7.7/10
1970
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Horreur / Thriller
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1h36
Résumé
Un groupe de Pennsylvaniens se barricade dans une ancienne ferme pour être à l'abri de monstres carnivores assoiffés de sang qui ravagent la côte est des États-Unis.
J’ai adoré. Ce n’était pas du tout effrayant mais il y a une véritable saveur, si agréable, que seuls les vieux films possèdent et dont je raffole. J’ai été scotchée devant le film. Très surprise que le lead féminin soit si pro-active au début, qu’elle arrive à se sauver seule, puis que le lead masculin soit noir. Et puis, on comprend très vite que cette invasion de zombie n’est qu’une grande métaphore de la société de l’époque (mais dont le message, à mon sens, reste universelle). Très vite, on se rend compte que la maison abrite d’autres réfugiés au sous-sol, première dichotomie entre le haut et le bas. Les femmes sont jugées inutiles dans la lutte très rapidement (l’une d’entre elles est même frappée) et les hommes affrontent leur point de vue pour déterminer qui commandera, et loupent la chance d’unir les forces pour affronter les monstre, le véritable ennemi. Des tensions de pouvoir s’installent pour des questions de territoire, celui qui faisait la médiation est tué, brulé vif, comme un châtiment divin pour nous montrer son manque d’utilité. Ils meurent les uns après les autres parce qu’ils n’ont pas su trouver un terrain d’entente. Sauf Ben, l’unique noir, qui s’est battu dès le début, qui a sauvé une femme dont il ne connaissait rien mais aussi dont la violence a été montrée à plusieurs reprises - il est le seul à avoir affronter les bêtes (comme les Afro-américains dont chaque jour est un combat dans leur pays), il n’a pas hésité à frapper Barbra quand elle l’a giflé, c’est lui qui portait l’unique arme à feu du groupe (on peut se demander si ce n’était pas le cas, est-ce qu’il aurait survécu à cette nuit). Alors que tout semble résolu pour lui, il est abattu par les policiers censés régler la situation, protéger les civils. Le message est assez clair ici. Franchement, j’ai adoré et j’ai hâte de voir d’autres films de ce réalisateur. L’inspiration dont les films et histoires de zombies ont puisé de celui-ci est frappante. Beaucoup de scènes - comme l’écurie, le feu, les plans sur les zombies qui mangent la chair humaine - m’ont évoqué Walking Dead et c’est trop bien.
Vous êtes débilement stupides mais c'est mimi.
« Ils savent où on est maintenant » 1968, l’année où le zombie a acquis ses codes de noblesse. En effet, c’est à partir de ce long métrage que se créera l’imaginaire du zombie, qui se déplace en masse, avec comme seul objectif de se repaître de la chair humaine pour faire grossir la meute et que seule une balle dans la tête peut tuer. Mais bien au-delà, c’est tout un pan du cinéma américain - d’horreur mais pas seulement - qui sera bouleversé par cette approche radicale. Le genre zombie n’a pas été inventé par Romero. Le zombie provient de la culture haïtienne et sert à qualifier les victimes de sortilèges vaudous permettant de ramener les morts à la vie en leur détruisant la conscience afin de les rendre corvéable à merci. Ainsi, le zombie haïtien n’est pas porté par l’unique but de consommer de la chair humaine. Cela ne produit donc pas la même horreur et ne donne pas lieu à des scènes de violence comme on en verra par la suite dans les films/séries de zombie moderne. Dans la culture haïtienne, si le zombie revêt aussi une dimension horrifique et fantastique - peut être même plus que dans celui d’Hollywood-, il suffit parfois de se débarrasser du maître pour briser le sort et sauver les malheureux. Chez Romero, on garde le concept de mort vivant, mais on change la façon d’être du zombie. D’ailleurs, à aucun moment, le mot zombie n’apparaît dans le film de Romero. On parle bien de morts vivants. C’est par la suite que le mot zombie y sera rattacher. À l’inverse des films de zombies qui ancrent leur action dans les endroits peuplés pour mieux montrer le basculement civilisationnel, ou qui au contraire prennent leurs racines dans le post-apocalyptique, LA NUIT DES MORTS-VIVANTS s’inscrit dans un début intimiste d’apocalypse où la société tient encore, elle s’ancre dans les premières heures d’un basculement total, pour mieux mettre en lumière la sidération et le lot de réactions et d’interrogations qu’elle engrange. L’action se recentre autour d’un petit groupe d’individus, perdus au milieu de la campagne. On ne voit aucun immeuble en flamme, aucune attaque de masse dans les rues, rien de spectaculaire en somme. Le spectateur se retrouve plongé dans un huis clos, et seule la destinée individuelle des personnages, plus que celle de la population globale, sera mise en avant. Bien que se dessine en toile de fond la recherche d’une explication quant au phénomène qui prendrait racine dans des radiations venues de l’espace - idée assez nanardesque mais dont on ne connaît au final pas la véracité - le film tourne surtout autour de ses personnages. Coincés dans une ferme, c’est avant tout leurs relations et leurs décisions, bonnes et mauvaises, qui seront mis en lumière. Ce qui frappe de prime abord en visionnant ce film, c’est la précision avec laquelle Romero construit la peur. D’abord, il y a peu d'effets spéciaux ce qui fait que La nuits des morts-vivants ne souffrent pas du poids des années, un cadavre en zoom avant en haut des escaliers reste marquant et grignoter des insectes à même la souche fait toujours son petit effet. Ensuite, le film commence par une voiture sur une route déserte et s’arrêtant au milieu d’un cimetière. Un cliché qui sert avant tout à disséminer les indices quant à la nature de ces créatures de cauchemars, qui reviennent d’entre les morts pour attaquer les humains. Ainsi, Barbara et son frère viennent, comme chaque année, fleurir la tombe de leur mère. Quelques petits signes inquiétants troublent bien ce moment inoffensif (radio qui ne capte plus, tonnerre et éclair), mais rien de bien méchant. Sauf en fond une silhouette habillée de noir qui marche de façon bizarre entre les tombes, au moment où Johnny répète à sa sœur une phrase de leur enfance « They’re coming to get you Barbara » . Et puis tout bascule. L’inconnu, on s’en doute, n’est autre que le premier zombie affamé, qui tuera Johnny lorsque celui-ci voudra défendre sa sœur agressée. La scène qui suit est d’une rare intensité et lance le film dans un chaos qui ne s’arrêtera plus, jusqu’au dernier plan. Filmée caméra à l’épaule, au plus près des visages, avec des angles de prises de vue tordus et un son capté sur le vif, la fuite de Barbara est littéralement éprouvante pour le spectateur, jusqu’à son refuge dans une maison abandonnée et le début d’un huis clos étouffant. La photographie, noir et blanc, est d’une rare beauté. De plus, le film opte pour une forme quasi-documentaire ce qui fait qu’on ne sait pas qui sont réellement nos protagonistes, et donc encore moins, sur les causes qui ont sorti nos défunts de leurs retraites mortuaires et les ont amenés à vouloir se payer un bon petit gueuleton de tripes fraîchement arrachées. Ils sont là, avancent lentement mais inexorablement, entourent peu à peu la maison d'où toute tentative pour s'échapper semble vouée à l'échec. Les esprits s'échauffent, les plus fragiles s'égarent, l'angoisse est là. L'agacement aussi, à la fin, de se rendre compte que le plus couard avait raison. Romero s’inscrit ici dans la droite ligne d’un cinéma d’horreur comme reflet de la société américaine et de ses névroses. Au-delà de la lutte pour les droits civiques et de l’affrontement entre les Noirs et les Blancs, La nuit des morts vivants aborde également la peur du nucléaire (ce sont des radiations qui ont créé les zombies) ou encore la guerre du Vietnam avec cette menace extérieure mal identifiée. Mais l’intelligence du cinéaste sur cet aspect va encore plus loin que ces références évidentes. Enfermés dans cette maison abandonnée et assaillis par ces morts-vivants dont le nombre ne cesse d’augmenter, les protagonistes cherchent à se barricader pour se protéger. Malheureusement pour eux, tout cela ne sert pas à grand-chose car la menace ne vient pas du monde extérieur mais se niche au cœur même du groupe. Ainsi, à l’issue de la longue séquence lors de laquelle Ben s’échine à clouer des planches sur les portes et les fenêtres de la maison, le conflit éclate entre Harry et lui et dégénère dans une lutte sanglante. La métaphore se lit dans toute sa splendeur : alors que l’Amérique de l’époque prétend lutter contre un ennemi extérieur (le communisme), c’est finalement en son sein que résident les ferments de la barbarie et de la cruauté. Un point de vue renforcé par ces morts qui ressortent d’une terre conquise par la violence, un héritage macabre dont les États-Unis ne peuvent s’exonérer. Au final, il est possible de sortir un classique avec rien du tout. Et n’oublions jamais de nous signaler aux autorités…
Film Halloween - Zombies 1970 Un des premiers films de morts vivants sans grands effets spéciaux. L'actrice est très mauvaise le scénario pauvre. Au final le héros est tué par un groupe qui éradique 'les zombies
Je suis content d'avoir vu ce classique C'est marrant de voir d'où vient tout le mythe du zombie Il y a des choses qui ont changé et d'autre qui reste et on comprend pourquoi Franchement ça devait être un choc pour 70
🎬 Le renouveau du film d'épouvante et d'horreur de l'époque, par George A. Romero. Le noir et blanc va comme un gant a ce film qui aurait été tout autre en couleur. L'ambiance est malsaine et pesante de bout en bout, la musique perturbante laisse libre cours à notre imagination lors de scènes de dégustation atroces. Pour sa première réalisation, Romero à frappé fort avec un scénario osé pour l'époque et des images choquantes. Un pilier du 7ème art horrifique. 🎬 🎬 🎬