Résumé
Au XVIᵉ siècle, Don Lope de Aguirre, impitoyable et fou, dirige une expédition espagnole à la recherche de l'El Dorado.
🎬 Werner Herzog livre une œuvre inouïe au lyrisme cru, offre à Klaus Kinski un rôle à la mesure de sa folie qui parvient à incarner la grandeur. Tourné dans la jungle péruvienne, Herzog a mis l'équipe à la merci du climat, alors qu'elle était confinée sur des radeaux au confort spartiate, attaques de fourmis, morsures de singes, Kinski qui décide de tirer quelques cartouches sur une hutte où l'équipe passe la nuit, orages, inondations... Il y a vraiment de quoi parler du tournage autant que du film. À voir donc, l'esprit préparé. 🎬 🎬 🎬
1972. Avec Klaus Kinski, Ruy Guerra, Helena Rojo, Del Negro, Peter Berling,
Film d’aventure • de Werner Herzog • 1975 • 1 h 33 • avec Klaus Kinski, Helena Rojo, Del Negro, Ruy Guerra. En 1560, une expédition espagnole quitte les hauts plateaux péruviens pour s’enfoncer dans la forêt amazonienne à la recherche du mythique Eldorado. L’entreprise est démente mais Aguirre, commandant en second, refuse de renoncer. Il renverse son chef et prend la tête du groupe. Dès lors, ses hommes devront le suivre, quoi qu’il en coûte, jusqu’au tréfonds de sa folie. ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Dès la scène d’ouverture — la procession des conquérants, minuscules silhouettes sur le flanc d’une montagne gigantesque surgissant des brumes —, Werner Herzog donne aux paysages une place écrasante. Dans ce décor grandiose, il arbitre non sans cruauté le combat inégal entre les hommes et la nature. De naufrages en attaques d’Indiens, ce chef-d’œuvre au lyrisme cru a toutes les apparences d’un film d’aventures. Il est bien plus que cela : une charge inspirée contre la furie d’un monde gangrené par la volonté de puissance et le rêve de pureté qui en découle. Poème hypnotique, épopée tragique, Aguirre est aussi, comme « Fitzcarraldo », tourné dix ans plus tard, le portrait saisissant d’un explorateur mégalomane et illuminé. Vampirisé par son personnage, Klaus Kinski fascine jusqu’à la fameuse scène finale. Les yeux exorbités, le corps défait, l’acteur erre parmi les singes et les cadavres. Pathétique souverain régnant sur son « radeau de la Méduse », il est possédé, habité corps et âme par la « colère de Dieu ». TÉLÉRAMA • Par Mathilde BLOTTIERE • Publié le 25 mars 2025.