Résumé
Un père, veuf, cadre dans une entreprise industrielle vit avec sa fille et son dernier fils. Le soir, après le travail, il retrouve ses amis pour boire du saké dans un café où ils ont leurs habitudes. L'un d'eux lui propose un gendre pour sa fille. Il prend alors peu à peu conscience que sa fille est en âge de se marier et qu'il doit, au risque de se retrouver seul, libérer sa fille de son emprise paternelle.
J ai adoré. Eloge de la lenteur, cadre fixe, si on entre dans son univers , la poésie d Ozu vous charme.
Ce papa fait marcher à fond le chialometre 🥲
Film très beau, magnifique
Drame • Yasujirô Ozu • 1978 • 1h52 • avec Chishû Ryû, Shima Iwashita, Keiji Sada, Mariko Okada. Shuhei Hirayama, expert comptable, est veuf. Il vit avec sa fille Michiko et son fils Kazuo, tandis que l'aîné a quitté le foyer. Un ami lui conseille de marier sa fille, mais elle préfère tenir compagnie à son père, s'occuper du ménage et de la maison. A l'occasion d'une soirée saké, un ami de Shuhei lui confie qu'il a gâché la vie de sa fille en la gardant auprès de lui. Horie, un autre convive, lui conseille de se remarier. Shuhei se sent coupable et suggère enfin à Michiko de trouver un mari, ce qu'elle finit par accepter. Après son départ, Shuhei sombre dans l'alcoolisme. Déprimé, il se rend compte qu'il vieillit et qu'il est seul... 🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶🍶 C’est l’ultime film d’Ozu, malade et qui s’éteindra un an plus tard. On est tenté de le qualifier de testamentaire, surtout pour son plan final, où l’on voit un homme dans la pénombre qui se retrouve seul, de dos, assis sur une chaise. Mais sans doute l’idée de « testament » est-elle trop grave, impropre au cinéma d’Ozu, vivant, quotidien, étranger au drame. Comme dans tous ses films, il est question de la famille. Un père, veuf, cadre dans le bureau d’une industrie, vit avec sa fille de 24 ans qui s’occupe de tout à la maison et un fils un peu plus jeune. Le soir, l’homme retrouve ses amis au bar où ils picolent joyeusement. À la suite de retrouvailles avec un ancien professeur, il prend soudain conscience qu’il a abusé de la gentillesse de sa fille et que, trop égoïste, il l’a accaparée sans penser à son mariage. Bien que fortement alcoolisée, entre saké et whisky américain (la guerre, la défaite, l’influence des vainqueurs sont évoqués), la peinture est sobre. Très prosaïque — des gestes usuels, dans le cadre domestique, au travail ou au bar. Piquante parfois, voire acerbe. Nul lyrisme ici, et pourtant affleure bien cette étrange émotion que procure le cinéma d’Ozu, composée d’on ne sait quoi — de tristesse, de douce résignation, de sagesse ? Le vide et le plein, le passé, le futur et le présent fugace, ce qui reste et ce qui passe, tout cela semble bien tenir ensemble. Et s’accorde pour former une harmonie du familier. TÉLÉRAMA • Par Jacques Morice • Publié le 10 mars 2021.
Le temps qui passe et la sensation de devoir accomplir ce qui doit être fait pour échapper aux destins d’aigreur, rappelée par son entourage et qui mène à la solitude comme un engrenage infernal. Les cadrages d’Ozu sont magnifiques. La société japonaise dans toute son ambivalence.
Superbe film poétique et contemplatif. Chef d'oeuvre japonais