Résumé
Les indices pleuvent et la traque est lancée ! L'affaire du siècle est sur le point d'éclater au grand jour dans Basil, Détective privé. La célèbre souris détective vous emmène dans les rues pavées de Londres en 1897. Un enlèvement suspect est le point de départ de cette palpitante aventure musicale. Olivia, la fille d'un fabricant de jouets londonien, se rend à Baker Street pour demander à Basil de l'aider à retrouver son père. L'assistant de Basil, le docteur Dawson, et Toby le chien fidèle vont lui donner un coup de main, et un coup de truffe, pour chercher des indices dans leur merveilleux monde miniature. La piste les mènera finalement au professeur Ratigan, un criminel sans pitié que Basil va devoir duper pour sauver le royaume des souris !
Après l’échec commercial de Taram et le Chaudron Magique, Basil Détective Privé doit faire simple, puisqu’il dispose de moitié moins de budget par rapport au film précédent, afin de sauver les meubles, et accessoirement le studio. Pour se faire, Diseny nous sort sur un scénario certes très simple, mais terriblement efficace. Il déroule ainsi, sans temps mort, les péripéties d'une brillante souris détective. Le suspense, notamment, est omniprésent et rend l'action trépidante. Le film va à l’essentiel ce qui lui donne un rythme efficace, agrémenté de gags visuels ou répliques qui fonctionnent très bien. L'une des scènes les plus réussies est ainsi celle où Basil et Dawson, prisonniers de Ratigan doivent affronter son ingénieux et mortifère stratagème. Le Vilain utilise, il est vrai, un nombre impressionnant d'armes, se déclenchant les unes à la suite des autres après un compte à rebours monté tel un jeu de domino que même les auteurs de Saw ne renieraient pas. Basil et Dawson s'en sortent bien-sûr haut-la-main, le plus drôle étant qu'ils prennent la pose pour la photo finale que le mauvais rat avait prévu pour célébrer sa victoire. Tout simplement jouissif ! Côté personnage, Basil est totalement basé sur le personnage de Sherlock Holmes. Il semble froid et ses motivations plus axées sur l'esprit de vengeance que la main tendue vers son prochain. Il a ensuite toutes les qualités de Sherlock (intelligence, réflexion etc.) ainsi que le design. Après, il est vrai que le côté bourru et vieux garçon du personnage a tout de même un certain charme, rehaussé d'ailleurs en français par le magnifique doublage opéré par Roger Carel. Son acolyte, le Docteur Dawson, est lui beaucoup plus attachant, notamment pour le jeune public. Malgré sa grande intelligence, il conserve en effet une amusante attitude d'enfant alliée à une bienveillance permanente. Le méchant est, quand à lui, charismatique. Ratigan et impressionnants de noirceur. Il est la méchanceté personnifiée. Son esprit malade, calculateur et inventif fait, il est vrai, des merveilles. Basil Détective Privé marque aussi le retour des chanson. Disney effectue là un virage à 180 degrés par rapport à son film précédent qui en était, imbécilement, dépourvu. La leçon sera d'ailleurs retenue : véritables institutions dans les longs-métrages de la firme de Mickey, les chansons ne feront plus défaut à aucune de ses productions pour les quinze années à venir. Mais ici, sans non plus être mauvaise, elles sont oubliables. Académique sur bien des points, Basil, Détective Privé innove pourtant sur le plan de la technologie. Il est, en effet, le premier film d'animation Disney à utiliser aussi intensément les images de synthèse. Dans la somptueuse scène finale, course poursuite mémorable à l'intérieur de Big Ben, les rouages de la fameuse horloge londonienne sont ainsi réalisés en 3D et servent de décors aux personnages animés, eux, en 2D puis intégrés. Le résultat final est tout simplement époustouflant, surtout pour l'époque. En revanche, si les progrès techniques sont visibles, l'animation (budget oblige !) n'est pas forcément parfaite tout au long du film : la majorité des plans est certes superbe mais les arrière-plans, eux, trop souvent statiques, gêneront les amateurs d'animation les plus attentifs. Au final, même si il est victime d'une campagne de promotion défaillante comme les studios Disney en sont parfois capables, et ne rapportera ainsi pas une grosse somme d’argent, il est tout de même rentable. Mieux, il redonne de l'espoir aux équipes qui prennent, avec lui, conscience que le succès est à portée de pinceau. L'imagination revient ainsi doucement au pouvoir avec des projets qui marqueront, eux, l'histoire de l'animation tels Qui Veut la Peau de Roger Rabbit ou encore La Petite Sirène. En somme ce film est l’équivalent de la lumière au bout du tunnel. La période sombre de Disney s’achève.
Le héros : 7.5/10 Le méchant : 8/10 Les chansons : 6.5/10 Les personnages secondaires : 8/10 L'histoire : 7.5/10