Taram et le Chaudron magique

Taram et le Chaudron Magique est sans doute la tentative la plus emblématique de Disney, au début des années 80, de proposer des films à destination d’un public plus mature. Si Taram et le Chaudron Magique n'est pas le navet décrié par certains à sa sortie, il reste un film qui n'a d'intérêt que dans ce qu'il aurait pu être et non ce qu'il est. Sa fabrication désordonnée a déteint sur quasiment tout ce qui le compose, à commencer par l'absence de clarification. Qu'est-ce que le Royaume de Prydain? Est-il gouverné? Quel rapport y a-t-il entre les humains et les créatures fantastiques? Les sorcières sont plus puissantes que le mage noir ? Pourquoi n'y a-t-il pas une seule âme qui vive dans les environs? Une foule de questions qui ne crée pas d'ambiance ou de mystère, uniquement de la confusion dans un récit mort intérieurement. Au milieu d'une histoire insipide, les personnages peinent désespérément à se rendre attachants. Taram est transparent et endosse mal la peau du vaillant jeune héros. Il avait pourtant de quoi plaire au plus grand nombre tant il est l'archétype de l'anti-héros par excellence : rêveur, lucide et modeste, plus téméraire que courageux. Pourtant, il donne, ici l'impression de subir l'action plutôt que de la mener. Meilleure preuve en est, l'épée qui agit à la place de son propriétaire, comme si les réalisateurs avouaient qu’il ne servait à rien. Niveau apparence, il reçoit le minimum syndical en disposant d'une apparence, mélange pas forcément heureux, de Moustique et Mowgli. Gurgi est assurément le personnage le plus mal exploité du film. Ce truc a un côté Gollum et ceux même dans la voix et le caractère -qualifié de nombreuses fois de voleur et de lâche-. Son design navigue entre deux eaux si bien qu'il a du mal à se rendre attachant. De plus, son caractère est trop mal défini pour emporter l'adhésion. Tour à tour, mignon et chapardeur ou courageux et lâche, ses ambivalences constantes font que son sacrifice final tout comme sa résurrection n'émeuvent guère de monde. Le méchant peut-il compenser les faiblesses? En aucun cas. Le Seigneur des Ténèbres renfermait un potentiel fou pour devenir l'homologue masculin de Maléfique (rareté des apparitions, état passif, isolement dans une pièce de sa forteresse, magie noire réservée pour le grand final) mais le moment de gloire n'arrive jamais. Il n’a donc d’effrayant que le nom. Vaincu de la façon la plus ridicule qui soit, il échoue à nous faire peur malgré son design. Il ne doit paradoxalement son salut qu'à l'extrême fadeur de Taram qui ne risque, il est vrai, pas trop de le gêner. Si j’ai pu comparer Gurgi à Gollum, c’est parce que le film lui-même rappelle fortement Le Seigneur des Anneaux. Je ne vais quand même pas comparer la chaumière de Taram à celle des Hobbits mais le repère maléfique du Seigneur des Ténèbres fait penser au Mordor. D’ailleurs, Le Seigneur des Ténèbres -outre son nom- est un personnage terrifiant -censé du moins-, avec un design proche de Sauron ou du Nazgûl : mystérieux, mort-vivant, sans pitié. Également, le Chaudron magique est une arme terrifiante, capable de créer une armée de morts-vivants — comme l’Anneau unique qui corrompt et détruit. Dans les deux cas, l’objet doit être retrouvé et détruit pour empêcher le mal de régner. Et pour les deux, c’est Gollum qui le détruit. Il y a aussi un petit côté Zelda avec la princesse -qui porte d’ailleurs un nom faisant penser à celui d’Eowyn dans LOTR-, la boule lumineuse qui suit Link dans les jeux et l’épée magique. La princesse, quant à elle, est courageuse, décidée, elle n'a pas froid aux yeux, se révélant d'ailleurs plus directive et réfléchie que Taram Autour des rôles principaux qui ont décidément bien du mal à seulement exister, une ribambelle d'intervenants plus ou moins secondaires tente de faire sa place. Le premier d'entre eux est Ritournelle dont il est permis de se demander quel est son apport au film. Lui qui visiblement est là pour apporter un peu de sympathie au récit obtient en réalité l'effet inverse : il est insupportable ! Ne restent pour Taram et le Chaudron Magique que sa qualité visuelle indéniable et sa valeur d'analyse afin de comprendre jusqu'où une société peut se retrouver dans une impasse si elle est dépassée par le temps et son image. Le désastre financier poussera Disney à enterrer cette humiliation jusqu'en 1998 où, lors de son édition video, le dessin animé commence lentement à trouver la grâce de plusieurs personnes et à obtenir un certain culte Au final, « Taram et le Chaudron Magique, c’est un anti-héros héroïque. Taram est la figure de l’anti-héros puisqu’il est valet de ferme au parfum de bouse de vache. Il n’a aucune caractéristique attendue du héros traditionnel. Plutôt vantard que courageux, ce qui le rend bête, comme le lui fait remarquer Dalben. Un brin macho, ce qui passe très mal pour un héros moderne. Par le passé, on a connu des héros un peu old school type Superman qui sauvait les femmes des flemmes en les portant comme un jour de mariage. Au moins, il était gentleman. Le héros d’aujourd’hui tend la main à la femme qui décide ou non de la prendre parce qu’elle n’a pas besoin qu’on paie pour son verre. En tout cas, le héros ne la snobe comme Taram qui prend la princesse de haut lorsqu’il la rencontre pour la première fois. Erreur fatale. L’imbécile n’a finalement que son ambition pour lui et rien d’autre. Derrière, cela ne suit malheureusement pas. Il est plutôt tendre comme son cochon. Dalben le sait. Il décide justement de lui confier Tirelire – en conscience – pour le former. Mais Taram l’inattentif va être trop obsédé par son propre reflet pour penser à l’important : son cochon. C’est le début des problèmes. Une fois au château, il n’a pas la malice de réussir à déjouer les plans machiavéliques du Maître des lieux. Pire, il se retrouve dans les geôles comme un joueur de Monopoly qui finirait en prison sans passer par la case départ – et donc sans toucher les 20,000 francs. Au fil de l’aventure, et devant l’impératif de la situation, Taram va néanmoins se révéler. Obligé de se mettre un peu de côté s’il veut que le scénario évolue… dans le bon sens. D’abord il accepte de donner son glaive à la sorcière. Symbolique. Il renonce à devenir chevalier. Met son ambition entre parenthèses. Chapeau! Ce n’est pas fini, car il va se retrouver de nouveau dans un moment de vérité qui va lui permettre de prouver sa valeur au monde. Lorsque le roi recréée son armée, Taram manifeste le désir de sauter dans le chaudron et mettre fin à cet enfer. Il fait plus que mettre ses rêves de côté, il veut se sacrifier au service des autres. La volonté suffit. Formidable preuve d’altruisme de la part d’un garçon qui ne pensait qu’à lui jusque là. Finalement, c’est Gurgi qui lui vole la priorité et brisant le maléfice. Le vrai test commence pour Taram confronté à la facilité. Gurgi a fait le sale boulot. Tout est bien qui finit bien. Les sorcières lui offrent même de retrouver ses rêves de grandeur en lui rendant son épée. Parfait. Ni vu ni connu. En plus Gurgi était négligeable. Sympa mais un peu lourd, personne n’allait le regretter. C’est à ce moment précis que Taram devient un grand. Il refuse au nom du petit. Le sacrifice a véritablement lieu. Le héros est celui qui ne s’oublie pas mais préfère laisser la gloire aux autres. Il vit les applaudissements de sous la scène, sans amertume. Passeur décisif. Grâce à sa décision, Gurgi retrouve la vie. Le quatuor est reformé. Taram a gagné le respect de Ritournelle. Il a aussi construit sa propre estime de lui-même car il ne se serait pas imaginé devenir chevalier de cette manière là. Comme quoi, la manière compte quand même, quoiqu’on puisse en dire. Son attitude noble va même lui permettre de gagner les faveurs de la princesse qui se moque bien de tomber amoureuse d’un mec à millions. Elle n’est pas femme de footballeur. Au contraire, elle veut plutôt se marier avec quelqu’un de bien, peu importe son statut. Et Taram est définitivement quelqu’un de bien. Il est d’autant plus admirable qu’il reste valet de ferme et sait se satisfaire de sa condition, en toute simplicité. À défaut d’avoir un glaive dans sa main, il a une reine à ses côté. Il a évidemment gagné au change ».

Noté 1/10 par Theotime Gérome ""

16/20 sur Disney+ Déjà Vu

Je n’ai pas été hapé autant que d’autres Disney.

Oh, "Taram et le chaudron magique" ! C'est un film d'animation classique de Disney. J'ai adoré l'histoire et les personnages. C'est un mélange parfait d'aventure, de magie et d'humour. J'ai particulièrement aimé le personnage de Taram et son voyage pour trouver le chaudron magique. C'est un film divertissant pour toute la famille ! 🌟

J'en avais un bien meilleur souvenir...