
2022
•
Guillermo del Toro
Abonnement
Résumé
Ces huit contes d'horreur proposés par Guillermo del Toro font surgir des cauchemars étranges dans une collection visuellement éblouissante qui donne la chair de poule.
Opinion du public
475 avis
7.3/10
7/10
Les avis sur 'Le Cabinet de curiosités de Guillermo del Toro' révèlent une série d'anthologie horrifique captivante mais inégale. Les spectateurs apprécient les épisodes qui plongent dans des ambiances sordides avec des histoires inspirées de Lovecraft, bien que certains trouvent que la qualité varie significativement d'un épisode à l'autre. La réalisation et les effets spéciaux sont généralement salués, même si quelques épisodes semblent manquer de développement ou de conclusion satisfaisante.
👍 Visuellement éblouissante, inspirée de Lovecraft.
👎 Qualité inégale entre les épisodes.
Découvrez si vos amis l'ont ajouté
À la façon qu’ « Alfred Hitchcock présente », Guillermo del Toro nous introduit chaque épisode en véritable maître de cérémonie, nous invitant à pousser la porte de son univers foisonnant et inquiétant. Cette nostalgie délicieusement rétro est sans doute l’un des aspects les plus savoureux de la série. Le concept rappelle celui de Masters of Horror : convier plusieurs réalisateurs – confirmés ou émergents – du cinéma d’horreur et leur confier à chacun un épisode d’environ une heure. Chacun y appose sa patte, mais tous, ou presque, semblent animés par les mêmes obsessions que del Toro lui-même : la fascination, le morbide, et surtout l’influence omniprésente de H. P. Lovecraft. Grand admirateur du maître de Providence, del Toro lui rend ici un hommage appuyé. Il a souvent puisé dans son imaginaire et rêve depuis des années d’adapter Les Montagnes hallucinées. À défaut, il essaye ici d’y capturer l’essence : celle de l’indicible, cette horreur que l’on ne peut ni nommer ni comprendre. Deux épisodes sont d’ailleurs des adaptations plus ou moins libres de récits lovecraftiens : Le Modèle de Pickman (sans doute le plus réussi de l’anthologie, tant dans sa tension que dans son esthétique) et La Maison de la sorcière, un peu moins marquant malgré son potentiel. Visuellement, les artistes n’ont pas fait les choses à moitié. Chaque épisode est peuplé de créatures saisissantes, repoussantes et magnifiques à la fois, directement issues de l’imaginaire lovecraftien. On y retrouve cette texture presque organique et dérangeante, typique du bestiaire de del Toro. Mention spéciale au Modèle de Pickman, dont le monstre semble tout droit sorti d’un cauchemar enfoui dans une toile. Cependant, les effets spéciaux restent inégaux. Certaines créatures impressionnent par leur matérialité et leur présence à l’écran, quand d’autres souffrent d’un excès d’images de synthèse trop visibles, presque incrustées artificiellement dans le décor. Ce recours un peu appuyé au numérique vient parfois casser l’immersion et rappeler qu’on est bien devant une série, non face à une véritable horreur incarnée. Paradoxalement, la série ne fait pas toujours peur. Elle inquiète, fascine, trouble, sans forcément terrifier. Ce n’est pas un défaut : c’est une autre forme d’horreur, plus contemplative, plus esthétique. On sent d’ailleurs que Le Cabinet des curiosités est allé puiser directement dans l’univers de Lovecraft. Chaque épisode, chaque décor, chaque créature respire son influence. Pour ceux qui connaissent bien son œuvre, la série ressemble parfois moins à une fiction qu’à un musée consacré à sa gloire — une sorte d’exposition vivante de ses thèmes, de ses monstres et de sa philosophie du cosmos. Et c’est là que réside sa plus grande force autant que sa limite : la série admire tellement Lovecraft qu’elle en devient parfois prisonnière. Lovecraft s’appuyait sur l’imagination du lecteur pour provoquer la peur. Là où les mots laissaient place à l’inconnu, l’image, elle, la fige. Et l’image sera toujours moins puissante que l’imagination. Résultat : la peur viscérale s’efface peu à peu au profit d’une admiration intellectuelle, presque respectueuse. Au final, sympathique, certes, mais loin — très loin — d’égaler le maître Lovecraft. Encore une adaptation venue s’y casser les dents. Peut-être vaut-il mieux continuer à laisser dans l’ombre ce que Lovecraft, lui, refusait de montrer. ⸻ ⸻ ⸻ Épisode 1 – “Lot 36” Par le temps qu’il prend — intelligemment — à construire ses personnages et son atmosphère de plus en plus gangrenée par le mystère de son box, Lot 36 coche toutes les cases de ce que l’on attend de la série : une ambition narrative et une direction artistique qui frôlent le conte horrifique classique. Cette modernisation de Lovecraft, appliquée à un redneck raciste et cupide, transpose la peur de l’inconnu dans un contexte très américain, très contemporain. Malheureusement, si le début captive, la conclusion, abrupte et assez convenue, laisse un goût d’inachevé. Une morale un peu trop simple — “la cupidité se paie” — vient réduire un épisode pourtant riche en tension et en symboles. Bonne mise en bouche donc, mais le plat manque de cette saveur d’horreur véritable que promettait le chef Del Toro. ⸻ Épisode 2 – “Graveyard Rats” Deuxième histoire, même vice : la cupidité. Ici, un pilleur de tombes s’enfonce un peu trop profondément dans les entrailles d’un cimetière à la recherche d’un trésor. Et comme le veut la morale, il finira avalé — au propre comme au figuré — par sa propre avidité. Plus direct, plus grotesque aussi que Lot 36, Graveyard Rats assume pleinement sa nature de farce macabre, que de véritable histoire d’horreur. C’est une fable morale à l’humour noir, où les rats deviennent les instruments d’une punition délicieusement cruelle. Le réalisateur Vincenzo Natali livre un segment à la fois amusant et visuellement cauchemardesque, surtout pour les phobiques des rongeurs. Dommage que les incrustations numériques cassent parfois l’immersion. ⸻ Épisode 3 – The Autopsy Après deux histoires centrées sur la cupidité, The Autopsy change radicalement de ton et d’envergure. C’est aussi le premier épisode à adopter le format long (une heure), et il l’exploite pleinement. Dès les premières minutes, l’épisode parvient à créer une tension diffuse et un mystère captivant. Le premier acte évoque presque Stephen King : une petite ville américaine minée par une série d’événements étranges, un shérif fatigué et un médecin légiste, vieux amis, qui discutent avec cette familiarité des gens qui ont tout vu. Une conversation anodine se transforme peu à peu en un malaise croissant, au fur et à mesure que le shérif déplace la conversation sur les événements récents. Comme si l’horreur s’infiltrait par les fissures du réel. Puis vient la seconde partie — l’autopsie proprement dite —, véritable pivot du récit. Ce qui commence comme une procédure scientifique rigoureuse se mue progressivement en un cauchemar métaphysique. Le médecin légiste utilise son savoir pour recomposer un puzzle morbide, jusqu’à franchir les portes de l’inexplicable. La mise en scène prend son temps, oui, mais cette lenteur devient une force : on sent le scientifique glisser, morceau après morceau, dans le gouffre qu’il dissèque. Et il faut saluer F. Murray Abraham, magistral, qui parvient à transmettre à la fois la curiosité du savant et la terreur du témoin. Attention cependant : ici, autopsie veut vraiment dire autopsie. La série ne détourne pas le regard — on a droit à toutes les étapes, du déshabillage au prélèvement des organes, jusqu’au recousage. Ames sensibles, s’abstenir. Le final, tendu et presque théâtral, boucle parfaitement cette montée en tension. Deux intelligences s’affrontent dans un duel verbal glaçant : le prédateur et sa proie, chacun essayant de comprendre l’autre pour trouver une échappatoire. The Autopsy devient alors une brillante fable sur la lucidité, la mortalité et la manière dont la science — comme la foi — s’arrête toujours aux portes de l’inconnu. ⸻ Épisode 4 – The Outside C’est plus compliqué pour The Outside bien trop long pour son propre bien et prévisible dans son concept. L’horreur, ici, recule au profit de la satire. On quitte les gouffres lovecraftiens pour un conte déjanté, presque grinçant, où une femme banale, solitaire et complexée (interprétée avec justesse par Kate Micucci), est prête à tout pour correspondre aux standards artificiels de beauté et d’acceptation. Le miroir ne reflète plus le monstre tapi dans l’ombre, mais celui que la société fabrique à force de publicités et d’injonctions. L’épisode repose sur une idée forte — la métamorphose par conformisme — mais s’étire inutilement. Sa prévisibilité finit par lui nuire, malgré quelques moments d’humour noir réussis et une atmosphère de malaise parfaitement maîtrisée. On rit jaune, on grimace souvent, mais la tension s’évapore avant la fin. Là où The Autopsy creusait la peur de l’inconnu, The Outside parle de l’horreur bien réelle d’être “hors norme”. Moins terrifiant, mais cyniquement contemporain. ⸻ Épisode 5 : PICKMAN'S MODEL: H.P. Lovecraft s’invite cette fois directement au sein du Cabinet des curiosités avec une adaptation de sa nouvelle Le Modèle de Pickman. À la barre de cet épisode, Keith Thomas matérialise la puissance évocatrice de l'art dans les tableaux cauchemardesques d'un étrange étudiant, dont l'ouverture à des ténèbres inconnues qu'ils représentent vont devenir l'obsession puis la terreur d'une vie pour un autre. Le récit suit un jeune artiste (Ben Barnes, parfait dans la peur contenue) fasciné par les tableaux cauchemardesques d’un étrange étudiant (Crispin Glover, inquiétant à souhait). Ces toiles, d’abord fascinantes, deviennent vite un gouffre vers des ténèbres indicibles — une contagion du regard. On ne contemple plus l’art, c’est l’art qui nous dévore. Pickman’s Model est sans doute l’épisode qui capture le mieux l’essence de Lovecraft : l’horreur de la révélation, la fascination malsaine pour ce que l’esprit humain ne devrait pas comprendre, et cette idée que la simple contemplation de la vérité peut rendre fou. Chaque plan suinte une ambiance de musée maudit, chaque ombre semble cacher un monde que l’on ne devrait jamais voir. Et alors qu’on croit l’épisode sur le point de s’éteindre dans une élégante frustration, il ose un final d’une noirceur implacable, qui frappe comme une malédiction. Une conclusion glaçante, sans espoir, probablement la plus lovecraftienne et la plus marquante de toute la série. ⸻ Épisode 6 – Dreams in the Witch House Nouvelle adaptation directe de Lovecraft, et pas des moindres — l’une de mes préférés. Disons-le d’emblée : l’épisode est loin d’égaler son modèle, mais il reste une relecture correcte, portée par une vraie sincérité. Rupert Grint, bouleversant de mélancolie, incarne un homme hanté par la perte de sa sœur jumelle, incapable d’accepter son absence. Son chagrin devient une obsession, puis une malédiction. À travers lui, l’épisode retrouve cette idée typiquement lovecraftienne du deuil comme faille vers d’autres dimensions, où la douleur attire littéralement les démons. Visuellement, c’est somptueux. Les décors, qu’ils soient ceux de la forêt ou de la maison, confinent à l’onirisme macabre. La sorcière, d’abord silhouette inquiétante dans l’ombre, impose une présence presque mythologique — une entité entre cauchemar et tentation. La direction artistique atteint ici des sommets de beauté morbide, sublimée par un travail d’éclairage quasi pictural. Mais Dreams in the Witch House trébuche dans sa dernière partie, cédant à un spectaculaire trop appuyé. À force d’expliquer et de montrer, l’épisode perd ce frisson de mystère que Lovecraft cultivait avec soin. Là où l’ombre suffisait, on nous impose le grand-guignol. Reste une fin cruelle, d’une ironie tragique, où la délivrance espérée se transforme en damnation. Une conclusion amère, mais dans le fond, parfaitement fidèle à l’esprit du maître de Providence : nul ne triomphe jamais de l’Indicible ⸻ Épisode 7 – The Viewing Avec The Viewing, Panos Cosmatos livre un pur exercice de style — un trip visuel aussi hypnotique que vain. C’est sans doute l’épisode le plus esthétisant du Cabinet of Curiosities, et paradoxalement, l’un des plus creux. On voit bien le travail sur la mise en scène : éclairages néon, cadrages symétriques, bande-son planante, ambiance eighties hallucinée… Cosmatos propose une expérience sensorielle, un pur objet esthétique. Mais une fois la poudre visuelle retombée, il ne reste plus grand-chose. Le scénario, presque anecdotique, s’étire dans une série de dialogues cryptiques entre un milliardaire excentrique et ses invités, avant de basculer — un peu trop tard — 10 min avant la fin - dans une explosion horrifique aussi gratuite qu’attendue. Si la mise en scène peut fascinée, le fond se dissout dans sa propre contemplation. ⸻ Épisode 8 Retour à l’horreur pure — mais cette fois, une horreur tout en douceur, en murmures et en silences. The Murmuring clôt le Cabinet des curiosités sur une note profondément humaine, en se recentrant sur un couple brisé par le deuil et les non-dits. Leur refuge ? Le travail. Leur échappatoire ? Les oiseaux. Les superbes chorégraphies captées de ces oiseaux parviennent à étouffer momentanément leur douleur par la poésie hypnotique qui s'en dégage. Mais la maison dans laquelle ils s’installent va réveiller plus que des souvenirs, et cet écho surnaturel pour lequel l'épouse va nourrir une obsession la ramenant inconsciemment à son deuil insurmontable. Le surnaturel se glisse ici sans grand effet spectaculaire, mais avec une intensité sourde : la peur joue sur un sentiment bien connu de tous, celle d’entendre des bruits chez soi, de voir des ombres. Cette tension est qui est développé se fond magnifiquement au cheminement psychologique difficile de l'épouse. Kent capte avec une délicatesse touchante tout l'amour qui habite ce couple ne sachant plus quel chemin emprunter pour se reconstruire. Cela faisant de "The Murmuring" un des épisodes les plus émotionnellement forts de l'anthologie, aidé par les superbes prestations d'Essie Davis et Andrew Lincoln.
Sympa mais sans +
J'ai beaucoup apprécié même si certains épisodes pouvait paraître plus long et plat que d'autres
Pas mal les histoires ,a regarder a halloween
Incroyable si on aime l'horreur, le paranormal et les intrigues. Chaque épisode correspond à une histoire.
Chaque épisode, une histoire terrifiante. Bonne série horreur à regarder pour vous empêcher de dormir la nuit.
Noté 10/10 par LP draw
Noté 8/10 par Pahlah
Noté 8/10 par Pahlah