Coco

C’est un film que j’apprécie beaucoup. Coco réussit à mêler spectacle visuel, émotion sincère et respect culturel. Il me paraît être une de ces œuvres d’animation qui touche tous les âges, sacrée comme un pont entre les générations , célébrer ceux qui ne sont plus, se souvenir, apprendre à pardonner, suivre ses rêves. Voilà des messages forts.

Clairement l’un de mes Pixar préféré que j’ai vu des dizaine de fois une histoire émouvante de quoi faire lâcher une petite larme si vous ne l’avez jamais vu foncez !!

« -Va-t’en toi ! Va-t’en ! -Mais c’est Dante ! -Pas de nom pour les chiens errants sinon ils te suivent partout. Va chercher ma chaussure. » Quand nous mourons, que restera-t-il de nous ? — c’est à cette question universelle que tente de répondre Coco, le chef-d’œuvre des studios Pixar. À travers l’histoire de Miguel, un jeune garçon passionné de musique mais issu d’une famille qui l’interdit, le film aborde le thème de la mort sous un angle à la fois poétique et profondément humain. Inspiré de la tradition mexicaine du Día de los Muertos, il propose une vision originale : les morts continuent d’exister tant qu’ils demeurent dans la mémoire des vivants. L’oubli devient ainsi une « seconde mort », tandis que le souvenir permet une survie symbolique. Coco nous rappelle que ce qui subsiste de nous après notre disparition, ce n’est ni la matière ni la gloire, mais l’amour, les valeurs et les récits que nous avons transmis. Cette idée transforme la mémoire en véritable force totale : se souvenir devient un acte d’amour et de fidélité envers ceux qui nous ont quittés. Le film va ainsi à l’encontre d’une vision matérialiste selon laquelle il ne resterait de nous que des objets ou des traces physiques. Ici, ce n’est ni la gloire, ni la richesse, ni même les oeuvres laissées derrière soi qui comptent, mais le lien humain, l’émotion partagée, le souvenir transmis de génération en génération. A travers le destin de Miguel et de son arrière grand père, Coco illustre que ce qui demeure de nous, ce sont avant tous les histoires racontées, les chansons reprises, les gestes de tendresse ou les valeurs qui continuent à vivre dans nos descendants. Cette conception de la mémoire comme seconde vie rejoint d’ailleurs des réflexions philosophiques : Platon, dans le Phédon, affirmait déjà que ce qui rend l’âme immortelle, c’est la transmission du savoir ; Montaigne, lui, écrivait que « vivre, c’est apprendre à mourir », sous-entendant que nous nous prolongeons dans ce que nous léguons. Coco propose donc une vision réconfortante, mais aussi exigeante : pour que nous restions vivants après la mort, il faut avoir tissé des liens assez forts pour qu’ils méritent d’être rappelés et perpétués. Au-delà de cette réflexion philosophique, Coco est aussi un véritable bijou visuel. L’introduction en animation 2D raconte avec humour et clarté pourquoi la famille de Miguel méprise tant la musique. Elle installe d’emblée le conflit principal et souligne la solitude du héros, incompris mais déterminé à suivre sa vocation. Ce point de départ nous conduit au Royaume des Morts, dont la représentation artistique est l’un des sommets du film : la ville de Santa Cecilia illuminée est grandiose, servie par un travail de détail d’une richesse inouïe. Les squelettes, loin d’être effrayants, sont animés avec une gestuelle joyeuse et inventive qui traduit à merveille l’esprit festif du Día de los Muertos. Coco est d’une beauté à couper le souffle. Surtout que chaque détail témoigne d’un perfectionnisme rare, même chez Disney, que ce soit des rides de Mamá Coco au reflet d’une télévision dans les yeux de Miguel. Mais ce raffinement esthétique n’est jamais gratuit. Nous sommes chez Disney. Chaque image est pensée et réfléchie et ici, il sert l’émotion. Si la trame est on ne peut plus classique avec de grosses ficelles scénarisitiques, celle-ci monte crescendo, portée par la musique - Remember Me en chef de file-, les liens familiaux et le réalisme des situations. Car derrière la magie, Coco parle de familles complexes, de malentendus entre générations, et de la douleur des maladies comme Alzheimer, incarnée par l’oubli progressif de Mamá Coco. Au final, Coco prouve que l’originalité n’a pas disparu chez Pixar. Loin des suites répétitives, le film réussit à captiver petits et grands en offrant une histoire à la fois touchante, visuellement sublime et profondément humaine.

Disney +, Roxane & Ethel

Le monde qui a été créé dans ce film par les dessinateurs mérite le 10

mama sous coco