8.2/10
2013
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Drame
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2h21
Résumé
Jep Gambardella est habitué à la somptueuse vie nocturne de Rome, mais après son 65e anniversaire et un choc du passé, Jep ferme les yeux sur les discothèques et les soirées pour trouver un paysage intemporel d'une beauté exquise.
Opinion du public
292 avis
8.2/10
7.7/10
Les avis sur ce film révèlent une admiration profonde pour sa beauté visuelle et la performance des acteurs, tout en capturant l'essence de Rome avec une nostalgie poignante. Certains spectateurs sont captivés par cette quête esthétique et philosophique, tandis que d'autres trouvent le film un peu hermétique, critiquant son manque de substance narrative claire et son approche parfois prétentieuse.
👍 Beauté visuelle et profondeur philosophique captivantes.
👎 Peut sembler prétentieux et cryptique.
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Comédie dramatique • de Paolo Sorrentino • 2013 • 2h21 • avec Toni Servillo, Carlo Verdone, Sabrina Ferilli, Carlo Buccirosso. A Rome, dans la splendeur de l'été. Séducteur impénitent, Jep Gambardella est de toutes les soirées et de toutes les fêtes de la cité éternelle. A 65 ans, il continue de dégager un charme sur lequel le temps ne semble pas avoir d'emprise. Dans sa jeunesse, Jep a écrit un roman qui lui a valu un prix littéraire et une réputation d'écrivain frustré. Devenu un journaliste à succès, il fréquente depuis plusieurs décennies la haute société romaine et les mondanités. Dans ce monde excentrique, ce dandy cynique et désabusé rêve parfois de se remettre à écrire, traversé par les souvenirs d'un amour de jeunesse auquel il se raccroche... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Ils dansent. Le corps agité de soubresauts et de spasmes, ils dansent. Visages souriants ou grimaçants, exténués ou extatiques, ils dansent. Comme s'il leur fallait à tout prix se fuir et se perdre dans des nuits et des fêtes interchangeables, ils dansent. Parmi eux, Jep n'est pas le dernier... Paolo Sorrentino baptise toujours les personnages de ses films de noms ronflants et ridicules qui révèlent leur suffisance et leur vacuité : Antonio Pisapia, Titta Di Girolamo, Geremia De Geremei... Interprété par l'habituel complice du cinéaste, Toni Servillo, impressionnant de mal-être snob, Jep Gambardella donc a écrit, quarante ans auparavant, un roman dont ses amis parlent encore, même s'ils ne l'ont pas lu. Un de ces livres éblouissants qui font prendre conscience aux tâcherons littéraires de la futilité de leurs écrits... Et puis il s'est tu. Par paresse. Ou par crainte de ne pouvoir se surpasser. Il est devenu journaliste. Et surtout mondain. Attention, pas n'importe lequel : le número uno. « Je ne voulais pas seulement participer aux soirées, je voulais avoir le pouvoir de les gâcher », fanfaronne-t-il. Jep, viveur extatique, contemplatif et lâche Si l'on excepte l'homme politique Giulio Andreotti dans Il Divo, Paolo Sorrentino ne filme que des lâches et des las. Le temps a grignoté ces zombies, ils vivent mal et en ont honte. Avant qu'il ne soit vraiment trop tard, ils se forcent à entamer un parcours : le héros de L'Uomo in più part à la recherche de son homonyme – son double ; celui des Conséquences de l'amour se rue, au risque d'en mourir, à la poursuite de sa dignité perdue. Parce qu'ils ont somnolé une grande partie de leur pauvre vie, parce qu'ils ont pris du retard, en somme, Sorrentino semble les presser sans cesse, les pousser aux fesses avec sa caméra. Travellings avant, arrière, latéraux : il n'arrête jamais. On aurait envie, par moments, de lui crier : « Stop ! du calme, de la mesure ! »... Mais non : sa caméra persiste à foncer sur les gens, les lieux, les objets. Elle s'en approche, elle les frôle, s'écarte, s'envole dans les airs, parfois. Mais quand elle s'arrête – ça lui arrive, tout de même ! –, c'est pour contempler, avec amour et une pointe d'effroi, les grande bellezze de la vie : ces palais romains, immenses et silencieux, où Jep pénètre, une nuit, guidé par un jeune homme boiteux gardant, dans une mallette dont il ne se sépare jamais, les passes pour toutes ces merveilles. Les clés du paradis... Qu'est-ce qui pousse Jep à entamer, comme ses frères « sorrentiniens », son périple ? La prescience de sa fin ? Ou cette nouvelle effarante que lui révèle un veuf éploré : depuis des années, une femme qu'il avait totalement oubliée a continué à l'aimer en silence, lui, cet être futile, si décevant à ses propres yeux. Soudain, les grotesques de son petit monde lui pèsent ! Cette « artiste » ridicule qui se croit provocatrice parce qu'elle fonce, la tête la première, contre un mur ! Ou ce chirurgien esthétique qui se veut « l'ami et l'amour » de clients qui lui paient 700 euros (1 200 s'ils ne sont pas sages) l'injection de Botox. Sans oublier ce cardinal à qui il essaie de poser des questions spirituelles, alors que ce prélat cacochyme ne lui parle que de ses dons de cuisinier. Quelle dérision ! Comment, mais comment a-t-on pu en arriver là ? Pour accentuer la nostalgie avec un grand film de jadis, Sorrentino fait rencontrer à son héros, dans les rues de la ville endormie, une actrice française – « Mademoiselle Ardant », murmure Jep, attendri –, qui lui souhaite une bonne nuit ; exactement comme une autre star, Anna Magnani, conseillait, à la fin de Roma, au cher Federico d'aller au lit pour cesser de divaguer. Fellini : son ombre plane sur La Grande Bellezza ; non comme modèle à imiter, mais comme source d'inspiration. Si ce n'est que Fellini, dans La Dolce Vita, peignait une Italie désabusée et corrompue dans un monde qui croyait encore aux forces du progrès et aux miracles : il suffisait à Marcello Mastroianni d'apercevoir, sur une plage, à l'aube, la pureté d'un visage pour être sauvé. Pas d'ange blond sur la route de Jep, mais le même désir d'ailleurs. Il se métamorphose, exactement comme le film, lui aussi, se transforme. Sans jamais perdre de son ironie, Paolo Sorrentino passe insensiblement, irrésistiblement, de la démesure à la retenue. Et du profane au spirituel. Car tous les souvenirs et les fantasmes de Jep, apparemment épars et désordonnés, toute cette farandole de fantoches proches du néant semblent s'effacer soudain devant son ultime rencontre : une religieuse sans âge qu'il est chargé d'interviewer. Une « sainte », lui dit-on, qui, elle aussi, semble droit sortie de l'univers fellinien. Elle est aussi grotesque que les autres, bien sûr, mais elle offre – quelques secondes, quelques minutes, peut-être – à ce Jep en fin de course qui se croit sans qualités la tentation de l'innocence. Sa pureté évanouie. L'amorce de sa béatitude... Et c'est ainsi qu'on le quitte sans même savoir s'il va se résoudre à écrire ou à mourir. En attente. Et en étonnement. TÉLÉRAMA • Par Pierre MURAT • Publié le 25 mai 2013.
Musique du début superbe Ensuite, histoire décalée et surannée Je n ai pas adhéré
C'était chouette ! Sans queue ni tête, en proie à la réflexion sur l'âge, la relation, le couple, l'amour, les apparences, les faux semblants. C'est très beau, très esthétique sans tomber dans le dérangeant
Déclaration d'amour à la Rome éternelle et critique de sa décadence, dans une fresque foisonnante, esthétiquement admirable et portée par un Toni Servillo impérial.
Je trouve ce film divertissant mais trop italien (je pense que je l’aurais bien mieux compris si j’avais été baignée dans la culture italienne). On voit un beau Rome, une belle ville mais on ne peut pas se contenter de cela pour faire un bon film. C’est une base magique, magnifique mais cela ne suffit pas. Et je pense que c’est ça qui m’a manque : c’est un film un peu trop sûr de lui. Comme s’il n’y avait rien à prouver alors qu’il y a justement tout à prouver. On y voit donc un homme d’une soixantaine d’année qui continue à avoir la belle vie sans savoir pourquoi il continue vraiment, en s’étant fait une promesse il y a quarante ans d’être le roi des mondanités et qui’l a réussi à tenir mais c’est tout. Et donc on le suit dans cette vie avec un magnifique appartement, des belles femmes qui l’accompagnent, des amis qui l’entourent et qui sont aussi paumés que lui. Mais tout cela dans quel but ? Quel est le message délivré ? Je ne le savais pas tant que je n’avais pas vu des explications et c’est pour cela que je dis que c’est trop italien : c’est un lien précis à la période berlusconienne. Bon, certes, d’accord, allons dans ce sens là : une vie où les plaisirs sont la norme et qu’on ne soir respecter que cela. Bon, cela ne me choque pas. Le réalisateur en fait une critique en disant que cette évolution des moeurs est venue de l’effondrement de l’idéologie socialiste (incarnée par une performance où une femme peinte en rouge s’écrase sur un mur) et l’effondrement de la religion avec des représentants de l’Église catholique qui sont complètement à côté de la plaque. Mais j’ai envie de dire : « Et après quoi ? ». Pas grand chose, pas d’histoire, on se laisse porter mais c’est chiant. On peut mettre autant d’intellectuel que l’on veut, il n’y a rien. Un film n’est pas fait pour faire des références mais pour proposer des nouvelles choses. Et il n’y a rien.
Ce film m’a marqué par sa beauté, sa dureté, sa musique et le Rome qu’il dépeint, sa décadence et la magie qu’elle entraîne