
2001
•
Comédie / Policier
•
1h41
Résumé
Patrick Bateman est un riche dirigeant de banque d'investissement à New York. Il tente de cacher son égo psychopathe de ses collègues et de ses amis alors qu'il s'adonne à des fantasmes hédonistes violents.
Opinion du public
6.2k avis
7.4/10
7.6/10
Les avis sur ce film révèlent une fascination pour la performance de Christian Bale, incarnant un psychopathe dans un New York des années 80, avec une critique acerbe de la superficialité et du matérialisme. Le film intrigue par son mélange de thriller et de comédie noire, et sa fin ouverte suscite de nombreuses interprétations. Bien que certains trouvent le film perturbant et complexe, il est largement apprécié pour son audace et son originalité.
👍 Performance captivante de Christian Bale.
👎 Fin ouverte et scènes perturbantes.
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Bon film bouleversant sur toute la psychologie élitiste américaine
ça va sympa en vrai mais vraiment sans plus
Dérangeant a souhait mais si bien réalisé. 2 histoires pour le prix d’une avec les deux une moralité de fou (soit fou = monde vide ; soit reel = monde qui laisse horreur)
Perf de Christian Bale incroyable
Film de psychopathe merveilleusement réaliser. Les mises en scène sont folles, le film monte en pression et reste divertissant. L’acteur est trop fort. Expérience déconcertante. Entre illusion et réalité d’un homme vide.
Objectivement: 7/10 Subjectivement: 8/10
American Psycho, c’est la folie née de l’indifférenciation. C’est-à-dire d’un univers où l’identité se dissout sous l’effet des structures sociales en vigueur : compétition, capitalisme, culte du corps, etc. Patrick Bateman ne devient pas fou malgré ce monde — il devient fou parce qu’il y appartient trop bien Le film regorge de scènes qui ne prennent de sens que depuis ce point de vue. La fameuse scène des cartes de visite. Tout le contenu, exclusivement, de cette scène, est la rivalité dans la ressemblance. Un concours absurde de nuances de blanc cassé et de typographies “raffinées”. Chacun des hommes présents lutte pour être comme les autres MAIS avec une pointe de différence pour gagner une rivalité silencieuse. Les meilleures lunettes, la meilleure coiffure, la meilleure carte de visite. Les hommes se ressemblent tous, s’habillent pareil, se parlent comme des clones. Ils ne rivalisent que sur des détails microscopiques, convaincus que la moindre variation fera d’eux quelqu’un. Le fracas avec laquelle celle de son adversaire s’abat sur la table n’est que l’écho produit par le vide existentiel qui règne dans ce monde indifférencié Cette logique se répète tout au long du film. Lorsqu’il veut téléphoner à son avocat, Bateman entre dans le mauvais immeuble, car tous semblables. Il le réalise quand il entre dans celui-ci et que le portier de l'accueil l'appelle par le nom de quelqu'un d'autre comme s'il le reconnaissait vraiment : tous les gens qui rentrent là sont tellement semblables que ça ne fait aucune différence (indifférenciation). Il tue le portier, incapable de supporter cette confusion, le fait qu'on le trouve similaire à quelqu'un d'autre. Mais même lorsqu’il retrouve “son” immeuble, son “vrai” nom, son avocat ne semble pas pouvoir se souvenir exactement de qui il est même après avoir répété son nom. La scène finale où, avouant à son avocat son meurtre d'un collègue, on lui répond « mais non, je lui ai parlé il y a quelques jours ». On ne sait plus si on prend le personnage joué par Bale pour un autre, si Bale a pris sa victime pour quelqu'un d'autre, s'il parle vraiment à son avocat. Les différences sont effacées, il n'y a plus aucun repère. On ne sait plus si le personnage joué par Bale a réellement tué qui que ce soit, si ses victimes existent ou s’il a confondu réalité et fantasme. Cette lecture est déjà suggérée dès le début du film, dans le bar, quand Bateman menace la serveuse mais qu’il s’avère qu’il le pensait juste, que c’était dans sa tête. Un peu plus tard, la même chose est suggéré quand Bateman raconte ses idées morbides à ses collègues et que leur réaction semble indifférente ou incohérente. Tout indique que ses crimes pourraient être totalement dans sa tête, des projections de sa psyché obsédée par la violence et la différenciation sociale. L’indistinction totale des identités autour de lui et le flou constant entre réalité et hallucination transforment alors le film en une plongée dans la folie subjective d’un homme prisonnier d’un monde aseptisé et uniformisé. C’est là que réside le vrai cauchemar d’American Psycho : dans la standardisation du réel. Dans cette société qui prétend valoriser l’individu mais ne produit que des copies conformes. Patrick Bateman ne veut pas dominer, il veut juste “fit in”, comme il le dit dès les premières minutes du film, il veut se fondre dans la masse. Mais à force de vouloir ressembler à tous, il cesse d’être quelqu’un. Et quand il tue un sans-abri, c’est autant pour éliminer « un rebut du système » que pour supprimer l’image de ce qu’il pressent devenir : un homme sans identité, réduit à l’état d’objet. Christian Bale livre ici une performance monumentale. Il incarne à la perfection ce personnage à la fois lisse et monstrueux, mécanique et hystérique, miroir d’un monde où tout le monde joue un rôle sans plus savoir pourquoi. Sa gestuelle contrôlée, son sourire figé, son regard vide — tout trahit une identité qui s’est désintégrée sous le poids des apparences. Dans American Psycho, la folie n’est pas enfermée dans la tête d’un homme. Elle circule dans les tours de verre, les restaurants de luxe, les bureaux aseptisés. Elle est structurelle. Bateman n’est pas un monstre exceptionnel : il est le produit parfait d’une société malade. Et quand il avoue ses crimes sans que personne ne le croie, le film boucle la boucle : dans un monde où tout le monde se ressemble, même l’horreur devient invisible. Au final, « American Psycho, c’est la prétention de se croire seul sur terre. Bateman est un cliché. Une marionnette à bretelles, sans personnalité. Là sans l’être, pour personne. Pas plus disponible pour Evelyn. Son travail est un prétexte pour rester inaccessible. Soldat du libéralisme, il se réduit lui-même à la marque de son gel douche, son titre de Vice-Président, ou au bout de carton de sa carte de visite. Comme un produit. Avec un léger cynisme car il lui reste encore un semblant de sensibilité. Ce monde lui donne la nausée. Il le rejette avec horreur. Son sourire de façade masque la colère qui l’habite. Son visage angélique tranche avec la violence des mots qu’il emploie. Ce système le rend malade : matérialiste, superficiel, sans culture et sans scrupule. Ce qui rend Bateman encore plus malade est qu’il n’est qu’un rouage de ce système – même pas un rouage essentiel. Il n’est pas Jordan Belfort (cf Le Loup de Wall Street). Bateman est malheureux car il s’est noyé bêtement dans la fange de Wall Street où il a voulu faire trempette à ses dépens. L’idée qu’il puisse n’être qu’un yuppie parmi les autres lui est intolérable. Alors il se plaint car c’est sa seule manière d’exister. Il veut qu’on le plaigne d’être un banquier de Wall Street. Aux escort girls qui se moquent bien de savoir ce qu’il fait dans la vie, il leur répond quand même. Bateman est trop plein de lui-même. Se faire passer pour une victime est un moyen pour lui de se sentir unique dans son désarroi. Malheureusement pour lui, il n’a pas le monopole du dégoût. Il est comme les autres. Un banquier d’affaires aux dents longues comme les autres. Tout comme lui, ils ont autant horreur du monde. Les centres d’affaires sont remplis de gens qui se détestent. Bateman continue, comme les autres. Il ne démissionne pas, comme les autres. Certes, il a des envies de meurtres – sans être capable de passer à l’acte. Avec ses collègues, il construit le monde du ressentiment. En vérité, il n’a rien d’un monstre. Il est comme tout le monde. Complètement humain On se reconnaît tous en lui. Sa damnation vient du fait qu’il soit ordinaire. Il n’a absolument rien d’extraordinaire. L’ouvrier rêve de tuer son patron. Tout comme les patrons ne songent qu’à supprimer leurs employés. Il suffit de regarder les passagers s’ignorer dans le métro pour deviner le fond de leur pensée : Tout le monde se hait. »
Noté 8/10 par Thomas Serot
Bateman est un grand homme d’affaire. Son secret ? Il fait ce qu’il veut, quand il veut avec qui il veut. Même le pire. J’connaissais « American psycho » mais pas souvenirs d’avoir déjà regardé. Un remaster 4K de qualité pour un film complètement wtf ?! On ne sait même plus à la fin si ce qu’il vit est réel ou si tout s’est passé dans son imagination. En tout cas sacré rôle de taré pour Bale qui tient son personnage à la perfection