8/10
2024
•
Documentary
•
1h43
Summary
Journalist Shiori Itō embarks on a courageous investigation of her own sexual assault in an improbable attempt to prosecute her high-profile offender. Her quest becomes a landmark case in Japan, exposing the country’s outdated judicial and societal systems.
Sorte de journal intime mais mis à distance car enquête de journaliste parallèle. Évite tout narcissisme. Images très travaillées. 1h30h de film résume 9 ans de lutte avec ses moments de désespoir de doutes etc… on vit de l’intérieur ce que peut vivre une victime de viol et c’est terrible ! Télérama : La Japonaise Shiori Itō, journaliste stagiaire à l’agence Reuters, a 25 ans lorsque la recherche d’un poste stable l’amène à faire la connaissance de Noriyuki Yamaguchi, confrère renommé en charge du bureau de la chaîne TBS à Washington. De passage à Tokyo en avril 2015, celui-ci l’invite à dîner dans un restaurant de sushis, la drogue et l’entraîne jusqu’à son hôtel pour la violer. Dans un pays où les victimes d’agressions sexuelles sont incitées à se taire, la réaction de la jeune femme tient de la transgression. Décidée à se battre, elle porte plainte non sans mal et organise une conférence de presse pour rendre son affaire publique et dénoncer les manquements de la justice à son égard. Après avoir consacré un livre à son histoire (La Boîte noire, disponible en français aux éditions Picquier), Shiori Itō s’est lancée dans la réalisation de ce documentaire aux accents de thriller. Black Box Diaries épouse pas à pas l’enquête qu’elle a menée pendant huit ans, exerçant son métier de journaliste à partir de son propre cas en mettant à distance son statut de victime. Là réside la force de ce film, qui associe, d’un bout à l’autre, le spectateur à sa démarche en exploitant enregistrements sonores, images « volées », scènes du quotidien et confidences face caméra. Ainsi se tisse la chronique d’un combat incertain, qui a valu à la jeune femme d’être injuriée et menacée, et l’a contrainte à quitter son pays indifférent à la vague #MeToo. Aujourd’hui attaqué pour ses entorses à la déontologie journalistique, ce film de combat tient en haleine le spectateur de bout en bout. Jusqu’à la scène finale, qui montre la réalisatrice entonner I Will Survive, de Gloria Gaynor, avant que son regard se fige, comme saisi par un questionnement inquiet sur l’avenir incertain qui sera le sien tant que la honte restera dans le camp des victimes.
Vu avec Anna lors du premier jour du printemps du cinéma. Un documentaire nécessaire pour briser les tabous de la société patriarcale japonaise, du moins les mettre en lumière. Une réalisation et une journaliste, en plus de toute son équipe, courageuse. Le combat qu'elle livre est tellement crucial et sert tout autant à elle-même qu'à la société toute entière. Un récit personnel mais qui s'entrechoque avec celui de milliers d'autres. Les mentalités et la justice japonaise ont encore tellement à faire pour évoluer dans le bon sens.
Un documentaire émouvant, tourné comme un thriller, sur le viol d’une jeune journaliste commis par un journaliste proche du 1er ministre. On y découvre un Japon patriarcal avec une justice complètement archaïque. Shiro Ito joue son rôle et nous raconte ses 8 ans de combat, ses espoirs, ses déceptions et toujours d’une manière lumineuse. Difficile de rester indifférent au combat de cette jeune femme alors qu’elle subit intimidations, injures et les menaces.
Dans “Black Box Diaries”, Shiori Itō dénonce la loi du silence autour du viol au Japon Un documentaire d’une grande probité sur le combat de son autrice, la journaliste Shiori Itō, victime d’un viol commis en 2015 par un proche du pouvoir. Une enquête saisissante. La Japonaise Shiori Itō, journaliste stagiaire à l’agence Reuters, a 25 ans lorsque la recherche d’un poste stable l’amène à faire la connaissance de Noriyuki Yamaguchi, confrère renommé en charge du bureau de la chaîne TBS à Washington. De passage à Tokyo en avril 2015, celui-ci l’invite à dîner dans un restaurant de sushis, la drogue et l’entraîne jusqu’à son hôtel pour la violer. Dans un pays où les victimes d’agressions sexuelles sont incitées à se taire, la réaction de la jeune femme tient de la transgression. Décidée à se battre, elle porte plainte non sans mal et organise une conférence de presse pour rendre son affaire publique et dénoncer les manquements de la justice à son égard. Après avoir consacré un livre à son histoire (La Boîte noire, disponible en français aux éditions Picquier), Shiori Itō s’est lancée dans la réalisation de ce documentaire aux accents de thriller. Black Box Diaries épouse pas à pas l’enquête qu’elle a menée pendant huit ans, exerçant son métier de journaliste à partir de son propre cas en mettant à distance son statut de victime. Là réside la force de ce film, qui associe, d’un bout à l’autre, le spectateur à sa démarche en exploitant enregistrements sonores, images « volées », scènes du quotidien et confidences face caméra. Ainsi se tisse la chronique d’un combat incertain, qui a valu à la jeune femme d’être injuriée et menacée, et l’a contrainte à quitter son pays indifférent à la vague #MeToo. “Au Japon, briser le tabou du viol expose à une forme de stigmatisation” Aujourd’hui attaqué pour ses entorses à la déontologie journalistique, ce film de combat tient en haleine le spectateur de bout en bout. Jusqu’à la scène finale, qui montre la réalisatrice entonner I Will Survive, de Gloria Gaynor, avant que son regard se fige, comme saisi par un questionnement inquiet sur l’avenir incertain qui sera le sien tant que la honte restera dans le camp des victimes. Shiori Itō ne peut compter que sur elle-même, et a donc décidé de documenter son combat, celui d’une jeune journaliste japonaise qui a voulu porter plainte pour viol contre un homme proche du pouvoir. Alors que la plainte est classée sans suite et l’agresseur jamais véritablement inquiété, la victime est en revanche traînée dans la boue, dans un Japon très en retard sur la reconnaissance des violences sexuelles. Sacré meilleur documentaire au festival du film de Zurich, Black Box Diaries est à la fois une dénonciation intime et une enquête sur l’affaire en question, qui a fait de Shiori Itō le symbole du mouvement #MeToo japonais. Adapté de son livre La Boîte Noire paru en 2017, le documentaire est toujours censuré au Japon. Je craignais un documentaire formaté comme beaucoup de journalistes en font. Mais ce film invente sa forme en permanence pour mettre des images sur des choses irreprésentables. Cette inventivité m’a beaucoup séduit. La boîte noire du titre, c’est tout le non-dit autour de cette histoire, mais c’est aussi le viol par soumission chimique qu’a subi la protagoniste, qui ne s’en souvient pas. Le film tourne autour de cette image manquante, il est organisé comme un thriller journalistique très haletant, avec des moments cinématographiques assez inouïs et beaucoup d’émotion, de la joie, des larmes, des rires aussi. Shiori Itō, réalisatrice et protagoniste de sa propre enquête, devient un personnage clivé en permanence, avec aussi cette distance très intéressante permise par la langue : elle filme beaucoup en anglais, car certaines choses ne peuvent pas être dites en japonais. C’est cette dichotomie-là qui donne toute sa tension au film." Raphaëlle Pireyre : "Ce filme rassemble ce qu’on peut attendre d’un documentaire : il enregistre une parole, documente des faits filmés huit années durant, mais capture aussi les fortes émotions de sa cinéaste, qui se filme elle-même. Ces images sont fascinantes ! Le montage de ces quatre cents heures de rushs arrive à construire une rythmique et une gamme d’émotions très riches, qui varient énormément. C’est fou comme Shiori Itō réussit à créer un récit homogène, dont certaines scènes sont dignes de films d’action hollywoodiens. La réalisatrice se transforme en une véritable héroïne, elle incarne presque un personnage de fiction. Ses adresses, à la fois intimes et percutantes, à différentes personnes comme ses parents ou les victimes de violences sexuelles, sont très émouvantes. Ce qu’elle raconte des réactions à l’affaire au Japon est aussi saisissant." Depuis 2015, Shiori Itō défie les archaïsmes de la société japonaise suite à son agression par un homme puissant, proche du premier ministre. Seule contre tous et confrontée aux failles du système médiatico-judiciaire, la journaliste mène sa propre enquête, prête à tout pour briser le silence et faire éclater la vérité. JOURNAL INFIME « Laissez-moi vous raconter mon histoire ». La réalisatrice japonaise Shiori Itō nous adresse ces mots les yeux dans les yeux, se filmant dans l’intimité de sa chambre avec son téléphone et nous mettant d’emblée dans la position de confident. Son nom est certes déjà connu de beaucoup depuis qu’elle a pris le risque de dénoncer publiquement son agresseur sexuel, un célèbre journaliste proche de la police et de l’ancien premier ministre Shinzō Abe, mais en réalisant elle-même ce documentaire retraçant cinq années de parcours judiciaire et de scandale médiatique, Itō reprend le contrôle de son propre récit. Jeune femme éduquée et qu’on devine d’un milieu social aisé, à la carrière internationale (elle s’adresse d’ailleurs souvent en anglais dans le film), Shiori Itō n’a aucune naïveté sur l’incapacité archaïque du système pénal judiciaire supposé répondre aux affaires de viol. Cela va du plus minable (la police ne trouve rien de mieux à lui demander que de reconstituer la scène à l’aide… d’une poupée gonflable) au plus glaçant. Jusqu’à une modification datant seulement de l’an dernier, la loi japonaise ne prenait effectivement pas en compte l’absence de consentement, ce qui autorisait donc son agresseur à dire en toute mauvaise foi qu’il n’avait enfreint aucune loi en la forçant à avoir un rapport sexuel. La violence de cette absence de réponse pénale, associée à celle du scandale politique qui lui ont valu de nombreuses insultes, a de quoi faire froid dans le dos. La cinéaste n’a d’ailleurs pas peur de mettre les points sur les i en évoquant sa tentative de suicide ou les menaces de mort qu’elle a reçues. Malgré tout cela, il se dégage de Black Box Diaries un sentiment de paix inattendu, qui tient sans doute moins à l’accomplissement de la justice qu’au sentiment de triomphe d’avoir fait bouger les mentalités. Plusieurs séquences du film sont même baignées d’une douce bienveillance, à l’image d’un délicat message d’avertissement placé en ouverture. Ce documentaire évoque des choses suffisamment violentes pour se permettre de les aborder avec une sorte de sourdine. Moins qu’un cinglant tableau renvoyé à la figure de la misogynie de la société japonaise, Black Box Diaries est davantage un autoportrait humble et thérapeutique. Construit en temps réel, cette mosaïque de moments captés sur le vif ne possède pas toujours le tranchant attendu mais offre un instantané vivant et très contemporain. Depuis son agression en 2015 par un homme puissant et proche du premier ministre, Shiori Itō s’est lancé dans un combat contre les archaïsmes et le système médiatico-judiciaire de la société japonaise. Rien ne pourra l’empêcher d’aller jusqu’au bout de son enquête, visant à obtenir justice, à faire éclater la vérité et à briser le silence… C’est à la fin de l’année 2017, soit en plein boom de la déferlante #MeToo, que le nom de la journaliste free-lance japonaise Shiori Itō a commencé à apparaître dans nos médias nationaux. Droguée puis violée par un célèbre journaliste local en avril 2015 dans une chambre de l’hôtel Sheraton Miyako de Tokyo, la jeune femme aura entamé un long et lourd combat pour obtenir justice et réparation, dans une société nippone rongée de l’intérieur par les législations absurdes, les archaïsmes en tous genres et les trafics d’influence au plus haut niveau. Rien de simple dans la mesure où le coupable incriminé, Noriyuki Yamaguchi, en plus d’être un dinosaure de la télévision locale, était alors surtout le biographe du premier ministre japonais Shinzō Abe. Furent aussi proches de ce dernier certains policiers chargés de l’affaire, lesquels s’empressèrent vite d’annuler l’arrestation de Yamaguchi et de classer l’affaire sans suite. D’où la stratégie suivante d’Itō : médiatiser publiquement son affaire en multipliant les conférences de presse et les dénonciations de l’attitude de la brigade criminelle, le tout avec le soutien d’avocats et de détectives privés engagés en faveur du changement de la législation japonaise sur le viol, et ce au risque de se heurter à l’incompréhension et au rejet de ses proches ainsi qu’à une vague de réactions haineuses et menaçantes. Déjà amplifiée par la sortie en octobre 2017 du récit de cette affaire au format littéraire (La boîte noire), la stratégie d’Itō s’élève encore plus haut avec la sortie de ce foudroyant documentaire, réalisé et autoproduit par ses soins. Parce que la jeune femme impose ici un déroulé on ne peut plus clair et synthétique de son parcours de combattante, dont la progression s’accompagne de tous les nombreux enregistrements (audio et vidéo) qu’elle aura tâché de réaliser (parfois en secret) durant ses entretiens et ses confrontations publiques. Sa contestation du système patriarcal nippon se faufile ici par les interstices d’une narration tendue, subjective, symbolique, au fond pas si éloignée de celle du "Citizenfour" de Laura Poitras – les deux films ont en commun de s’ouvrir par l’écoute d’un message sonore dans un tunnel sombre. La force du symbole, ici libérée par le biais de cadrages poétiques à la Chris Marker et de cartons imposant la pudeur du regard sur tout ce qui le nécessite, est la matrice première de ce film courageux et méritant, avançant à rebours de tous les codes les moins subtils du docu-drama. Là-dedans, pas un seul gramme de pathos ou de misérabilisme à relever, juste des faits à ordonner, des actions à souligner et des attitudes – notamment silencieuses – à fustiger. De cette forme conceptuelle à toute épreuve se dégage surtout une forte croyance dans le potentiel du 7ème Art à porter la voix des faibles contre les forts, à en supporter l’indignation par un puissant soutien narratif en totale adéquation avec la démarche, et à transcender ainsi le combat face à l’injustice et aux archaïsmes d’une société. L’émotion partagée qui en découle est bien la preuve que le message a été parfaitement reçu, et qu’un tel état d’esprit engagé, quand bien même il reste constamment soumis à forte pression, peut compter sur l’Art au sens large pour remonter la pente et tutoyer cette libération intime tant espérée – notons une utilisation pour une fois très sensée du tube le plus célèbre de Gloria Gaynor. Universel et exemplaire, "Black Box Diaries" est destiné à marquer les esprits. Titre Black Box Diaries Genre Film documentaire Sortie 2025 Durée 1h42 Musique Mark De Pays Etats-Unis - Grande-Bretagne - Japon SYNOPSIS Depuis 2015, Shiori Itō défie les archaïsmes de la société japonaise après une agression sexuelle perpétrée par un influent proche du Premier ministre.
16/03/2025
Waw. Quelle femme.