
2021
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Drame
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2h16
Résumé
Une Écossaise en voyage en Colombie commence à remarquer des sons étranges. Bientôt, elle commence à réfléchir à leur apparence.
De Apichatpong Weerasethakul. 2021 Hypnotique! Des plans séquences filmés de loin. La nature colombienne est sublimée et on pourrait tirer des photos de chaque plan tableau! Une quête spirituelle qui mène Telerama SYNOPSIS Jessica, fleuriste à Medellín, se déplace pour quelques jours à Bogotá au chevet de sa soeur souffrante, expatriée britannique elle aussi. Sur place, Jessica voit son sommeil troublé par de mystérieuses détonations qui se produisent la nuit. Sa rencontre avec Agnès, une archéologue française, va éveiller ses soupçons. Cette dernière lui révèle que le chantier de construction d'un tunnel à proximité s'est poursuivi malgré d'inquiétantes découvertes. Jessica doute que les explosions nocturnes puissent être des sons provenant de simples machines. Elle poursuit ses investigations en se rendant elle-même sur le site... Aucun personnage de cinéma ne s’était appelé Jessica Holland, depuis le ténébreux Vaudou, de Jacques Tourneur (1943), où il s’agissait d’une femme dans un état second, ayant subi un envoûtement ou bien pire. Désormais, ce nom est aussi celui porté par Tilda Swinton dans Memoria – nul hasard à cette homonymie. L’héroïne, une étrangère à maints égards, se réveille un matin à Bogotá, capitale de la Colombie, et entend, puis réentend, le bruit net d’une déflagration. Inaudible pour les autres, ce son inquiétant devient sa hantise, son obsession. Jessica se déplace comme une somnambule, cherche à tâtons ses marques, son identité, et cette détonation mystérieuse lui servira de fil d’Ariane… Délocalisé pour la première fois, le cinéma du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul reste d’abord sensoriel, littéralement hallucinant dans sa manière de restituer le faisceau de perceptions induites par un lieu (dehors ou dedans) et un moment (de nuit comme de jour) et, plus encore, de suggérer le dérèglement de telles perceptions. En Colombie, le réalisateur-plasticien apporte aussi l’un de ces palimpsestes archéologiques (un site plein d’ossements gardant les traces d’époques et d’événements différents), déjà au cœur du magnifique Cemetery of Splendour (2015). Il s’aventure dans le fantastique plus loin encore qu’avec Oncle Boonmee, Palme d’or à Cannes en 2010. Et il laisse un espace considérable au spectateur pour inventer son propre film à partir des images offertes.
Wtf?
Hiver 2022, avec Julie.
Mk2 Beaubourg Apichatpong Weerasethakul
Mk2 Beaubourg Apichatpong Weerasethakul
Chic, mystérieux… mais bon … la magie est un peu éventée
Apichatpong (2021) - Mk2 Odéon
Memoria Drame (2h16) - 2021 - Thaïlande - Colombie - Grande-Bretagne Réalisé par Apichatpong Weerasethakul Sauf erreur, aucun personnage de cinéma ne s’est appelé Jessica Holland, depuis le ténébreux Vaudou, de Jacques Tourneur (1943), où il s’agissait d’une femme dans un état second, ayant subi un envoûtement ou bien pire. Désormais, ce nom sera aussi celui porté par Tilda Swinton dans Memoria — nul hasard à cette homonymie. L’héroïne, une étrangère à maints égards, se réveille un matin à Bogotá, capitale de la Colombie, et entend, puis réentend, le bruit net d’une déflagration. Inaudible pour les autres, ce son inquiétant devient sa hantise, son obsession. Jessica se déplace comme une somnambule, cherche à tâtons ses marques, voire son identité, et cette détonation mystérieuse lui servira de fil d’Ariane. Une des scènes les plus saisissantes montre ainsi la désorientée devant la console d’un ingénieur du son providentiel : elle s’y concentre sur les tentatives du technicien pour recréer avec exactitude, à force d’ajustements successifs, le bruit si obsédant dont elle pressent qu’il sera la clé de sa quête. Mais l’expert compatissant, bientôt, s’évaporera, et Jessica le cherchera loin de la capitale, en lisière de la jungle. Elle rencontrera alors un guide autrement déroutant. Hier, en Thaïlande ou délocalisé pour la première fois, le cinéma d’Apichatpong Weerasethakul reste d’abord sensoriel, littéralement hallucinant dans sa manière de restituer le faisceau de perceptions induites par un lieu (dehors ou dedans) et un moment (de nuit comme de jour) et, plus encore, de suggérer le dérèglement de telles perceptions. En Colombie, le réalisateur-plasticien apporte aussi l’un de ces palimpsestes archéologiques (un site plein d’ossements gardant les traces superposées d’époques et d’événements différents), déjà au cœur du magnifique Cemetery of Splendour (2015). Et il s’aventure dans le fantastique plus loin encore qu’avec Oncle Boonmee, Palme d’or à Cannes en 2010. Inédite, en revanche, est la confrontation de l’auteur avec une star internationale. Tilda Swinton fait plus qu’honneur à l’attention extrême qui lui est portée. Elle finit par concentrer sur son seul visage à nu, en plan rapproché, le suspense cosmique de Memoria, dans une longue séquence sidérante, où toute certitude cartésienne s’évanouit. Partie, donc, de Jacques Tourneur, l’expérience artistique arrive sur un territoire limitrophe de celui exploré naguère par Jonathan Glazer avec Under the Skin (2013). Mais Apichatpong Weerasethakul est le moins narratif des trois cinéastes, le plus aimanté par l’épure et l’abstraction. Plus que jamais, il laisse un espace considérable au spectateur pour inventer son propre film à partir des images offertes. À chacun de saisir cette opportunité, si rare aujourd’hui sur nos écrans, quels qu’ils soient. Synopsis Jessica, fleuriste à Medellín, se déplace pour quelques jours à Bogotá au chevet de sa soeur souffrante, expatriée britannique elle aussi. Sur place, la jeune femme voit son sommeil troublé par de mystérieuses détonations qui se produisent la nuit. Sa rencontre avec Agnès, une archéologue française, va éveiller ses soupçons. Cette dernière lui révèle que le chantier de construction d'un tunnel à proximité s'est poursuivi malgré d'inquiétantes découvertes sur place. Jessica doute que les explosions nocturnes puissent être des sons provenant de simples machines. Elle poursuit ses investigations en se rendant elle-même sur le site...