7.2/10
2023
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Comédie / Drame
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1h42
Résumé
Une petite maison de vacances au bord de la mer Baltique. Les journées sont chaudes et il n'a pas plu depuis des semaines. Quatre jeunes gens se réunissent, des amis anciens et nouveaux. Les forêts desséchées qui les entourent commencent à s'enflammer, tout comme leurs émotions. Le bonheur, la luxure et l'amour, mais aussi les jalousies, les rancœurs et les tensions. Pendant ce temps, les forêts brûlent. Et très vite, les flammes sont là.
Opinion du public
180 avis
7.2/10
7.1/10
Les avis sur 'Le ciel rouge' oscillent entre admiration pour la profondeur thématique et la performance des acteurs, et une certaine frustration face à des personnages parfois peu attachants et un démarrage lent. Le film, mêlant drame et romance sur fond d'incendies environnementaux, captive par son ambiance et la complexité des relations, mais peut laisser certains spectateurs sur leur faim en raison de son rythme et de son approche narrative.
👍 Profondeur thématique et performances captivantes.
👎 Démarrage lent, personnages parfois frustrants.
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De Christian Petzold. 2023. Un peu partagée. Personnages à la Rohmer et très beaux cadrages parfois mais je trouve que l’acteur principal joue avec le même jeu du début à la fin. Telerama Le réalisateur qui nous offrit notamment Barbara (2012) et Ondine (2020) est devenu, à 63 ans, comme un ami allemand. On peut compter sur lui pour nous parler du mystère des femmes et des sentiments, il le fait souvent merveilleusement. Le duo que Christian Petzold compose, cette fois, ne peut donc que surprendre. Léon est un jeune écrivain rondouillard, boursoufflé de prétention, qui fait grand cas du deuxième roman qu’il doit terminer, intitulé Club Sandwich. Il part y travailler dans une maison au bord de la mer, flanqué d’un copain au look rasta, Félix, qui s’est attelé à une recherche photographique sur le thème de l’eau et a surtout envie d’aller à la plage. Dans le sillage de ces vacanciers de la Baltique, Christian Petzold trouve matière à une maturité et à une ampleur nouvelles. Le Ciel rouge fait résonner, comme jamais, le thème qui parcourt l’univers très romanesque du cinéaste : le labyrinthe. Perdus dans une forêt, après avoir dû abandonner leur voiture en panne, Léon et Félix finissent par trouver leur maison estivale ouverte aux quatre vents, occupée par une fantomatique Nadia, que l’on ne voit pas le jour et que l’on entend, la nuit, faire l’amour derrière une cloison trop fine. Masquée par des draps qui sèchent, une silhouette en robe rouge apparaît un matin, disparaît à bicyclette. L’amant qui s’est enfui comme une ombre, à l’aurore, revient en plein soleil, sur la plage, c’est le maître-nageur. Un dédale d’impressions intrigantes s’ouvre à nous, rendu extrêmement séduisant par une mise en scène qui dessine en toute légèreté ces différentes pistes. Celle de la comédie n’est pas à exclure, tant l’impossible Léon, obsédé par son Club Sandwich, prend tout de travers, jusqu’au ridicule. Mais c’est lui, qui, barricadé dans ses certitudes et ses ambitions, va faire un apprentissage essentiel : la découverte des autres. Les êtres eux-mêmes sont des labyrinthes, chez Christian Petzold. Le maître-nageur, forcément athlétique et fougueux au lit, s’affirme en conteur doué, et pas seulement… Nadia se révèle vendeuse de glaces, mais cache son vrai visage… Avec ce personnage et sa parfaite interprète, la lumineuse Paula Beer, le thème du mystère féminin et de sa magie insaisissable revient par touches délicates, un puzzle fait de regards et de mots, qui s’assemblent entre Nadia et Léon, presque à leur insu. L’art pour fil conducteur Dans cet univers qui semble souvent faire renaître la subtilité et la grâce des marivaudages d’Éric Rohmer, une inquiétude très actuelle point peu à peu à l’horizon. Des incendies lointains progressent, des cendres flottent dans l’air jusqu’à la maison entourée d’arbres. Insidieusement, une urgence s’impose, télescope l’univers protégé et intemporel des personnages. Dans cette région d’Ahrenshoop, au nord de Rodstock, une communauté de peintres s’était implantée, attirée par les belles lumières, et l’écrivain Uwe Johnson avait séjourné – une scène salue ce passé. Mais qu’est-ce que l’art aujourd’hui, sous le ciel rouge des feux qui apportent la désolation et la mort ? Avec Léon, le romancier à la peine, et Félix, le plaisancier qui se balade, nez au vent et appareil photo en bandoulière pour sa recherche visuelle autour de l’eau, Christian Petzold semble considérer la création bien fragile. Sans dévoiler ce qui se joue dans la dernière partie de son film, dramatique et émouvante, il faut saluer le message d’espoir qui, malgré tout, s’y affirme. Dans nos existences labyrinthiques, où des flammes surgissent maintenant comme un terrible Minotaure, l’art est notre fil conducteur. Il est persévérance, résistance, il fait lien entre nous, nous dit le réalisateur. Son Ciel rouge, qui provoque sans cesse l’étonnement, est d’une superbe profondeur.
Excellent ! Vu sur arte. Un écrivain imbus de sa personne et un incendie qui encercle la maison de vacances.
Grand prix de jury Berlinade 2023
"Le Ciel rouge" ne dit pas banalement quelque chose sur notre époque. Il saisit l’expression de l’angoisse générale qui nous traverse, le sentiment de piège face aux désastres, en même temps qu’il confie à l’amour le soin de la consolation, une quête d’humanité pour se sentir un peu moins seul, un peu moins petit, tandis que la terre brûle. Cette critique est de Nathalie Chifflet
Dvd. Un film couleur d'incendie. En nuance. Avec des feux qui dévorent.
Etude de personnages pointue. Dramaturgie intense. Une vraie creation qui fait avancer lecinema. Meriterait selection cannoise.