7.1/10
2024
•
Drame
•
1h22
Résumé
Le jour se lève sur une longue journée d’été en Islande. D’un coucher de soleil à l’autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l’amour, l’amitié, le chagrin et la beauté.
jour se lève sur une longue journée d'été en Islande. D'un coucher de soleil à l'autre, Una une jeune étudiante en art, rencontre l'amour, l'amitié, le chagrin et la beauté.
6,5
When the Light Breaks” : vingt-quatre heures de la vie d’une jeune fille en deuil When the Light Breaks” : vingt-quatre heures de la vie d’une jeune fille en deuil Vous pouvez partager un article en cliquant sur les icônes de partage en haut à droite de celui-ci. La reproduction totale ou partielle d'un article, sans l'autorisation écrite préalable de Telerama, est strictement interdite. Pour plus d'informations, consultez nos Conditions Générales d'Utilisation. Pour toute demande d'autorisation, contactez droitsdauteur@telerama.fr. D’un coucher de soleil à l’autre, When the Light Breaks conjugue la lumière et le temps pour raconter l’amour, le deuil, l’amitié en une heure vingt montre en main. Son accomplissement tient à des touches précises, des ellipses fines, un équilibre tenu entre l’épure et l’émotion, cette dentelle dessinant un mélo à bas bruit. C’est qu’Una, étudiante aux beaux-arts d’une vingtaine d’années, doit taire la profondeur de son chagrin : Diddi, qui vient de périr dans un tragique accident, était officiellement le petit ami d’une autre. La veille encore, face à la mer, le jeune homme s’engageait à rompre avec cette Klara, et voilà qu’il est mort, et que Klara débarque à Reykjavik, et qu’Una fait semblant de pleurer un simple copain. Cinq ans après Echo, où il scannait la société islandaise à travers des plans fixes et une cinquantaine de micro-nouvelles plus ou moins grinçantes, le cinéaste Rúnar Rúnarsson signe un récit d’apprentissage à l’os, vingt-quatre heures de la vie d’une fille foudroyée en plein bonheur. L’auteur de Sparrows (2015) y met davantage de cœur mais conserve le sens des détails parlants, et même des petits riens criants – une paire de chaussures laissée chez l’amoureux, une brosse à dents qu’on partageait hier et qu’on n’ose plus saisir aujourd’hui… Alors que toute l’Islande se recueille après la catastrophe, la bande de potes, elle, serre les rangs autour de Klara, la « veuve », tandis qu’Una hérite d’un second rôle un peu hors d’âge, celui de « l’autre femme ». Or elle reste bien l’héroïne du film, qui fixe intensément sa gravité aux yeux rougis, sa discrétion forcée, et guette ce que l’épreuve va révéler de son âme – spoiler : ce sera beau. Son interprète, Elín Hall, coupe garçonne et look androgyne, lui prête une féminité sans chichis, tranchante. Dans son refus de rouler des mécaniques, When the Light Breaks laisse affleurer une poignée de scènes marquantes, comme cette danse, presque transe, finissant en empilement de corps solidaires, ou sa conclusion, inattendue et d’une tendresse folle. Sur une plage islandaise, deux jeunes amants, Didi et Una, s’étreignent face au soleil couchant à l’horizon. Cette plénitude sera malheureusement de courte durée : le lendemain matin, le jeune homme meurt accidentellement sur la route, juste après avoir promis à Una de quitter sa copine, Klara. Bien qu’il traite d’un sujet rebattu (le deuil), When the Light Breaks table moins sur l’épanchement sentimental de ses personnages que sur une émotion plus retenue. Un plan du début en atteste : derrière la vitre d’un immeuble qui reflète la mer, Una tente désespérément d’appeler au téléphone son amant décédé. Le débordement de ses émotions se traduit dans l’étendue de l’eau qui se superpose à son visage. Par la suite, sa douleur se révèle d’autant plus vive qu’elle doit rester secrète – elle n’était qu’une amie du défunt aux yeux de ses proches –, rendant impossible toute communication et tout partage de ses affects. L’épreuve du deuil devra alors en passer par une conversion du mouvement de la jeune héroïne : la fuite solitaire et le repli sur soi laissent place à un rapprochement progressif avec Klara. Cette nouvelle amitié est actée par un troublant raccord lors des funérailles de Didi. Devant l’église, Una initie Klara à un jeu optique : elle lui propose de fixer une fenêtre du bâtiment qui les surplombe, tout en s’éloignant. En résulte la sensation de s’élever dans les airs. D’abord filmé du point de vue de Klara, puis du haut de l’église, ce double mouvement symétrique, dont le sentiment d’élévation n’est pas sans évoquer symboliquement la mort de Didi, vient acter le partage d’une émotion entre les deux jeunes femmes. Si la trajectoire scénaristique des personnages reste assez balisée, le film se révèle plus subtil qu’attendu, notamment dans la séquence finale qui rejoue certains plans de l’ouverture. La circularité est alors parasitée par de microvariations de la scène initiale : l’absence ne saurait être absolument conjurée, mais la déchirure provoquée peut se cicatriser dans la mémoire commune d’un même être aimé. LIGHT & MAGIC De quoi ça parle ? Una est étudiante en art en Islande. Un beau jour, un accident tue son petit ami. Mais la jeune femme ne peut pas exprimer son chagrin, car leur relation était secrète. C’était comment ? On avait repéré Rúnar Rúnarsson avec son film Sparrows, coming of age sensible en terres islandaises. La froideur et l’immensité des paysages, filmés avec délicatesse, embrassaient le mal-être de son protagoniste adolescent en pleine crise identitaire. Pour sûr, Rúnarsson sait capturer la beauté de son pays, comme en attestent les premières minutes de When the Light Breaks. Avec sa photographie aux teintes pastel, il s’attarde sur un coucher de soleil en bord de plage, alors que se détachent les silhouettes de Una (Elín Hall) et de son amant Diddi (Baldur Einarsson). Le couple se fait des promesses. Diddi doit quitter son actuelle petite amie, qu’il n’aime plus depuis longtemps. Il n’aura pas le temps de le faire. Au travers d’un travelling envoûtant, mouvement abstrait sur les lumières diffuses d’un tunnel routier, tout bascule. Un accident fait de nombreux morts, dont Diddi. De ce concept simple, When the Light Breaks puise son impressionnante pureté. Il est d’abord question d’un traumatisme collectif, que le réalisateur capte avec beaucoup de minutie. Au-delà d’Una, tous les amis de Diddi se retrouvent à l’hôpital, à tournoyer, à s’enlacer, à se rassurer. Le cinéaste observe un tissu social essentiel, une solidarité dans l’adversité qui ne force jamais une dramatisation outrancière. Cette jeunesse sait s’entourer et se soutenir, afin de mieux ressentir et accepter ce deuil déchirant. Seulement voilà, Klara (Katla Njálsdóttir), la copine de Diddi, se greffe au groupe, empêchant Una de pleinement exprimer son chagrin. Ce non-dit, aussi bouleversant qu’étouffant, est magnifiquement introduit dans la séquence où l’héroïne apprend la terrible nouvelle. Dans ce couloir d’hôpital bondé, la caméra serpente avec elle, presque à contre-courant du reste de la foule, avant de s’arrêter sur son visage. Seule, Una fait face, en même temps que le spectateur, à la violence du contre-champ, qui révèle ses amis en train de pleurer. Emerge de cette douleur silencieuse un puissant film de performance. C’est bien simple : When the Light Breaks est une œuvre merveilleuse autour du gros plan, échelle dont la valeur et la beauté n’avaient pas paru aussi signifiantes depuis longtemps. L’ensemble est d’ailleurs soutenu par la direction d’acteurs fabuleuse de Rúnar Rúnarsson, qui nous ferait suivre Elín Hall jusqu’au bout du monde. Inévitablement, l’étau se resserre autour d’Una et de Klara, deux faces d’une même pièce qui se retrouvent prises dans un jeu de miroir fascinant. On pourrait reprocher au cinéaste d’expliciter un peu trop cette dimension métaphorique, mais ses touches de stylisation sont toujours au service de cette souffrance adolescente, qui se définit avant tout par leur langage corporel. A la fois tendre, charnel et pudique, le long-métrage trouve un équilibre rare pour évoquer les sentiments contradictoires de la perte. Comment retrouver du sens face à l’absurde ? Comment aller de l’avant quand le meilleur est derrière soi ? On en revient au miroir, au moment où l’obscurité du tunnel laisse apparaître la lumière. Il serait criminel de spoiler le dernier plan de When the Light Breaks, qui en est le négatif parfait. On dira juste que c’est déjà l’un des plus beaux qu’on aura vu pendant ce festival. M’EXPOSER UN PEU PLUS AU SOLEIL On avait repéré Rúnar Rúnarsson avec son film Sparrows, coming of age sensible en terres islandaises. La froideur et l’immensité des paysages, filmés avec délicatesse, embrassaient le mal-être de son protagoniste adolescent en pleine crise identitaire. Pour sûr, Rúnarsson sait capturer la beauté de son pays, comme en attestent les premières minutes de When the Light Breaks. Avec sa photographie aux teintes pastel (obtenues avec un 16mm qui embrasse à merveille les textures des corps et les rares couleurs chaudes de l’environnement), il s’attarde sur un coucher de soleil en bord de plage, alors que se détachent les silhouettes de Una (Elín Hall) et de son amant Diddi (Baldur Einarsson). Le couple se fait des promesses. Diddi doit quitter son actuelle petite amie, qu’il n’aime plus depuis longtemps. Il n’aura pas le temps de le faire. Au travers d’un travelling envoûtant, mouvement abstrait sur les lumières diffuses d’un tunnel routier, tout bascule. La structure s’écroule, et l’accident fait de nombreux morts, dont Diddi. De ce concept simple, When the Light Breaks puise son impressionnante pureté. Il est d’abord question d’un traumatisme collectif, que le réalisateur capte avec beaucoup de minutie. Au-delà d’Una, tous les amis de Diddi se retrouvent à l’hôpital, à tournoyer, à s’enlacer, à se rassurer. Le cinéaste observe un tissu social essentiel, une solidarité dans l’adversité qui ne force jamais une dramatisation outrancière. Cette jeunesse sait s’entourer et se soutenir, afin de mieux ressentir et accepter ce deuil déchirant. Seulement voilà, Klara (Katla Njálsdóttir), la copine de Diddi, se greffe au groupe, empêchant Una de pleinement exprimer son chagrin. Ce non-dit, aussi bouleversant qu’étouffant, est magnifiquement introduit dans la séquence où l’héroïne apprend la terrible nouvelle. Dans ce couloir d’hôpital bondé, la caméra serpente avec elle, presque à contre-courant du reste de la foule, avant de s’arrêter sur son visage. Seule, Una fait face, en même temps que le spectateur, à la violence du contrechamp, qui révèle ses amis en train de pleurer. LE JOUR OÙ TOUT A BASCULÉ Émerge de cette douleur silencieuse un puissant film de performance. C’est bien simple : When the Light Breaks est une œuvre merveilleuse autour du gros plan, échelle dont la valeur et la beauté n’avaient pas paru aussi signifiantes depuis longtemps. L’ensemble est d’ailleurs soutenu par la direction d’acteurs fabuleuse de Rúnar Rúnarsson, qui nous ferait suivre Elín Hall jusqu’au bout du monde. Inévitablement, l’étau se resserre autour d’Una et de Klara, deux faces d’une même pièce qui se retrouvent prises dans un jeu de miroir fascinant. On pourrait reprocher au cinéaste d’expliciter un peu trop cette dimension métaphorique, mais ses touches de stylisation sont toujours au service de cette souffrance adolescente, qui se définit avant tout par leur langage corporel. À la fois tendre, charnel et pudique, le long-métrage trouve un équilibre rare pour évoquer les sentiments contradictoires de la perte. Comment retrouver du sens face à l’absurde ? Comment aller de l’avant quand le meilleur est derrière soi ? On en revient au miroir, au moment où l’obscurité du tunnel laisse apparaître la lumière. When the Light Breaks débute sur un coucher de soleil. Il se termine sur le même motif, et encapsule par ces deux extrémités le passage du temps sur cette journée qui semble pourtant en être déconnecté. Ce plan final s’impose d’ores et déjà comme l’un des plus beaux de l’année, conclusion solaire d’un film bouleversant. Titre When the Light Breaks Genre Drame Réalisateur Rúnar Rúnarsson Sortie 2025 Durée 1h22 Musique Johann Johannsson Scénariste Rúnar Rúnarsson Pays Islande SYNOPSIS Une étudiante voit sa vie tourner au drame lorsque le jeune homme qu'elle fréquente, qui est de son côté déjà en couple, perd tragiquement la vie. CASTING Elín Hall (Una), Katla Njálsdóttir (Klara), Mikael Kaaber (Gunni), Ágúst Wigum (Bassi), Gunnar Hrafn Kristjánsson (Siggi), Baldur Einarsson (Diddi),...
Bon film qui montre la complexité du deuil sur une journée. Une ambiance pesante qui nous emmène dans le deuil avec les acteurs tout au long du film, acteurs qui jouent très bien d’ailleurs. Le fait que le défunt était en faite en couple secrètement avec le personnage princpale rajoute de la douleur, à la fin on voit donc la copine officielle et non officielle, ensemble qui deviendront surment amis, même si j’aurai aimer qu’ils se parlent à propos de ça
Cannes 2024 : Ça aurait fait un super court metrage
Trop glauque pour moi... un mec meurt et c'est l'histoire des ses proches en deuil. Sauf qu'en gros sa partenaire et sa maîtresse viennent à se rencontrer et la copine "officielle ou connue de toustes" ne saura jamais qu'elle s'est faite tromper au point qu'il allait la quitter pour sa maitresse. Pire encore, "l'officielle" se prend d'affection pour la "maitresse" et se console dans ses bras, la console en retour. Bref c'est malaisant et contre mes valeurs donc pas un bon moment de cinéma.