Imagines qu’un jour, tu décides de faire une bonne action qui engendrera un mal, comment réagirais tu ?
C’est le point de départ du film. J’apprécie beaucoup cette idée ! L’idée que le bien n’engendre pas forcément le bien et que si Tenma n’avait pas eu pitié, l’inhumanité d’un individu aurait prit fin. Comment Tenma va t’il rattraper son erreur?
L’histoire se déroule dans l'Allemagne de la réunification, entre la fin des années 80 et le milieu des années 90. Contexte historique très intéressant qui permet d’en apprendre beaucoup plus sur ces années. Le pays tente de se reconstruire mais il a beaucoup de séquelle notamment à cause du régime nazi. Mais Telma va aussi aller dans les pays de l’Est voisin et va aussi découvrir les horreurs qu’ont connus ces pays. Il y a beaucoup de cicatrices mal refermées.
Pour un manga, l’histoire est très européenne alors pour aider les japonais à rentrer dedans, le personnage principal est un brillant docteur japonais dont son destin va basculer une nuit de 1986 quand pensant accomplir le plus grand des biens c’est-à-dire sauver la vie d’un enfant, il va accomplir le pire « en offrant la reconnaissance au pire des monstres ».
La série est brillante de narration. En effet, on commence à suivre une série qui se passe aux urgences pour se diriger vers quelque chose de beaucoup plus policier pour finir avec le personnage principal en fugitif.
La série ne cesse d'enchaîner les fausses pistes, les digressions et de prendre les chemins de traverse, sans jamais lasser ou perdre le spectateur
Les twists et cliffhangers dans l’animé à chaque fin d’épisodes sont vraiment biens et donnent en permanence envie de voir le prochain épisode. Notamment car un nouveau personnage nous est présenté qui va faire des révélations qui font donc avancer l’histoire en permanence. Il n’y a pas de creux dans cette série de 74 épisodes.
Difficile d’évoquer la série sans tout spoil mais elle sait allier des moments sentimentaux qui sont réellement sincère (le docteur Tenma et Dieter, par exemple) à de la cruauté et à de la violence pures.
La série fait preuve de réalisme quand par exemple elle nous montre comment le héros apprend à manier une arme alors qu'il n'en avait jamais touché une auparavant.
La psychologie, l’histoire et la vie de famille de chacun des personnages nous est présente au fur et à mesure des épisodes. Enfin, si la série est une course poursuite pour rattraper Johann, le monstre qu’à sauver Telma, elle nous fait aussi comprendre que le monstre est en chacun de nous.
Les personnages sont des anti héros a première vue totalement antipathique mais la série est tellement bien écrite qu’on arrive à apprécier ces personnes que ce soit l’ex de Telma totalement brisée et haineuse ou l’inspecteur de police aussi rigide qu’une machine. Pour Telma, c’est un homme de conviction. Malgré sa position non négligeable, il reste fidèle au serment d’Hippocrate et décide de sauver deux enfants alors que s’il avait écouté son supérieur, sa carrière était assurée.
Également, la série fait planer en permanence l’ombre de Johann, le mal absolu. Au fur et à mesure des épisodes, ses origines et ses méfaits seront révélés ce qui fait vraiment froid dans le dos et nous plonge dans la psychologie, la psychiatrie et la manipulation mentale au travers d'expériences sur des enfants derrière le rideau de fer. Car la série est inspirée de faits réels avec les expériences pratiquées sur les enfants afin de créer un homme parfait. Ce qui rend la série encore plus glauque.
J’en profite également pour indiquer que la série cite Twin Peaks avec toute une scène. Un nain surgit d'un rideau rouge en entamant une danse incongrue sur une musique des années 60.
Au final, le manga a su s’élever au rang de légende et l’animé lui rend parfaitement hommage.
