
2020
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Hubert
Résumé
Sans contrefaçon, je suis un garçon ! Dans l’Italie de la Renaissance, Bianca, demoiselle de bonne famille, est en âge de se marier. Ses parents lui trouvent un fiancé à leur goût : Giovanni, un riche marchand, jeune et plaisant. Le mariage semble devoir se dérouler sous les meilleurs auspices même si Bianca ne peut cacher sa déception de devoir épouser un homme dont elle ignore tout. Mais c’était sans connaître le secret détenu et légué par les femmes de sa famille depuis des générations : une « peau d’homme » ! En la revêtant, Bianca devient Lorenzo et bénéficie de tous les attributs d’un jeune homme à la beauté stupéfiante. Elle peut désormais visiter incognito le monde des hommes et apprendre à connaître son fiancé dans son milieu naturel. Mais dans sa peau d’homme, Bianca s'affranchit des limites imposées aux femmes et découvre l'amour et la sexualité. La morale de la Renaissance agit alors en miroir de celle de notre siècle et pose plusieurs questions : pourquoi les femmes devraient-elles avoir une sexualité différente de celle des hommes ? Pourquoi leur plaisir et leur liberté devraient-ils faire l’objet de mépris et de coercition ? Comment enfin la morale peut-elle être l’instrument d’une domination à la fois sévère et inconsciente ? À travers une fable enlevée et subtile comme une comédie de Billy Wilder, Hubert et Zanzim questionnent avec brio notre rapport au genre et à la sexualité... mais pas que. En mêlant ainsi la religion et le sexe, la morale et l’humour, la noblesse et le franc-parler, Peau d’homme nous invite tant à la libération des mœurs qu’à la quête folle et ardente de l’amour.
Roman graphique sympa lu car pièce de théâtre à venir 😬 Bianca est une jeune femme qui va être marié à Giovani Déçue de ne pas connaître son mari avant les noces elle va chez sa marraine sœur de sa mère qui lui donne la peau de Lorenzo En Lorenzo elle découvre Giovani et son homosexualité Elle est triste de comprendre qu’il ne l’aimera pas mais ils deviennent amis Leur équilibre est troublé par le frère de Bianca qui est prêtre et interdit tout plaisir Giovani doit s’exiler et Lorenzo disparaître Bianca prend le pouvoir de sa vie décide d’être heureuse de laisser Lorenzo à ses amours et à elle de retrouver le sien …
Afin d’apprendre à découvrir son futur mari, Bianca utilise la peau d’homme (Lorenzo), trésor caché de la famille pour infiltrer le monde des hommes. Elle en découvre les lois informelles qui le dirige et se rend finalement compte que son futur époux aime les hommes. Mariage consumé (ignoble). Et elle cherche à ce que son mari la désir autant qu’il desire Lorenzo mais impossible… « tentatrices, démons en jupon, corruptrices » prêche du frère de Bianca - fra Angelo p.41 « Nos religieux sont très œcuméniques ! Ils prient la sainte Trinité le jour, Bacchus la nuit, et Mammon tout le temps » Giovanni « Lilith - fornicatrice - pèche originel - perdition - enfer - tourments éternels - sataniques - impures » p.42 « Tu sais, ici les filles sont gardées sous clé, alors on passe sa vie entre garçons, on se baigne, on lutte, on dort souvent dans le même lit… ce corps ami qui ressemble tellement au nôtre et qui s’épanouit, comment ne pas s’en éprendre ? Les filles sont si loin, si étrangères ! On découvre son corps et les plaisirs qu’il peut nous donner, alors pourquoi ne pas partager ces plaisirs avec ses aidé les plus proches ? On se caresse, puis on découvre qu’il est plus doux d’être caressé, puis que la bouche est plus douce que la main. On se fait du bien entre copains, c’est tout » Giovanni (en petit déni) - p. 57 Un ours muselé « Ce n’est plus faire l’amour, c’est un pointage d’artillerie » Giovanni - p.72 « Quel drap magnifique ! Une belle fleur bien rouge ! […] - franchement, il n’y a pas de quoi… » mère et Bianca - p.77 « Oh tu sais, les femmes ne sont pas comme ça . Contrairement à nous, elle n’ont pas beaucoup de goût pour la chose. Elles sont soulagées si c’est vite fait et qu’on n’y revient pas trop souvent. Fort heureusement, d’ailleurs ! Comment un mari pourrait-il être sûr de la vertu de son épouse si elle aimait être chevauchée ? Elle risquerait de se donner au premier venu ! » Giovanni - p.88 « Fais pas le con Lorenzo » Giovanni - p. 89 « Pourquoi crois-tu que la vue d’un corps nu puisse faire perdre aux femmes leur tempérance ? Parce que tu les crois semblables à toi ! Si tu étais aussi saint que tu le prétends, tu ne craindrais pas la vue d’un corps, même celui d’une femme nue ! C’est ta concupiscence qui te fait voir les femmes comme des tentatrices lubriques. C’est parce que tu es obnubilé par ton propre désir que tu les veux couvertes de la tête aux pieds. À t’entendre, elles sont le mal incarné. Pourtant c’est à elles que le Christ se montra d’abord à sa résurrection, preuve que lui ne les tenait pas en si piètre estime. Serais-tu au fait des volontés divines que le Christ lui-même ? Quel orgueil ! Orgueil qui est le plus grand des péchés ! Celui qui fit chuter Lucifer au fond de l’abîme ! Tu peux feindre l’humanité, te couvrir de bure et de cendres, ton cœur déborde d’orgueil, moinillon ! » Lorenzo - p.124 « J’ai tout pouvoir ici, il m’a délégué son autorité » Bianca - p.154 Fille de Bianca et Giovanni - Chiara (couple homo autant parents que Bianca)
Incroyable sur les questions d'identité et de sa place dans la société
Féminisme et transidentité dans un univers médiéval. Je l'ai dévoré en 1h
Janvier 2024
✅ conseil Morgan TG 🦄
Très belles illustrations et une version atypique du fameux conte connu de tous.tes. Ici, le récit traite de l'homosexualité avec humour et fraîcheur ! Aucun conte médiéval n'est plus contemporain que Peau d'homme :)