Cursed (e-book) - Tome 02

Je suis encore en train de le lire : déjà, je suis furieuse d’être obligée de me plonger dans un deuxième tome alors que je le pensais fini dès le premier. J’ai donc mis un certain temps avant de m’y engager sérieusement. Une fois cette étape franchie, je ne peux pas nier la qualité de l’histoire mais mon Dieu, qu’elle me frustre. Le roi des Aulnes est si cruel, à chaque nouvelle page, je suis plus en colère et frustrée. Et Serilda ne se réveille toujours pas, elle commet faute sur faute. Et l’amour, ou le pseudo-amour, que Perchta et l’autre imbécile se portent m’écœure et sonne faux. Je n’arrive pas à y croire, pour moi, il s’agit d’une lutte de pouvoir un peu érotique, d’une fascination morbide pour la cruauté et le mal. Et que l’autrice ne veuille pas encore définir la relation entre Gild et Serilda comme étant de l’amour me donne envie de tout casser (et je la comprends pourtant, oui, ils tiennent l’un à l’autre mais uniquement parce qu’ils n’ont connu personne d’autre, ils n’ont pas eu le temps de découvrir et tomber amoureux). Encore cette influence moderne des nouveaux prérogatives de notre société, celles-là même qui l’ont poussé à utiliser la forme neutre pour parler des dieux (même si, je comprends la démarche et je suis même plutôt en accord). Les enfants sont adorables, j’aimerais les délivrer tous moi-même et partir avec eux. Je me suis surprise à vouloir, alors même que cela me semble malsain et contre-nature, une union entre Serilda et le roi des Aulnes. Pour moi, il y a quelque chose, quelque chose qui peut être plus solide. Eux ont eu tout le loisir d’apprendre à se connaître… Je sais pertinemment que ça ne mènera à rien mais je ne peux empêcher mon cœur de vouloir une fin alternative avec cette résolution. Ai-je mentionné que j’étais particulièrement frustrée ? Fini : bon, j’ai pris un peu de temps, deux jours, pour digérer la fin de l’histoire. J’en avais besoin. Je me suis souvent plainte, ces derniers temps, de ne plus autant m’investir dans les histoires que je lis, de ne plus m’y jeter corps et âme pour les ressentir jusque dans mes os. Eh bien, voilà chose faite. Oui, j’ai été extrêmement frustrée et en colère par cette histoire mais justement, elle ne m’a pas laissé le choix. Prise par la main, elle m’a entraînée et, aujourd’hui, je savoure chacun de ces instants. Non, ce n’est pas la meilleure duologie que j’ai lu mais elle n’a pas besoin d’être la meilleure pour que je l’aime. Il y avait beaucoup de choses dans ces deux bouquins, des réflexions autour de l’amour et ses différentes formes, comment un être foncièrement mauvais peut-il aimer et protéger, comment l’amour naît et comment l’identifier. Mais aussi comment les différentes races s’opposent, comment le racisme divise, comment chaque humain se doit d’être maître actif de sa destinée et surtout comment, malgré sa fragilité, il peut inverser la tendance. J’ai beaucoup aimé la place donnée aux enfants dans ce livre. Souvent, ils ne sont que des détails des histoires mais ici, on voit leur importance et ils sont tous très différents et je les aime plus que tout. Je pense qu’on voit que l’autrice est maman aussi et c’est beau. Par moments, c’était très compliqué de lire comment les animaux sont traités, la cruauté et la souffrance à laquelle on les soumet. Et bon, j’ai autant adoré Serilda et Gild et tous les personnages, aussi secondaires soient-ils (sauf Agathe, je refuse) que j’ai détesté le roi des Aulnes et Perchta. C’était douloureux de les quitter. Et c’était assez intéressant de suivre l’aventure de deux personnages qui ne sont pas des héros, qui ne sont pas choisis, qui n’agissent pas avec intelligence et force et qui n’arrivent pas à se hisser au-dessus des ennemis. Frustrant mais intéressant. Bref, c’est un peu un méli-mélo de tout ce que j’ai ressenti mais j’ai adoré. Merci. Remarque : je ne pensais pas mais cette histoire, après quelques semaines, me marque plus que Le Roi Berger, ce qui est fou. « It stuck with me more ». 05/05/25

Hourra c plus des fantômes