« he singing »
Certes, ce film est vieux (1971), dépassé, les chansons sont un peu nulles et l'humour ne fait pas toujours mouche.
Cependant le grand intérêt de ce film est Gene Wilder qui le porte et le sauve dès sa première apparition (qui arrive bien tard) en incarnant à merveille un Willie Wonka bipolaire. Il y a dans son comportement un petit (voire gros) quelque chose de très dérangeant, cette impression qu'il a tout manigancé depuis le début afin de voir s'il restait un peu d'espoir dans l'Humanité, qui ne pourrait se trouver que dans l'innocence d'un enfant.
Mais avant de le voir, tout commence par un générique qui nous montre la fabrication des confiseries Wonka. Qui donne énormément envie.
Ensuite, on découvre Charlie qui est pauvre et vit avec sa famille. Sauf son père qui est mort. On découvre également la chocolaterie Wonka qui tourne depuis 3 ans sans que personne ne sache qui sont les employés. Puisque tout le monde a été renvoyé à la suite de vol des concurrents des secrets de fabrication. Qui a finit par exacerber Wonka.
Le film passe beaucoup de temps à montrer la folie de la recherche des tickets d’or dans le monde entier (psy, enchères, rançon etc). C’est marrant. Mais un peu long à la fin. Surtout avec les chansons dépassées.
On découvre donc Wonka qu’à la moitié du film, au moment où les 5 gagnants rentrent dans la chocolaterie. Et il donne un second souffle au film. Dommage qu’on passe pas un peu moins de temps en premier partie pour avoir plus de temps à la chocolaterie.
Un nouveau méchant, par rapport à Burton, nous apparaît avec Slugworth, le rival de Wonka, qui veut qu’un des 5 possesseurs de ticket lui ramène une éternelle friandise.
A l’intérieur de la chocolaterie, c’est la folie pour les invités. Et chaque salle réserve des surprises et chaque invité tombe dans le piège préparé par Wonka spécialement pour lui (vu la tête satisfaite qu’il tire à chaque fois).
Parfois c’est psychédélique (la scène dans le tunnel).
De plus, parfois dans la vie, on a pas envie de savoir comment la nourriture est fabriquée, c’est le cas de la fabrique Wonka-Wilder. Mettre une chaussure dans une préparation est en effet un peu spéciale.
Par contre, je trouve que les moments importants où les enfants font une grosse connerie passent extrêmement vite. Dommage qu’on s’y attarde pas plus.
Les décors à l’extérieur de la confiserie sont naturelles et nous situe dans une ville basique.
Dans la chocolaterie, les décors sont grandioses pour un film sorti en 1971 et les spectateurs ont du être impressionné. Mais pour les yeux d’aujourd’hui, cela fait un peu trop plastique. Il y a des choses que j’aimerai pas manger par exemple.
Les chansons sont comme je l’ai dit un dépassé. Sauf la chanson des Oompa Loompas qui reste dans la tête (au point d'en devenir obsédante). Elles ont la même construction et sont liées au défaut de l’enfant éliminé dans la salle. La morale exprimée est très intéressante.
Si on compare ce film avec son prequel, Chalamet a pris les mimiques de Wilder, que ce soit avec sa canne, sa façon de parler ou même sa façon de descendre les escaliers. Et on retrouve des répliques construites de la même façon
Référence avec le prequel, le contrat avec les mentions en petit caractère. Le salaud ce Wonka. De plus, la chocolaterie qu’il imagine à la fin du film se retrouve dans la salle au chocolat. Et beaucoup d’autres.
Néanmoins, dans le film de 2023, Wonka apparaît comme profondément optimiste et la, il vit reclus, n’aimant pas les personnes comme on peut le voit quand ils accueillent ses invités avec la foule massée devant la chocolaterie. Sûrement la faute du cartel du chocolat et des vols qu’ils ont commis. Mais bon. Il a vraiment dû se passer un gros quelque chose.
Si on en revient au film de 1971, et à la différence de Burton, Charlie fait aussi partie des enfants qui ne respectent pas les règles de Wonka ce qui fait qu’il s’énerve à la fin du film. Charlie n’est pas donc pas parfait. Mais il ne cherche pas à se venger. Ce qui va ravir Wonka.
Le personnage de Wonka est assez émouvant, dans les dernières minutes lorsque l'on pénètre dans sa pièce, dans son intimité où tout n'est que moitié. Comme si cet homme, qui a perdu confiance en l'Humanité n'était plus qu'une moitié et cherchait à combler un vide profond dans son existence.
À la différence de Burton qui donne une raison, avec Wonka-Wilder, le mystère reste (il pourrait l’être à cause des vols mai aussi bien l’être, car c'est un homme profondément malheureux, pour une autre raison qui reste inexpliquée). Ce paradoxe entre un homme qui vit pour faire plaisir aux enfants (c'est un confiseur quand même !) et qui ne peut avoir confiance en eux, est à mes yeux très intéressant.
Au final, l’interprétation de Depp reste ma préféré, tout comme celle de Burton. Mais le Wonka-Wilder a une part de féerique qui fait qu’il fait partie des films à voir au moins une fois dans sa vie.
Ps: Merde à la fin, ce film s’appelle Willy Wonka et la chocolaterie, pas Charlie et la chocolaterie. Je dois pas pouvoir le trouver référencer en Charlie et la chocolaterie. Car même si Charlie repart à la fin avec, c’est Wonka qui la possède et c’est lui qui fait l’intérêt de ce film (et ceux dans n’importe quel film)
