mais tjr sentiment d’infériorité. Mariage et installation dans les Alpes loin de la Normandie d’yvetot, elle rend visite seule à ses parents car son mari s’y ennuie car absence de conversation et de points communs. Elle vient avec son fils de 2 ans et demi, mais Pdt le séjour infarctus de son papa qui va dépérir les jours suivants. —> La trahison ici est celle de ses origines, quand elle quitte le milieu ouvrier puis cache ses origines à son nouvel environnement[6].
Beaucoup de subtilité, simplicité, amour, gêne et regard lointain pour ce père qui est universel sûrement… Me donne envie d’écrire et décrire papa
Intéressant et sympa mais parfois ennuyeux
Cela me parle tellement