
2023
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Louise Brévins
Summary
« Aujourd’hui, devenir pute est encore plus rapide que de se créer un compte Instagram. Notre ère 2.0 a déplacé le tapin de la place publique à l’intimité de nos smartphones et les hommes peuvent désormais se commander une fille aussi facilement qu’on commande un Uber. Leur fantasme ultime ? La professionnelle qui exerce par passion. Moi, je suis entrée dans la puterie pour subvenir aux besoins de ma môme, un peu comme l’aurait fait Fantine si elle avait vécu au XXIème siècle. Je suis devenue Alma, masseuse naturiste et sensuelle qui monnaie ses charmes pour 120 euros l’heure. Je pensais déjà tout savoir et j’y ai tout appris : les hommes, avec tout ce que leurs désirs révèlent, les femmes, avec tout ce qu’elles ignorent, les ravages de la morale, le mythe de l’argent facile, l’hypocrisie d’une société biberonnée au porno. Huit cents clients plus tard, j’en tire une seule conclusion : pute n’est pas un projet d’avenir. Mais ne nous leurrons pas non plus, nous sommes tous la pute de quelqu’un au moins une fois dans notre vie. À vrai dire, j’aurais gagné un temps fou si tout ceci m’avait été appris lorsque j’avais 20 ans. » Louise Brévins Un témoignage poignant, décisif et sans concession.
Pas de la grande littérature mais interessant, des reflexions sur les hommes et leur fonctionnement aussi. A relire
Récit plutôt subjectif d'une ex prostituée, la vérité crue et pas embellie, liste des types de clients, on ne devient pas pute par plaisir.
Trouvé dans la boîte à livres bien écrit, marrant, intéressant
Si tout dans notre vie se déroulait strictement selon nos plans, qu’ils soient raisonnables ou non, grandioses ou modestes, nous ne vivrions jamais ces émotions, ces bouleversements qui nous font grandir et font de nous ce que nous devions être depuis toujours. Gilbert SINOUÉ, coïncidences Le destin : « Ce n’est qu’une cible qu’on dessine après coup à l’endroit où c’est fichée la flèche. Il faut savoir juger ce que font nos enfants avec autant d’indulgence qu’on jugerai ce que font les enfants des autres. Le sexe n’est pas tabou, indigne ou sale. Il n’est pas seulement laid, il n’est pas seulement beau. Il a sa part de lumière et sa part d’ombre, il est complexe comme la diversité, comme les êtres humains. Nos parents nous ont appris l’alphabet et ils nous ont appris à lire. Ils ne nous ont pas dit : « inventez l’écriture, les mots et les romans. » Ils ont partagé avec nous ce qu’ils avaient découvert et appris par eux-mêmes, ce qu’ils avaient appris des gens qui avaient appris avant eux, sur tout les sujets qu’il connaissaient, sauf le sexe, et nous perdons un temps infini, parfois des vies entières, par trop-plein d’ignorance. Ne sois pas jaloux de ce qu’ont les autres car tu ignores ce qu’ils ont dû faire pour l’obtenir. La chose réellement dérangeante, c’est que ce jeune homme va réaliser la facilité avec laquelle il peut aller se faire sucer dès qu’il le souhaite, il développera une mauvaise maîtrise de ses pulsions et pourra potentiellement préférer cette solution à celle de la séduction, de la communication et de l’apprentissage du sexe avec une personne de son âge. Là est le vrai problème. Non seulement « aller aux putes » trop tôt peut encourager des comportements addictifs mais ces jeunes-là développent une connaissance du sexe biaisée, faussée dès le départ. La découverte du partage, celle du désir ou du consentement sont autant de choses qui volent en éclats avant d’avoir plus exister et ça, c’est dramatique, car dans une potentielle future construction du couple, cela générera inévitablement des frustrations qui n’auraient pourtant pas lieu d’être. Et je ne parle même pas de la façon dont ces mecs-là perçoivent les femmes en grandissant… Tu ne dois pas avoir de certitudes à 20 ans, tu ne dois pas te dire « OK, donc le sexe, c’est ça, les femmes fonctionnent comme ça ». Le porno fait déjà suffisamment de ravages avec sa litanie de performances sexuelles déconnectées de toute humanité, pire de toute réalité. Le porno est conçu pour être addictif, pas pour être éducatif. Le sexe à 20 ans, c’est parfois l’amour, mais c’est surtout la construction de soi en tant qu’homme, la découverte de son propre plaisir, du plaisir de l’autre, du partage.