6.8/10
2006
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Drame / Comédie
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1h52
Résumé
Producteur en faillite professionnelle et sentimentale, Bruno Bonomo, ayant beaucoup lutté contre la "dictature" du cinéma d'auteur avec ses films de série Z, n'arrive pas à financer une nouvelle superproduction fauchée, "Le Retour de Christophe Colomb". Empêtré dans ses dettes, ses faiblesses, son mariage en fin de course, ses enfants sans repères, Bruno perd pied. Son chemin va croiser celui d'une jeune réalisatrice qui lui apporte un scénario, "Le Caïman". Il s'aperçoit bientôt qu'il s'agit d'une biographie de Berlusconi. Il doit monter l'affaire, trouver l'acteur principal tout en essayant de recoller les morceaux de son couple. Commence alors à naître en lui un nouvel élan vital : celui de l'affirmation de sa dignité. Comme par enchantement, ce faiseur de navets va se battre avec pour seules armes les convictions d'une cinéaste débutante et ses ultimes biens matériels.
De Nanni Moretti. 2006. Bien aimé. Au travers l’histoire d’un producteur de films de genre sur le déclin et qui est en train de perdre sa femme, celle d’un film sur Berlusconi qu’il tente de produire… Telerama: SYNOPSIS Bruno Bonomo, un producteur de cinéma, a connu son heure de gloire en multipliant les séries Z. A ses yeux, son oeuvre a permis de lutter contre la toute-puissance du cinéma d'auteur. Croulant sous les dettes, il ne parvient pas à financer "Le Retour de Christophe Colomb". Le naufrage de son couple accentue sa déroute professionnelle. Mais, alors qu'il pense tout abandonner, il croise une jeune réalisatrice qui souhaite tourner le scénario qu'elle a écrit, "Le Caïman". Bonomo comprend qu'il s'agit d'une biographie pamphlétaire de Berlusconi. Enthousiaste, il décide de produire cette oeuvre audacieuse. Oubliant les navets de jadis, il essaie alors de trouver les fonds et les vedettes qui donneront vie au projet de cette cinéaste débutante... Cela débute par une pantalonnade. Cinéphile atypique qui a sans cesse lutté contre la « dictature du cinéma d’auteur », Bruno est un producteur de série Z qui s’en est toujours sorti. Aujourd’hui, plus rien ne va. Son bras droit a démissionné. Et sa femme souhaite la séparation… Bruno, c’est l’Italie d’aujourd’hui, sa caricature. Un Latin charmeur, baratineur et truqueur, brutalement mis hors jeu. À l’image d’un pays d’opérette en plein marasme. Moretti a l’idée de faire le portrait de son pays en crise à travers la situation d’un homme. L’important, au fond, n’est pas tant Berlusconi que ce fameux « peuple » sur lequel le Cavaliere ne cesse de s’appuyer pour légitimer ses manœuvres. Moretti semble prendre son adversaire au mot : « Tenez, j’ai déniché un spécimen populaire, voyons comment il va se comporter… » Le Caïman crève l’abcès, se voulant un rappel à la réaction, à la raison et à l’engagement, également au sens physique du terme. Commencé dans la farce grossière, le film se ramifie, passe par des registres différents, y compris celui d’une tragédie aux accents shakespeariens, dévoilant soudain une forme perverse de fascisme démocratique. À ce moment fantomatique, l’acteur Moretti refait surface, après s’être éclipsé pour la première fois d’une de ses fictions. Il incarne alors un Berlusconi dangereusement séduisant. Risque suprême et suprême loyauté que celle de se mettre dans la peau de son adversaire. PLUS
Bruno est au bord du gouffre. Il n'arrive plus à produire un film. Sa femme veut le quitter et il risque de perdre ses enfants, qu'il adore. Lors d'une des émissions-débats auxquelles il est encore invité, une femme lui confie son scénario, Le Caïman. Il va s'accrocher à ce nouveau film. Seul problème, Le Caïman est une biographie critique de Berlusconi, président du Conseil, propriétaire de toutes les télévisions privées et terreur de la Rai.