
2025
Résumé
« C'est trop beau cet échange de maison, ça cache quelque chose. » Sur le papier, tout le monde devait trouver son compte dans l'échange de maisons auquel les deux couples avaient souscrit. Alma et Léon qui rêvaient d'un Noël de carte postale montagnarde, avaient troqué leur maison contre ce beau et grand chalet qui blanchissait déjà sous l'assaut des flocons. Capucine et Marin, qui avaient de la famille dans la région et une envie d'embruns, s'installaient eux dans la luxueuse villa bretonne d'Alma et Léon. Chaque couple allait donc se glisser dans la vie de l'autre pour deux semaines, dans l'inconnu et le dépaysement idéalisés. Découvrir un nouvel environnement, un autre mode de vie, des habitudes différentes. Et très vite, les secrets que chacun avait laissés sur place. Des secrets, qui, déterrés, n'allaient pas tarder à défigurer la magie de Noël et transformer l'illusion en effroi.
🌍 Structure du roman L’histoire alterne entre deux couples et deux lieux : • Alma et Léon → en Savoie, dans un chalet supposément maudit. • Capucine et Marin → dans le Morbihan, en Bretagne. Un système d’échange de maisons relie les deux couples. Autour d’eux gravitent Marco, Benoît (l’ex d’Alma, gendarme), et un réseau criminel impliqué dans le trafic d’armes et de drogue. 🏔️ 1. Le chalet maudit – Savoie Le roman débute sur la légende du chalet maudit, où un ermite s’était suicidé en 1960 après avoir gravé des symboles étranges avec son sang. Depuis, le lieu est réputé porter malheur : plusieurs drames y ont eu lieu, toujours à Noël, dans des circonstances similaires — folie, hallucinations, meurtre. ➡️ Alma et Léon y séjournent via un échange de maisons. Rapidement, Léon développe des troubles inquiétants : malaises, hallucinations, paranoïa. Il devient violent et soupçonneux envers Alma. Un vieil homme (Roland) les met en garde : les “âmes errantes” du chalet s’emparent des vivants et les rendent fous. ⚡ Léon, jaloux, déséquilibré et hanté, finit par étrangler Alma dans un accès de délire avant de se reprendre, paniqué par son geste. Elle l’enferme dans la chambre, terrorisée. Pendant ce temps, Jacky, un villageois, disparaît mystérieusement — on apprendra plus tard qu’il a été tué par Léon. ⸻ 🌊 2. Le couple miroir – Bretagne En parallèle, dans la villa du Morbihan, Capucine et Marin vivent l’expérience inverse de l’échange de maisons. • Marin est obsessionnel, en proie à des TOC et à des accès d’angoisse. • Capucine, instable, paranoïaque, fouille la maison et découvre des vêtements couverts de sang dans la buanderie. Quand les gendarmes frappent à la porte, elle panique : elle a découvert les corps de deux personnes et a tenté de cacher les preuves. Tout semble indiquer que le couple de Savoie (Alma et Léon) a un lien direct avec le double meurtre de Bretagne, mais les rôles se brouillent au fil de l’enquête. ⸻ 🔪 3. Révélations : le réseau criminel Léon finit par avouer à Alma qu’il travaille pour un réseau de trafic international : armes, drogue, blanchiment. Il a décidé de trahir ses supérieurs pour faire fortune : • il compte revendre les armes et la drogue à un concurrent, • et disparaître avec Alma grâce à de fausses identités. Leur plan macabre : 👉 échanger leur maison avec un couple “physiquement ressemblant” (Capucine et Marin), 👉 faire croire au réseau que les “faux eux” sont morts, 👉 et profiter du chaos pour s’enfuir. Alma, horrifiée, comprend que deux innocents vont être sacrifiés pour effacer les traces de Léon. Mais elle est déjà trop impliquée : la complice passive d’un criminel, piégée dans un engrenage qu’elle n’a pas voulu. ⸻ 💣 4. Le basculement et les morts Les choses dérapent brutalement : • Deux hommes cagoulés (envoyés du réseau) font irruption dans la villa : ils torturent et tuent Léon et Martine (une villageoise témoin). • Alma, elle, survit miraculeusement, retrouvée en état de choc. • Les gendarmes, dont Benoît, son ex, la soupçonnent d’avoir participé au plan. Alma explique qu’elle n’a été qu’un pion, utilisée par Léon et manipulée par le réseau. Mais au fil de son audition, le doute s’installe : elle semble en savoir beaucoup trop, et ses incohérences intriguent Benoît. ⸻ 🧩 5. La vérité finale Le lecteur comprend peu à peu que : • Léon n’était qu’un maillon intermédiaire du trafic. • Marco, son ancien ami et associé, était le véritable cerveau du réseau. • Et surtout : Alma n’est pas si innocente qu’elle le prétend. Elle maîtrise parfaitement les rouages du réseau, anticipe les mouvements de la police, et semble manipuler Benoît pendant son interrogatoire. Les dernières lignes suggèrent que : • Marco et Alma ont refait alliance, • Léon et les autres ont été éliminés pour effacer les témoins, • et qu’ils ont pris la tête du réseau, unis par leur passé commun (ils étaient amants dans leur jeunesse). 🔥 Leur relation prend des airs de “Bonnie and Clyde” modernes, froids, stratèges, insaisissables — reprenant le contrôle après des années d’ombre. Léon et Alma Capucine et Marin « «L'histoire a commencé en 1960 quand l'ermite vivant dans ce chalet s'est donné la mort. Atteint de démence, il s'est ouvert les veines le soir du réveillon de Noël et a, sur certaines pierres, dessiné des signes étranges avec son sang. » La plupart des articles s'accompagnaient de repré sentations de ces hiéroglyphes que des passionnés de phénomènes paranormaux s'évertuaient à faire parler. Alma laissa son regard effleurer les murs autour d'elle avec l'appréhension de découvrir une trace prouvant la véracité de cette histoire. «Le corps de l'ermite n'a été retrouvé que plusieurs jours après sa mort, assis dans son fauteuil devant la cheminée. » Alma se releva précipitamment et fixa le siège en rotin comme une mygale sur le point de lui sauter à la gorge. Elle se frotta machinalement les fesses et l'arrière des cuisses avant de se raisonner et de se dire que le fauteuil de l'ermite avait sûrement été jeté depuis. Dans le doute, elle préféra quand même aller s'installer dans le canapé pour poursuivre ses recherches. « Le chalet est resté inhabité plus de vingt ans après ce drame tant celui-ci a terrifié les villageois. Puis un jour, des touristes l'ont découvert au détour d'une randonnée et tombés, sous le charme, ils ont tout fait pour l'acquérir malgré les recommandations des habitants aux alentours. Ils ont passé deux années à le restaurer et à l'agrandir pour créer une magnifique demeure, faisant même regretter certains voisins de ne pas avoir eu le courage de l'acheter quand il ne valait rien. Pourtant des problèmes sont apparus dès le premier Noël. Le mari a commencé à souffrir de douleurs inexpliquées et, après de longs mois d'examens, les médecins ont conclu à une maladie neurodégénérative sans réellement réussir à poser un diagnostic. Le comportement de l'homme s'est dégradé de jour en jour et sa femme s'est plainte de phases inquiétantes d'agres-sivité. Le traitement a alors été adapté pour tenter de ralentir l'évolution des symptômes, mais sans résultat. Le soir du réveillon de l'année suivante, une table majestueuse était dressée dans la cuisine avec bougies, guirlandes, chemin de table et plateaux de mets succulents. Pourtant, l'esprit malade, rongé par la folie comme un bout de gruyère jeté aux souris, il n'eut que faire de Noël et de ses plaisirs. L'histoire raconte que l'horreur a surgi à minuit quand le couteau du mari s'est planté dans la gorge de sa femme alors qu'elle tendait sa flûte de champagne pour trinquer. Les corps ont été retrouvés trois jours plus tard, gisant sur le sol de la cuisine. La rumeur rapporte que les voisins ayant découvert les cadavres auraient été saisis d'effroi par des bruits venant de la cave. Des grincements, des claquements, et enfin des chuintements, ou plutôt des mots susurrés... Le plus étrange, ce qui a fini de transformer la légende en malédiction, était les signes. En effet, avant de se trancher les veines, le mari avait gravé les symboles mystérieux du vieil ermite sur le corps de sa femme. Des entailles profondes, nettes et précises. » Alma fut traversée de frissons d'angoisse et eut l'impression soudaine d'être la proie d'une entité invisible, comme un lapin, aveugle au rapace dessinant des cercles au-dessus de sa tête. Qu'y avait-il dans cette cave ? » Capucine et Marin « Capucine renversa la panière de linge sur le carrelage de la buanderie et chercha la chemise tachée en éparpillant le tout avec des mouvements vifs. Elle la retrouva et la leva vers la lumière pour mieux voir. C'était désormais une évidence pour elle, il s'agissait bien de sang séché, devenu marron sur les contours. Idem pour le pantalon. Vu la quantité... elle remonta en courant dans la cuisine pour prendre un sac-poubelle sous l'évier et au moment de redescendre l'escalier, la sonnerie du visiophone l'arrêta. Marin avait-il oublié ses clés ? Elle se dirigea vers l'écran dans l'entrée et son cœur frémit. Deux gendarmes attendaient au portail. Que devait-elle faire ? Comment allaient-ils réagir en apprenant qu'elle avait découvert les corps et qu'elle n'avait rien fait? Allaient-ils perquisitionner la maison et trouver les affaires sales en bas ? Comment justifierait-elle qu'elle n'était au courant de rien alors que les vêtements tachés étaient désormais étalés devant la machine à laver? » Alma et Léon « - Qui êtes-vous ? demanda-t-elle. - La vraie question est : qui sont-elle Ne cherchez pas la réponse, fuyez. - Je ne comprends pas. - Les âmes errantes. Elles sont impatientes, vo courez un grave danger. - Désolée, mais je ne crois pas à ce genre d choses, répondit Alma en reprenant sa marche subitement mal à l'aise à l'idée d'en savoir plus. - Ça commence par des malaises et des hallu cinations quand elles s'emparent de votre corps, poursuivit le vieillard sans bouger, mais en haussant le ton. Alma s'arrêta à nouveau, regard vissé à ses chaussures perdues dans la neige. - Ensuite, elles diffusent leur colère dans les veines de leur hôte. La malédiction frappera tant que ce chalet existera. - C'est vraiment comme ça que ça se passe? chuchota Alma pour elle-même alors qu'elle repensait à l'épisode matinal de Léon. - J'étais enfant quand le vieux fou est mort. Je sais tout ce qui est arrivé depuis. Sauvez-vous. Alma lui refit face. - La planche de Ouija, c'était vous ? l'individu. - Ne touchez jamais à ça ! lui intima fermement Pendant un silence angoissant, Alma pensa avoir compris. Elle reprit la parole : - Vous avez rencontré les nouveaux proprié-taires, et vous leur avez fait peur. - Pourquoi êtes-vous là, à votre avis ? Elle pinça les lèvres, dépitée de s'être fait avoir. - On leur sert de cobayes, souffla-t-elle. - Maintenant vous savez. Mais vous avez le choix. Coincée dans ses réflexions, Alma tourna la tête en direction du chalet. Quand elle ramena son attention sur l'inconnu, il avait disparu. » « La voix de Léon dans son dos la fit sursauter. Elle se retourna vivement et découvrit un visage plus apaisé. - Ils cherchent Jacky, se contenta-t-elle de répondre. Léon porta une main sur sa tempe et fronça les traits, paupières scellées. - Je ne sais pas ce qui s'est passé ce matin, avoua-t-il. Je n'arrive pas à me souvenir. Mais, je crois que je l'ai vu en sortant de la supérette. Alma s'éloigna de lui comme d'une grenade dégoupillée. - Qu'est-ce que tu as fait ? s'étrangla-t-elle. - Je ne sais plus, je te dis ! s'emporta-t-il. Le sang sur ses mains, celui qui suintait de son arcade et les traces sur ses lèvres amplifièrent en elle le sentiment de danger. Elle n'avait de cesse de reculer à mesure qu'il cherchait à s'approcher d'elle. - Tu es devenu fou, lâcha-t-elle. Tu ne t'arré-teras plus. - Tout sera bientôt fini, répondit-il. C'est en cours. Alma fut sidérée de voir la vitesse à laquelle son mari semblait se rétablir. N'avait-il que simulé son état ? - Mais enfin de quoi tu parles ? - Avant que le réseau nous lâche, j'ai pu vérifier les caméras. Mon idée a fonctionné, on sera libres d'un moment à l'autre. Alma se laissa tomber dans le fauteuil près de la cheminée. Des larmes lui montèrent aux yeux. » « Savoie Léon avait finalement réussi à préparer le repas pour le réveillon et Alma s'était chargée de l'apéritif et du dessert. Toute la soirée, elle avait simulé la joie de fêter Noël malgré la voix intérieure qui lui répétait que son mari avait sûrement fait du mal à Jacky et qu'il pourrait s'en prendre à elle dans les heures à venir. D'autant que les vertiges et visions étaient revenus en force à la fin du diner. Léon l'avait terrifiée à plusieurs reprises en devenant méfiant et agressit envers elle. Ses propos s'étaient faits de plus en plus étranges et incohérents, et il avait développé une sorte de transe paranoïaque assortie d'une hypervigilance troublante. Alma avait cru que la malédiction s'abattait sur elle quand il l'avait poussée contre le mur de la cuisine avant d'enfermer son cou entre ses mains puissantes, avec les yeux d'un autre et une voix sourde. Elle n'avait pas réussi à lutter et quand son cerveau avait été sur le point de s'éteindre, il l'avait relâchée, horrifié par ce qu'il venait de faire. Elle s'était alors écroulée au pied du mur et avait inspiré comme un nouveau-né prend son premier souffle, avec plainte et pleurs. À cet instant, Léon s'était précipité vers l'évier pour vomir. Après quoi, il n'avait pas eu le courage d'affronter le regard de sa femme. Il était monté dans la chambre et s'était rapidement endormi. Une demi-heure plus tard, Alma avait gravi les marches en silence, angoissée à l'idée qu'il se réveille. Elle n'avait cessé de pleurer depuis l'agression, en proie à des émotions d'une intensité inégalée. Quand elle avait constaté qu'il dormait profondément, elle avait tiré la porte avec précaution et tourné la clé. Enfermer son propre mari... Comment était-il possible que la culpabilité se fasse entendre à ce moment-là ? Son juge intérieur avait-il si peu de lucidité et de recul pour imposer encore ses diktats dans une telle situation? Le désir de survie ne devrait-il pas avoir le pouvoir de détricoter certains schémas ? » Ce que j’en comprends Léon est un homme très jaloux Marin est bourré de toc Capucine semble parano et avoir des pb psy Alma est soumise à son mari Léon. Chaque couple se fait agresseur par deux individus à chaque chalet. Très étrange. En Savoie c’est la maison qui est hantée Et en Bretagne on y retrouve deux corps. « Morbihan Le 22 décembre Soit le lendemain des meurtres Alma était désormais seule dans la villa. Après une nuit sans fin à écouter les explications de Léon, elle était dans un état de flottement désagréable, oscillant entre déni et réalité destructrice. Il lui avait avoué avoir décroché un gros contrat avec une organisation terroriste, impliquant de trahir le réseau pour lequel il bossait depuis des années, mais lui permettant de sortir définitivement des magouilles mortelles. Il avait prévu de vendre les armes achetées pour le narcotrafic, ce qui représentait déjà une somme considérable. S'il y ajoutait la vente de la drogue, ils seraient tranquilles jusqu'à la fin de leur vie. Elle l'avait écouté longuement sans jamais inter-venir. Elle n'avait pas réussi à se décider entre confiance, crédulité et méfiance. Celui qui avait essayé de la convaincre était devenu un étranger. Pire. Un criminel relatant de sang-froid l'exécution de deux hommes dans un but lucratif. Jamais elle n'aurait pu imaginer cela de lui, et le voir sous cet angle lui avait glacé les os. Elle s'était alors demandé si c'étaient réellement ses premiers meurtres, si elle ne s'était pas mariée avec un de ces psychopathes dont les séries raffolaient, s'il serait capable de descendre femme et enfant pour sauver sa peau ou juste pour toucher une prime. Toutes ces questions lui avaient donné la nausée. Pourtant, elle était restée au lieu de s'enfuir, et à présent, elle récurait le carrelage du sous-sol. À genoux, mains cachées sous des gants jaunes trop larges, elle effectuait des gestes mécaniques sans avoir vraiment conscience de ce qui flottait désormais dans le seau. Son esprit préférait s'évader en faisant défiler les possibilités qui lui étaient offertes. Pour le meilleur et pour le pire... Mariée à un criminel, donc criminelle par procuration ? Avait-elle le choix ? Pouvait-elle partir ? Devait-elle dénoncer son conjoint au risque d'être reconnue complice depuis vingt ans ou coupable de non-dénonciation de crime ou de trafic ? Avait-elle encore un rôle à jouer dans l'avenir proche qui les attendait ? Que deviendrait Léon si elle l'abandon-fait tout ça pour son bonheur à elle ? nait alors qu'il n'arrêtait pas de répéter qu'il avait Au moment où son esprit décida de faire une pause, ses, yeux se posèrent sur l'eau du seau. » « L'échange de maisons faisait déjà partie du programme. Ce projet avait prouvé à Alma que Léon était foncièrement dangereux. Il avait choisi un couple leur ressemblant physiquement pour faciliter la confusion. Persuadé que le réseau remonterait jusqu'à lui, mais que le boss déciderait d'envoyer des hommes que lui ne connaissait pas, il avait mis sur pied cette idée macabre. Ne restait plus qu'à faire appel à un ancien complice pour réaliser de fausses cartes d'identité qui seraient échangées quand le couple sortirait de la villa. Alma avait senti une nouvelle digue céder en elle quand elle avait compris que Léon parlait naturellement de sacrifier deux personnes innocentes pour régler le problème dont il était responsable par ses actes. À quel moment considérait-on des êtres humains comme des objets utiles qu'on pouvait briser si besoin ? Son mari avait franchi une limite qu'il était impossible de passer dans l'autre sens, celle de l'humanité. Et pour quoi ? Pour l'argent et la belle vie... Une petite voix intérieure n'arrêtait pas de crier à Alma de fuir, de partir le plus loin possible de cet homme. Mais elle ne le pouvait pas. Elle rentra au sec et attrapa son téléphone posé sur une étagère du sous-sol. Léon décrocha aussitôt : - Ça va, ma chérie ? Ma chérie... cela n'avait non seulement plus aucun sens pour elle, mais ça lui causait désormais un dégoût irréversible. - Ne revends pas la drogue, lui dit-elle. - Quoi ? - Tu m'as bien dit que tu pouvais refourguer les armes pour deux fois leur prix d'achat ? - Oui. - Alors, contente-toi de ça. - Je ne te suis pas. - Tu sais très bien que ta disparition ne suffira pas aux chefs de ton réseau. S'ils te pensent mort parce que tu leur auras fourni une cible idéale, ils continueront à chercher la marchandise et finiront par remonter jusqu'à toi, jusqu'à nous. On ne sera jamais en paix. La seule façon de réparer ce que tu as fait, c'est de laisser la drogue et l'argent des armes dans la villa. oblème Че! • des moment Objot i mari avait asser dans noi? Pour intérieure ir le plus pouvait ne posé issitôt : - Laisse-moi gérer, tu veux ? grogna-t-il. Tu n'y connais rien. - Pour une fois, c'est toi qui vas m'écouter ! s'emporta-t-elle. Tu m'imposes une situation que je n'ai pas choisie, tu me fais nettoyer ta merde, tu me demandes de fermer les yeux sur des sacrifices d'innocents ! Alors putain, tu vas faire ce que je te dis ! Sinon, je te balance aux flics. - Méfie-toi, Alma. - Tu n'es plus en position de force. - Tu en es sûre ? Elle plaça son téléphone face à elle le temps d'envoyer une photo et le recolla à son oreille. - Ouvre le message, lui dit-elle. Il arrêta la voiture et s'exécuta. Il découvrit l'image des deux corps qu'il avait jetés dans son Zodiaque et couverts d'une bâche avant d'aller les abandonner au large des côtes. - J'ai le choix, lui annonça-t-elle sans trembler alors que son cœur menaçait d'exploser. Soit je l'envoie à mon ami gendarme, soit je l'envoie à Marco, ton meilleur pote de trafic, que tu n'as pas hésité à trahir une seule seconde. - Putain ! cracha-t-il avec rage. Me fais pas chier, Alma! Je te jure ! - Sinon quoi ? Tu me feras la même chose qu'à ces deux pauvres types ? - Va savoir... Un doigt mouillé dans une prise n'aurait pas été plus désagréable que l'effet de ces deux mots sur elle. Sa petite voix revint à l'assaut : Sauve-toi, maintenant! N'attends plus ! - Tu vois, tu me fais dire n'importe quol, se radoucit Léon. Tu sais très bien que je ne te ferais jamais de mal. Alma déglutit à plusieurs reprises avant de reprendre la parole pour éviter que sa peur s'entende. - La moitié de l'argent nous suffira pour repartir de zéro, dit-elle. Je n'ai pas besoin d'une vie de luxe comme tu as l'air de le penser. Je veux juste être heureuse, avec toi à mes côtés. Sa petite voix eut le bec cloué par cette déclara-tion. Avait-elle donc disjoncté ? - Réfléchis, je t'en supplie, enchaîna-t-elle. Ils viennent, ils éliminent les faux nous et ils repartent avec la drogue et assez d'argent pour racheter des armes. Affaire terminée. - Tu oublies la case enquête et identification des corps. - Tu crois qu'ils ne les feront pas disparaître? - Si, sürement... - Tu m'as bien dit être passé hors du circuit officiel et traçable des échanges de maisons? - Ouais... - C'est la meilleure solution, Léon, crois-moi. - Tu acceptes donc le sacrifice du couple qui arrive demain chez nous ? - Nous n'avons plus le choix. s'était évanouie. Désormais K.-O. par coup bas, la petite voix » « Après cet incident, Roland veilla quotidiennement à ce que personne ne franchisse la porte de la maison. Les jeunes s'étaient mis à le mépriser, mais de loin parce que la peur les tenait à distance. Des années s'étaient écoulées, lui faisant oublier le drame de l'ermite et les séances de spiritisme. Roland entendait de moins en moins la voix de sa mémé et il avait entamé une vie calme. Jusqu'au jour où deux touristes avaient été séduits par le chalet et qu'ils l'avaient acheté. Alors Roland n'avait jamais plus trouvé le sommeil. Il avait essayé de les mettre en garde, mais comment aider quelqu'un contre son gré ? Las de son harcèlement quotidien, les nouveaux propriétaires avaient fini par porter plainte. Les gendarmes étaient venus faire la morale à Roland à plusieurs reprises, mais peu importe, il devait les empêcher de passer Noël dans cette maison. La nouvelle s'était répandue dans le village que le mari avait perdu la boule. Le médecin semblait très inquiet. Roland savait ce que ça signifiait mais personne ne voulait le croire. À part Martine qui s'était rapprochée de lui à cette époque-là. Elle aussi avait tenté de prévenir la femme du chalet, en vain. La nuit de Noël avait été très éprouvante pour lui. Il avait vu des choses, s'était battu avec la voix de sa grand-mère, s'était perdu dans les méandres de ses cauchemars. Au petit matin, il s'était rendu chez son amie et lui avait dit qu'un drame s'était sûrement produit, qu'ils devaient aller voir. Elle avait refusé, tétanisée par la peur. Il s'était donc rendu seul sur les lieux, affrontant la fin de la tempête de neige qui avait secoué la région toute la nuit. Il avait frappé à la porte, sans réponse. Il avait glissé la clé et ouvert. Prise de remords, Martine l'avait rejoint. Elle était entrée sans bruit et avait retrouvé Roland dans la cuisine. Elle avait alors plaqué une main contre sa bouche pour retenir cri et nausée. Il s'était retourné et avait tenté de s'expliquer tandis qu'elle le regardait avec horreur. Les mains en sang, il était en train d'entailler la peau de la femme pour dessiner les symboles qui avaient été retrouvés sur les murs après la mort de l'ermite. - C'est pour protéger leurs âmes, avait-il bafouillé. Martine s'était évanouie. » Morbihan Deux semaines plus tard Sortie de l'hôpital, Alma avait été convoquée à la gendarmerie. Benoît avait privilégié l'audition libre dans un premier temps. Accompagné d'un collègue, il l'avait reçue dans une petite salle à l'étage. L'entretien avait commencé depuis trente minutes quand les questions se firent de plus en plus précises. Jusqu'ici, Alma semblait avoir été victime de manipulation de la part de son mari et avoir subi toute cette affaire. Selon elle, si Léon l'avait soupçonnée de vouloir prévenir les autorités, elle serait morte sous ses coups. Elle savait que des amies et collègues témoigneraient dans ce sens, puisqu'il se montrait souvent dur envers elle et impulsif. - Revenons à Jacky Olivier, dit le collègue de Benoît. Expliquez-nous ce qui a pu se passer. - Le soir de notre arrivée, nous sommes allés à la soirée d'illumination du sapin et nous avons rencontré Jacky et Martine. Ils nous ont mis en garde contre la malédiction du chalet, ce qui a énervé Léon. Il ne croit pas... ne croyait pas à tout ça. - Est-ce une raison suffisante pour tuer un homme? Alma balança la tête de droite à gauche en fixant la table la séparant des enquêteurs. - Il y a des choses que je n'explique pas. Selon la légende, ce chalet rendrait fou, et... enfin... C'est idiot parce que vous n'allez jamais me croire, mais Léon est devenu bizarre là-bas. Il faisait des malaises à répétition, souffrait d'hallucinations, se sentait persécuté... il a même essayé de m'étrangler le soir du réveillon. - Quel rapport avec M. Olivier ? demanda Benoît. - Il m'a dit l'avoir croisé au supermarché et a ajouté qu'il était des leurs, en parlant des trafiquants qui étaient à ses trousses. Les deux gendarmes opinèrent sans grande conviction. - Il aurait donc éliminé un villageois en pensant qu'il le traquait parce que la malédiction du chalet le faisait halluciner ? résuma le collègue de Benoît. Alma, consciente de la légèreté de ses déclara-tions, pinça les lèvres. - Bien, ensuite.. poursuivit-il. Deux hommes cagoulés font irruption dans la maison, frappent Léon pour le faire avouer, vous violentent aussi dans l'espoir que ça le fasse réagir, mais il ne parle pas. Ils le tuent. Martine Olivier arrive à ce moment-là. Ils ne peuvent bien évidemment pas laisser de témoins, ils lui règlent son compte. Benoît remarque l'émotion envahir Alma. Il est tenté de dire à son coéquipier de calmer le jeu, mais la voix de Ferry parlant d'impartialité lui revint en tête. - Après? Alma haussa les épaules, les larmes aux yeux. - Ne me dites pas que vous n'en savez rien. Vous y étiez. - La violence de ce qu'ils ont fait m'a terrassée, répondit-elle. J'ai fait un malaise. - Pratique. Cette fois, Benoît le regarda de travers. - Donc, insista le gendarme, vous faites un malaise et ? - Quand j'ai repris connaissance, j'étais allongée à l'arrière de leur voiture, couverte du blouson de Martine, yeux bandés et mains attachées. - Donc vous n'avez rien vu. - C'est ça. Il fit une moue signifiant : « Tu comptes te foutre de nous jusqu'au bout ? » - Et ils vous ont gentiment ramenée chez vous en vous souhaitant une bonne journée ? - Je sais que vous vous demandez pourquoi ils ne m'ont pas tuée comme les autres. - En effet. Alma prit le temps de réfléchir avant de formuler sa phrase : - Ma simple présence ici, entre vos murs, est la réponse que vous attendez. Les deux hommes froncèrent les sourcils. - S'ils m'avaient éliminée, que seriez-vous en train de faire au lieu de m'interroger? (Les mâchoires se serrèrent.) Je ne suis qu'un leurre qui a offert aux vrais criminels le temps de disparaître dans la nature. La coupable idéale. Benoît souffla. Il s'en voulait d'avoir douté d'elle. - Comment voulez-vous que je sois revenue ici sans ma voiture ? continua-t-elle, comprenant qu'elle devait prouver son innocence. Vous pouvez vérifier, je n'ai pas pris de billet de train. Si j'avais vraiment quelque chose à voir avec ce réseau, j'aurais disparu avec les autres. Enfin, je ne sais pas... Qu'est-ce que je dois vous dire pour vous convaincre ? Si je parle de ma tentative de suicide, vous allez me répondre que ce n'était qu'une mise en scène ? - Non, trancha Benoît qui reçut un regard accusateur de son collègue. Les médecins sont formels, s'expliqua-t-il, elle n'aurait pas survécu si je n'étais pas arrivé, et elle n'avait aucun moyen de savoir que j'allais me rendre à la villa. Après un moment de gêne mutuelle, il reprit la parole: - Le soir du réveillon, les gendarmes sont venus au chalet pour voir si tout allait bien. Elle acquiesça. - Pourquoi ne leur as-tu rien dit à ce moment-là? - Léon venait de me menacer et il attendait derrière la porte de la chambre pour être sûr que je ne parle pas. J'avais peur de lui. Cet homme me terrifiait et ses halluci