Elizabeth

A travers le destin d'une jeune femme qui saura sacrifier ses passions et son désir pour diriger avec grandeur son royaume, le réalisateur livre une réflexion passionnante sur le caractère impitoyable du pouvoir et les arcanes de la politique anglaise au XVIème siècle. Ainsi, on suit l'évolution d'Elizabeth, de son sacre jusqu'à son réel avènement plusieurs années plus tard. Par contre, la chronologie n’est pas très clair. Le film ne donnant pas des points de repères dans le temps pour savoir combien de temps il s’écoule entre les scène. Donc, on ne sait pas combien de temps il a fallu pour qu’Elizabeth devienne une reine respectée. Aspirant d'abord à la réconciliation entre catholique et protestant par le dialogue et le compromis, Elizabeth est contrainte à son grand désespoir de durcir sa politique face à l'intransigeance et l'ambition de certain de ses opposants. Une pacifiste convaincue résignée à assassiner ses opposants pour éviter la guerre. Ainsi c'est le portrait d'une reine que l'exercice du pouvoir à détruit intérieurement qui est présentée ici. De plus, par son intelligence et sa ruse, elle va réussir à dominer ce monde d’homme, notamment avec des joutes oratoires servies par des dialogues très riches, on se croirait dans une adaptation de Shakespeare. C’est par ce film que se révèle majestueusement c'est le cas de le dire, Cate Blanchett. Elle fascine et tient complètement l’écran pendant deux heures. Le talent de Cate emporte tout sur son passage alors qu'elle passe de la tendresse à la colère, à la rage et à toute autre émotion que l'on pourrait nommer. Il était assez certain qu'elle remporterait l’Oscar. Le seul péché capital dans tout cela est qu'elle N'A PAS remporté l'Oscar. Il est allé à Gwyneth Paltrow pour "Shakespeare in Love", une performance très légère qui a effectivement perdu de son éclat au fil des ans. Alors pourquoi l’académie a t’il donné l’oscar à cette dame ? La réponse est très simple. L'infâme Harvey, maintenant condamné pour de multiples agressions sexuelles, était à la tête de MIRAMAX qui s'est transformé en la société WEINSTEIN. Il était le producteur le plus puissant d'Hollywood à l'époque. "Shakespeare in Love" était son bébé, ce qui explique la victoire de Paltrow et la victoire de Shakespeare in Love en tant que MEILLEUR FILM de l'année. SCANDALEUX !!! Pour les autres personnages, nous avons de très bons acteurs : Geoffrey Rush, Christopher Eccleston, Richard Attenboroug, Emily Mortimer ou encore Daniel Craig. Nous avons même Vincent Cassel pour jouer le Duc d’Anjou quelque peu énervant et sorti de nulle part Eric Cantona. Je ne suis pas là pour juger de l'exactitude historique du film.... Le film suit tout de même les grandes lignes de l’histoire anglaise. Sauf pour Marie Stuart. Après, ne pas prendre des libertés historiques auraient rendus l’histoire plus compliqué inutilement puisqu’elle n’est pas le personnage principal du film. Il faut juste bien les intégrer dans le film et c’est ce qu’il réussit plutôt bien à faire. Pour la vérité historique, il faudra se diriger vers les documentaires, ce sont leurs rôles. Mais n’oublions pas, on peut prendre des libertés tout en gardant le contexte de la chose. De plus, à aucun moment, le réalisateur a présenté son film comme une exactitude historique. Au final, même si la romance est un peu trop appuyée, le film reste une bonne entrée en matière pour découvrir le règne d’Elizabeth Ier. Surtout quand nous avons l’une (la) des meilleurs actrices du monde pour l’interpréter. Mais ce qu’il faut surtout retenir, c’est le vol dont a été justement victime Cate Blanchett…

Bien joué. Bons acteurs.