Weekend Family

Débutée le 9 janvier 2025 ?

Tout frais et sympa. Regardé du 6 janvier 2025 au 9/01/2025.

15/20 sur Disney+ Déjà vu 2 saisons+ 1 bonus

Super drôle, léger, personnages attachants

Comédie familiale • créée par Baptiste Filleul • France • 8 × 30 mn. Inépuisable source de comédie, la famille nucléaire ne connaît qu’une concurrence : celle de la famille recomposée. En toute logique, plus d’ex, plus d’enfants, plus de conflits égalent plus de rires. Mais l’humour n’étant pas une science exacte, l’équation a tôt fait d’être mise en péril par cette toute première production française de la plateforme Disney + (avant Parallèles, série de science-fiction adolescente et, dans un tout autre registre, Oussekine, qui convoquera l’assassinat de Malik Oussekine par deux policiers en 1986 et le combat de sa famille pour obtenir justice). Depuis son appartement avec vue sur les toits en zinc de la capitale, Fred (Éric Judor), kiné et père divorcé, reçoit chaque week-end ses trois filles, issues de trois unions différentes. Un équilibre vaguement perturbé quand le quinquagénaire fait la rencontre d’une sémillante psy (Daphnée Côté-Hallé, comédienne québécoise dont on fait l’agréable découverte). Qui plus est, celle-ci souhaite se spécialiser dans le travail thérapeutique avec les enfants… Censée susciter appréhension et défiance, l’irruption de cette potentielle belle-mère commence par engendrer, au sein de la tribu, quelques rebuffades bien vite aplanies par l’harmonie, plus soporifique qu’un déjeuner dominical, qui règne sur ces huit épisodes. Pour relancer la machine, il faut donc s’en remettre à une série de malentendus et à leurs conséquences en cascade, autant d’artifices scénaristiques difficiles à supporter depuis qu’on n’est plus obligés de regarder Une famille formidable. Si l’on salue l’effort d’un arbre généalogique aux ramifications un peu plus denses que d’ordinaire – le genre de famille où l’on peut dire « les sœurs de ma sœur » –, ainsi que la présence d’un couple lesbien parmi la bande des ex, on reste décontenancés par une sensation de faux plat perpétuel. Plombé par l’absence de structure et par le choix de laisser trop souvent les gamins être le moteur de l’action, l’ensemble se traîne comme un jour sans fin, jusqu’au dernier épisode intitulé – dans un sursaut de méta-discours ? – Tout recommence. Les longs silences qui scandent les répliques, les grands sourires et yeux écarquillés d’une bonne partie du casting, l’explosion de couleurs pimpantes à vous user la rétine achèvent de désorienter : en quelle année sommes-nous alors que, dans le registre de la comédie familiale hexagonale, nous avons déjà goûté, notamment, aux neuf saisons de Fais pas ci fais, pas ça (imaginée par la même société de production, Éléphant) ? N’empêche, malgré tout, il y a Éric Judor, dirigé par son complice Pierre-François Martin-Laval et par Sophie Reine (dont on avait pu voir, au cinéma, le tendre et foutraque Cigarettes et chocolat chaud). On concède volontiers que ce n’est pas très esprit Disney, mais on sent vite monter le désir de virer tous les autres de l’écran pour savourer ses répliques et ses mimiques. Même ses oripeaux de pimpant papounet ne parviennent pas à éteindre sa maîtrise de l’absurde (ici, en version moins caustique qu’à l’ordinaire) et du burlesque vrillé. On se concentre sur chacune de ses scènes, son regard fixe capable de raconter l’engrenage laborieux de la pensée en marche, cet art de fermer le « o » de « colloque » afin de le différencier de « coloc », pour retrouver un peu des fulgurances foisonnantes de Platane au beau milieu de Disneyland. TÉLÉRAMA • Par Marjolaine Jarry • Publié le 23 février 2022.

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