Opinion du public
213 avis
7.1/10
Les avis sur ce livre révèlent une appréciation partagée, oscillant entre admiration pour la profonde introspection de l'autrice et déception face à un style parfois jugé larmoyant. Le format audio est particulièrement apprécié pour sa capacité à capturer le flot de pensées intimes. Le livre, centré sur un tragique accident de moto, explore les 'si' hypothétiques qui auraient pu changer le cours des événements, offrant une réflexion sur le destin et les choix de vie.
👍 Format audio captivant, introspection profonde.
👎 Style parfois jugé larmoyant.
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Résumé
« J’ai été aimantée par cette double mission impossible. Acheter la maison et retrouver les armes cachées. C’était inespéré et je n’ai pas flairé l’engrenage qui allait faire basculer notre existence. Parce que la maison est au coeur de ce qui a provoqué l’accident. » En un récit tendu qui agit comme un véritable compte à rebours, Brigitte Giraud tente de comprendre ce qui a conduit à l’accident de moto qui a coûté la vie à son mari le 22 juin 1999. Vingt ans après, elle fait pour ainsi dire le tour du propriétaire et sonde une dernière fois les questions restées sans réponse. Hasard, destin, coïncidences ? Elle revient sur ces journées qui s’étaient emballées en une suite de dérèglements imprévisibles jusqu’à produire l’inéluctable. À ce point électrisé par la perspective du déménagement, à ce point pressé de commencer les travaux de rénovation, le couple en avait oublié que vivre était dangereux. Brigitte Giraud mène l’enquête et met en scène la vie de Claude, et la leur, miraculeusement ranimées.
Livre de mon club de lecture et mon premier livre audio grâce à Nextory (et Jim). J'ai beaucoup aimé le format livre audio et ça s'y prête très bien à ce récit qui est plutôt un flot de pensée à la première personne. C'est très bien lu ou joué, c'est lu par une actrice française connue dans le doublage (VF de Sharon stone) C'est un récit auto biographique de l'autrice qui revient sur la mort de son mari il y a 20 ans dans un accident de moto. Pour moi le génie du livre et d'aller à fond dans une idée simple et assez universelle face à un accident qui est de se poser la question des "et si X se serait passé, l'accident n'aurait pas eu lieu". Le livre revient donc méthodiquement sur tout ce qui aurait pu ne pas se passer pour empêcher cet accident, ce qui permet de décrire un quotidien, un amour et de réfléchir sur la fatalité. ***** L'avis du club (long): Bonsoir à tous, voici le compte rendu du Club du 27 septembre 2024 Nous sommes reçus pour la 1ere fois par Maria et son compagnon, qui sont passés derrière les fourneaux et nous concoctent une soirée aux petits oignons. Un grand merci, comme mes camarades ci-dessus. Nous passons sans plus tarder au vote du livre pour le 14 novembre, qui sera Jacaranda de Gaël Faye. Detail des votes: Delphine - Le barman du ritz de Philippe Collin: 8 voix Maria - Circé de Madeleine Miller: 6 voix Pauline - Le pays des autres de Leila Slimani Tome 1: 4 voix Bernard - la confusion des sentiments de Stefan Zweig 6 voix Yann - le trésorier payeur de Yannick Haenel 4 voix Anne - l’annonce de Marie Hélène Lafon 9 puis 5 voix Olivier - Jacaranda de Gaël Faye 10 puis 6 voix. Boris présente ensuite Vivre vite et s’ensuit une discussion très équilibrée, quasi à parts égales entre ceux qui ont aimé et ceux lassés de la démarche de l’autrice. Trois axes traversent les échanges: la causalité interrogée, le talent pour décrire le quotidien, le rapport à l’être aimé. 1 La causalité interrogée Un livre sur le hasard et la nécessité: Un élément change et Claude échappe à la mort. Y avait-il une fatalité conduisant cet homme à mourir ce jour-là? L’autrice parvient elle à montrer l’absurde de l’accident? La tentative de reconstruction paraît à certains vaine - toute reconstruction ou chaîne de causalité étant impossible. Certains pages fonctionnaient, mais pas l’ensemble. Tout ceci n’explique rien. Au fond l’explication principale de la mort de Claude est qu’il fait une erreur, et prend la moto trop puissante d’un autre. Une autre façon de le voir est que Claude étouffe dans sa quarantaine et sa vie de propriétaire malgré lui. Par ailleurs le livre paraît pour certains trop fragile - les causalités auraient été sans doute autres si l’autrice avait confronté son point de vue à ceux d’autres personnages qui avaient vécu les faits, et les avait retranscrits. Pour d’autres en revanche, c’est une entreprise touchante et humaine pour donner un sens à quelque chose qui n’en n’a pas. Le génie du livre est de tenter l’exercice de causalité jusqu’au bout. Elle cherche du sens mais voit vite qu’elle n’en trouvera pas. Finalement cela confirme l’absurdité de l’accident mais montre aussi qu’elle a voulu chercher. L’autrice cherche à savoir ce qu’elle aurait dû faire pour éviter l’accident. Le fait d’explorer les causalités jusqu’à en avoir marre de soi même permet de clôturer cette recherche. Au-delà, cependant, ce livre ne se transforme pas en quelque chose de plus grand. Dans Réparer les vivants, on ouvre sur des dimensions plus larges concernant la fin de vie. Ici on ne peut relever aucune idée force de ce livre. 2 Le talent pour décrire le quotidien Il y a beaucoup d’échos dans notre vie quotidienne, comme être celui qui ne souhaite pas vraiment acheter la maison dans un couple. Une description du quotidien où l’on passe à une vie plus rangée, alors que la moto permet de conserver un grain de folie. On entre entièrement dans la psychologie de l’auteur, ses relations avec son frère, ses projets de couple. Le livre se lit vite, grâce à une écriture fluide. En livre audio, ce récit mental intérieur fonctionne très bien. Sans pathos. Avec la voix française de Sharon stone! À qui ce récit fourmillant de détails est-il destiné? Ce pourrait être un cadeau fait à l’enfant du couple, brièvement décrit et à présent adulte. La ville de Lyon et ses alentours, sa scène musicale est très bien rendue. Les références musicales, l’ambiance des concerts sont très bien décrites en particulier. L’époque également est bien décrite, dans la jeunesse des héros qui s’estompe à feu doux. Parmi les éléments qui déçoivent en revanche, le titre du livre promettait de trouver dans les pages une saveur du type « la fureur de vivre ». Sans suite. La vie est ordinaire et très classique : s’installer dans une maison plus grande, élever un petit garçon. L’achat de la maison ne devrait pas aussi un point si central dans leur vie. Ceci est présenté comme la faute originelle qui conduit à la mort. N’y avait-il pas d’autres éléments à décrire pour rendre le couple au quotidien? Concernant la polémique sur le prix Goncourt (le livre l’emportant sur le mége du Kremlin): le mage contient davantage d’idées fortes, ce livre est plus intimiste. Au fond la comparaison, et la compétition, semblent vaine tant il s’agit de deux entreprises distinctes. 3 le rapport à l’être aimé L’auteur parvient à rendre son époux vivant sans effort. Il y a un certain crescendo, sans suspense, bien conduit. Même la scène de l’accident est sans émotion exacerbée. Le fait que l’auteur soit finalement restée vingt ans dans cette maison après la disparition de Claude traduit le fait qu’elle écrit ce livre pour faire son deuil. Dans une lecture émotionnelle, il s’agit de dire au revoir à son époux. L’absence de pathos est saisissante, le livre récit un hommage sobre et tendu au disparu. L’écrivain a réussi un exercice puissant de création littéraire. Le livre porte et se conserve dans le temps.
Livre très touchant mais dérangeant à lire car ne se base que sur des « si »
Écrire pour comprendre, décortiquer, mettre des mots sur l’impossible. Chaque chapitre est un si, si je n’avais pas acheté la maison, si je n’avais pas oublié de lui dire de ne pas aller chercher mon fils à l’école, si la moto n’avait pas été garée chez nous. Pudique et tellement intime.
Génialissime
très belle écriture
Accident moto mari