
2023
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Louise Erdrich
Résumé
« Quand j’étais en prison, j’ai reçu un dictionnaire. Accompagné d’un petit mot : Voici le livre que j’emporterais sur une île déserte. Des livres, mon ancienne professeure m’en ferait parvenir d’autres, mais elle savait que celui-là s’avérerait d’un recours inépuisable. C’est le terme "sentence" que j’y ai cherché en premier. J’avais reçu la mienne, une impossible condamnation à soixante ans d’emprisonnement, de la bouche d’un juge qui croyait en l’au-delà. » Après avoir bénéficié d’une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d’origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s’épanouit dans ce travail. Jusqu’à ce que l’esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu’une pandémie a mis le monde à l’arrêt... On retrouve l’immense talent de conteuse d’une des plus grandes romancières américaines, prix Pulitzer 2021, dans ce roman qui se confronte aux fantômes de l’Amérique: le racisme et l’intolérance.
Surprenant il faut s’accrocher
Un peu long mais personnages attachants
À Minneapolis, une libraire d’origine amérindienne est hantée par de vieux fantômes. Racisme, quête d’identité… L’écrivaine signe un nouveau roman au souffle brûlant, récompensé du prix Femina 2023 du roman étranger. Comme beaucoup d’entre nous, Tookie cultive à domicile des plantes vivaces d’une espèce un peu particulière, ne réclamant aucun arrosage et résistant au délaissement dans la poussière : deux piles de livres élevées en spirales brinquebalantes au pied de son lit. En signe de son affection reconnaissante, elle leur a donné des surnoms. Il y a d’un côté « la laborieuse », composée d’ouvrages ardus, sources de stimulation intellectuelle intense. Et de l’autre « la paresseuse », où papillonnent des romans faciles et divertissants, promesses de réconfort immédiat. Il faudrait créer une troisième colonne réservée au roman dont Tookie est l’héroïne, car La Sentence, de Louise Erdrich, n’entre pas dans ces catégories, ou plutôt pourrait prétendre aux deux, tant sa lecture est une croisière infiniment plaisante, avec vue plongeante sur des fonds marins abyssaux, pour qui fera l’effort de se pencher par-dessus bord. Délicieuse originalité de ce livre : l’autrice américaine s’est amusée à s’y mettre en scène. N’attendez ni journal intime ni autofiction, ce n’est pas le genre de la maison. Non pas que Louise Erdrich méprise la méticuleuse étude de soi, elle se passionne au contraire pour toute expérience d’écriture tentée par d’autres. Son amour illimité pour la littérature l’a d’ailleurs poussée, voilà déjà vingt-deux ans, à ouvrir une librairie indépendante à Minneapolis, la ville où elle réside. Télérama lui avait même consacré . Impossible d’oublier l’envoûtant sens dessus dessous des lieux, un canoë en écorces de bouleau suspendu au plafond, un confessionnal maculé de collages rococo jouxtant des vitrines de bijoux indiens, et, surtout, des livres, des livres et encore des livres, ornés d’enthousiastes petits mots cartonnés signés de la propre main de la romancière : Louise. C’est dans le décor inchangé de cette librairie que se déroule La Sentence. La Louise en question s’est infiltrée dans la fiction pour y jouer son propre rôle, farceuse figurante cachée au milieu de personnages rocambolesques dont elle a le secret. Au premier rang desquels figure donc Tookie, qui sort de prison et est embauchée pour seconder la libraire. Héroïne remarquable de bagou et brillamment campée, qui se voit comme « un rôti juteux habitant la conscience du temps ». Une femme longtemps coffrée pour un crime qu’elle n’avait pas commis : sans savoir que le macchabée avait de la drogue sous les aisselles, Tookie était allée chercher, en camion frigorifique volé, le corps depuis peu sans vie d’un jeune junkie, pour satisfaire la lubie d’une copine. Maintenant rangée des voitures, dans les allées de la librairie de Louise Erdrich, l’ancienne taularde vit de sa passion pour les livres et guide les clients d’une manière toute personnelle. L’occasion pour la romancière de donner une folle envie de lire Olga Tokarczuk ou Clarice Lispector, Colson Whitehead ou Marcel Proust, Robin Wall Kimmerer ou W.G. Sebald. Attention d’une suprême générosité, Louise Erdrich fournit à la fin de son livre d’innombrables conseils de lecture, aussi éclectiques qu’alléchants. Ces pages seront sûrement découpées, cochées, pliées, pour finir en liste de courses essentielles. Pour autant, La Sentence ne saurait se réduire à un guide d’achat, si galvanisant soit-il. Ce serait oublier le talent de conteuse dont Louise Erdrich a déjà fait preuve dans une quinzaine de romans, comme La Malédiction des colombes (2010), (2018) ou (prix Pulitzer 2021). Et, surtout, faire fi de son art d’ouvrir des tiroirs à triple fond, pour aborder les questions les plus sensibles sans se départir de son vif humour.
Pas terminé
Après avoir bénéficié d'une libération conditionnelle, Tookie, une quadragénaire d'origine amérindienne, est embauchée par une petite librairie de Minneapolis. Lectrice passionnée, elle s'épanouit dans ce travail. Jusqu'à ce que l'esprit de Flora, une fidèle cliente récemment décédée, ne vienne hanter les rayonnages, mettant Tookie face à ses propres démons, dans une ville bientôt à feu et à sang après la mort de George Floyd, alors qu'une pandémie a mis le monde à l'arrêt...
Fouilli. Sans but
Pas du tout accroché à ce livre pas réussi à rentrer dans l’histoire abandon
Excellent malgré le fantôme de la librairie !surtout liste de livres conseillés
La vie d’une employé de librairie pendant la pandemie de Covid elle est indienne