
2023
•
Drame
•
1h38
Résumé
Quand il ne travaille pas à l’usine, Lalo est un sex-influenceur mexicain qui se met en scène nu pour ses milliers de followers. Suite à un casting, il devient acteur porno en jouant Emiliano Zapata dans un film sur la révolution. Mais dans la réalité, Lalo semble vivre dans une mélancolie constante.
Un peu lourd et trop de cul Réalisé par Manuel Abramovich Quand il ne travaille pas à l’usine, Lalo est un sex-influenceur mexicain qui se met en scène nu pour ses milliers de followers. Suite à un casting, il devient acteur porno en jouant Emiliano Zapata dans un film sur la révolution. Mais dans la réalité, Lalo semble vivre dans une mélancolie constante.
Pornomelancolía Au Mexique, un ouvrier devient un espoir du X grâce aux réseaux sociaux. Une réflexion subtile sur la solitude des “porno-influenceurs”. Sexy mais maussade et fauché, Lalo, la trentaine, expose son corps sur les réseaux sociaux. À Mexico, dès que ses boulots alimentaires en usine lui laissent un moment de répit, il se prend en photo, nu, et poste le résultat. C’est ainsi qu’il se retrouve engagé pour tenir le premier rôle d’un biopic gay, relecture fantasmatique de la vie du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata. L’occasion de multiplier le nombre de ses followers, mais après ? Comme son titre l’indique, ce film fascinant, réalisé par un Argentin aujourd’hui installé à Berlin, explore le blues d’une figure de la culture porno — Lalo Santos joue, en partie, son propre rôle. Il rejoint, en ce sens, les travaux récents (livre et série) de la Française Ovidie, ancienne actrice de films X, critiquant l’injonction au sexe et revendiquant, désormais, une abstinence durable. Car dans les deux cas, le même syndrome revient : triste formatage des pratiques (la pénétration comme passage obligé et subi sur les tournages), solitude et vide existentiel derrière les performances et la mise en scène des corps exultant. Pornomelancolía se situe toutefois au-delà, ou en deçà, de la dénonciation, n’imposant aucun message. Dans cet indémêlable mélange de documentaire et de fiction, la sensualité, bannie par le commerce au profit de l’efficacité, revient incidemment. L’humour aussi : le réalisateur du biopic porno cite Cet obscur objet du désir, de Luis Buñuel, en guise d’indication de jeu à ses interprètes. Et une forme de douceur insolite nimbe les échanges en aparté des hardeurs, dans le même esprit que les pauses déjeuner à l’usine. Les différents régimes d’images (écran de smartphone, film dans le film) fournissent les pièces disparates d’un portrait puzzle jamais complet. Devenu un « porno-influenceur » prospère, grâce aux nombreuses vidéos de ses rapports sexuels, Lalo demeure comme étranger à lui-même. Plutôt qu’une morale ou des certitudes, le film nous fait, élégamment, partager sa perplexité. SYNOPSIS Au Mexique, un jeune homme partage son existence entre un morne emploi dans une usine et son activité d'influenceur aussi sulfureux que populaire. Le portrait d’une solitude Alors qu’il travaille en usine, Lalo s’affiche aussi sur les réseaux sociaux, mettant en avant son physique. Il se fait lui-même des séances photos, dans son patio, ou parfois dans l’atelier, en tenue de travail, exhibant discrètement son membre. Suivi par des milliers de followers, il passe pas mal de temps à répondre à ceux-ci. Un jour, découvrant une annonce d’une boîte de production porno, il décide de passer un casting. Il est alors retenu pour jouer une version hard d’Emiliano Zapata, dans un film sur la révolution mexicaine… Le rythme de "Pornomelancolia" est à l’image du spleen que semble traîner son personnage principal. Sans mot plus haut que l’autre, sans excès, Lalo semble traverser une période de solitude sans précédent, comme déconnecté de tout ce qui se passe autour. On le découvre ainsi à la fois exhibitionniste et observateur silencieux. Passant progressivement par toutes les étapes, de star des réseaux sociaux (il poste sur Twitter des photos qui le mettent en valeur…), à acteur porno et à escort, il se tient à distance d’une discussion sur le mariage à la pause déjeuner de son usine, il écoute ses collègues de tournage vanter les avantages de devenir escort, ne s’impliquant réellement jamais. Et de manière régulière, il laisse un message tendre à sa mère, qu’il n’a jamais directement au téléphone, exprimant son désir de parler de sa vie. Questionnant sur le niveau de solitude du personnage, sur sa capacité à parler, quelques indices initiaux permettent d’amener une scène clé où il va enfin se livrer un peu, dans tout le tact qui finalement le caractérise. En cela le personnage que « joue » Lalo Santos (nous ne sommes pas dans un documentaire, même si chacun joue ici son propre rôle, du réalisateur aux acteurs pornos), a sa propre morale et ses propres limites. Manuel Abramovich l’accompagne dans ses explorations, laissant les scènes de sexe partiellement hors champs, pour mieux souligner le rapport de son personnage aux ordres de performance qui lui sont intimés. Le réalisateur n’apparaît d’ailleurs dans la première scène de tournage, que sous la forme d’une voix, ventant sa vision positive de la pornographie, avant qu’il n’entre enfin dans le champ dans une scène où le sexe se fait humiliation, vers la fin du métrage. Réflexion sur la masculinité et la responsabilité envers l’autre, "Pornomelancolia" séduit par son esthétique et le portrait intime qu’il livre d’un homme en recherche de contact.
Oil y a ce premier plan d’un homme qui se met a pleurer tout seul dans la rue.
Limite porno gay mais hallucinant!