Pam & Tommy

J'ai était absorbé dans cette série tellment bien faite que j'ai regardé en 1 seule après-midi. Je suis passée par beaucoup d'emotion !!

AAAAAAAAAAH SEBASTIAN STAAAAAN ( ok faut que j’arrête)

IL ONT FAIT PARLER UNE BITE

Histoire de sex tape

Noté 9/10 par Louise

comédie dramatique • créée par Seth Rogen et Evan Goldberg • USA • 2022 • 8 x 35mn • avec Sebastian Stan, Lilly James. Les années 1990 sont à la mode. Les séries américaines, d’Impeachment à Pose en passant par The People Vs. O.J. Simpson, soulignent depuis quelques saisons à quel point le monde dans lequel nous vivons s’est construit durant cette décennie : évolution des mœurs, révolutions médiatiques, apparition d’Internet… Il y a de tout cela dans Pam & Tommy, étonnante minisérie lancée sur Disney+ le mercredi 2 février. Elle raconte, en huit courts épisodes, l’affaire de la sextape de Pamela Anderson, alors au sommet de sa popularité pour son rôle de sauveteuse sexy en maillot de bain rouge dans Alerte à Malibu, et de son mari, Tommy Lee, batteur du groupe de rock Mötley Crüe. Un drôle de biopic inspiré par un article publié en 2014 dans Rolling Stone, qui oscille entre romance kitsch, thriller loufoque et portrait au vitriol d’une Amérique sexiste, jouant intelligemment avec les attentes inhérentes à son sujet et l’image médiatique de ses protagonistes. Produite par Seth Rogen et Evan Goldberg (SuperGrave, L’Interview qui tue !, Sausage Party) et réalisée par Craig Gillespie (Moi, Tonya), Pam & Tommy s’ouvre comme un hommage moqueur à une époque à bout de souffle, celle des nuques longues, des chemises bariolées et du glam metal. Rand Gauthier (Rogen), menuisier sur un chantier de rénovation de la maison de Pamela Anderson (Lily James, bluffante de ressemblance) et Tommy Lee (Sebastian Stan, dans une énergie parfaite), prend en grippe le musicien excentrique, qui refuse de le payer. Pour se venger, il vole son coffre-fort, sans savoir que celui-ci contient un enregistrement de la nuit de noces du couple star… Robert Siegel, scénariste de The Wrestler, de Darren Aronofsky (2008), flatte les attentes du spectateur en faisant du voleur un brave type un peu paumé, et de ses personnages principaux des post-ados dont la candeur flirte avec l’idiotie. Le plan de bataille de Gauthier, qui s’associe à un producteur miteux (Nick Offerman) pour produire la cassette, est en soi une comédie. Le mariage en quatre jours de Lee et Anderson, qui se connaissent à peine, sur une plage mexicaine, tient du sketch. Le sommet du délire humoristique est atteint au deuxième épisode, quand Lee, sous ecstasy, s’entretient avec son pénis… La diffusion de la sextape, d’abord au marché noir, puis sur Internet – on est à l’aube de l’explosion du porno en ligne –, pourrait tout autant relever de la plaisanterie. Seulement, Pam & Tommy effectue un brillant virage en adoptant le point de vue du couple, en montrant leur amour, presque innocent et indéniablement sincère, puis leur détresse, tout sauf risible. Sur le tournage d’Alerte à Malibu, Pamela Anderson souffre du comportement des décideurs, qui la prennent pour une imbécile. Tommy Lee est, lui, dérouté par la baisse de popularité de Mötley Crüe, ringardisé par le grunge. Lentement, sans perdre ni son rythme ni son sens de l’humour, la série révèle comment l’exposition de leur vie intime démolit le couple, atteignant surtout Anderson. Alors que l’actrice est traînée dans la boue, qu’on lui reproche de gagner sa vie en montrant ses fesses, qu’on questionne jusqu’à son droit à porter plainte (un épisode d’audition judiciaire sidérant), Lee reçoit des félicitations sur son anatomie, on lui tape dans le dos, on l’envie de partager l’existence d’un tel sex-symbol… Loin d’exploiter un fait divers glauque, Pam & Tommy parvient à mêler « true crime » et biopic, deux genres à la mode, avec une tonalité originale. Adoptant une imagerie pop, elle frôle la satire pour mieux s’en prendre au sexisme d’Hollywood, et livrer un portrait contrasté du couple (1). À commencer par celui de Pamela Anderson, aux antipodes de la caricature de bimbo qui lui colle encore à la peau vingt-cinq ans plus tard. TÉLÉRAMA • Par Pierre Langlais • Publié le 02 février 2022.