8.6/10
2016
•
Comedy / Drama
•
1h58
Summary
In the forests of the Pacific Northwest, a father devoted to raising his six kids with a rigorous physical and intellectual education is forced to leave his paradise and enter the world, challenging his idea of what it means to be a parent.
Je commence par les défauts : sweet child’o mine…… pk les guns & roses alors que il y avait tellement de groupes de rock à choisir. Le son de la fin qui nique tout. Sinon en vrai la contradiction du père qui est full communiste / anarchiste mais qui adore les amendements américain vsy hein. Maintenant y’a quand même bcp de choses que j’ai adoré. Déjà l’histoire est très émouvante, le scénario est bien et même si on sait à peu près où on va on est content d’y aller. C’est notamment grâce au talent des acteurs, de Viggo Mortensen, mais aussi des enfants qui arrivent à rendre crédible la mort de leur mère alors qu’on les connaît depuis 1 scène et demi. Y’a un peu trop de name droping pour rien, genre le flex sur l’intrication quantique est nul mais c’est aussi rigolo de les entendre parler de Noam Chomsky ou de Mao (au passage encore une petite contradiction vu qu’ils se moquent de la Chine mais se disent Maoïstes). Le montage, le cadrage ou la post prod en global est peut être pas assez remarquable pour que je note mieux le film.
Recommandé par Memorizer, car vous avez aimé 'Nomadland'.
Oscar
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Petites, avec ma meilleure amie, on se disait souvent qu’on n’était pas les plus brillantes à l’école mais que la vie, elle, nous avait rendues intelligentes à sa manière. Nous sommes donc l’exact opposé de ces six enfants, capables de développer des connaissances astronomiques grâce aux livres mais n’ayant presque rien vécu de la « vraie vie ». Cette éducation, aussi impressionnante que radicale, les tient à distance de ce que leur âge devrait leur permettre de connaître et des codes de la société. N’étant moi-même pas une fervente admiratrice de notre modèle capitaliste et de la manière dont il déshumanise. je trouve fascinant ce mode d’éducation alternatif, en rupture totale avec les schémas classiques, et il mérite qu’on s’y arrête. Les bons côtés sont indéniables : une autonomie et une force physique remarquables, une culture encyclopédique, une curiosité intellectuelle que j’envie, une capacité d’analyse digne des plus grands esprits, et surtout une façon de vivre le débat qui force l’admiration. Le père ne ment jamais, ne se braque pas quand un enfant conteste, mais ouvre un échange où chacun a voix égale pour décider collectivement des meilleures solutions. Pourtant, les failles de ce système sont tout aussi frappantes. L’aspect quasi sectaire de cette famille interroge : le père, à la fois guide et gourou bienveillant (le capitaine menant son équipe), impose au départ ce mode de vie sans réel choix pour ses enfants. Chasse sanglante, vols en famille, armes blanches offertes dès le plus jeune âge… autant de pratiques qui les exposent à la violence et à des traumatismes potentiels. La scène où l’un des enfants, fou de douleur, menace son père d’un couteau après l’annonce du décès de sa mère, en est un symbole troublant. Il y a quelque chose de triste à penser qu’aucun, sauf peut-être les plus jeunes (voir la fin), ne vivra une jeunesse insouciante, puérile et fougueuse, celle qui nous aide à construire notre vie d’adulte. S’ils devaient se confronter au monde réel, ils seraient profondément perdus et nul ne peut vivre correctement exiler de la société pour toujours. Le film, réalisé par Matt Ross en 2016, a été salué pour sa réflexion sur l’éducation, l’anti-conformisme et la tension entre idéalisme et réalité. Il questionne notre rapport à la connaissance et à l’expérience, et pose une interrogation centrale : les livres suffisent-ils à nous faire connaître la vie ? La réponse est non. Lire, comprendre, analyser ne remplacent pas le vécu. Pour connaître le monde, il faut s’y frotter, avec ses joies et ses blessures. Quant au titre Captain Fantastic, je me suis d’abord demandé pourquoi ce nom. Il reflète en réalité l’ambiguïté du père, Ben. « Captain » parce qu’il dirige sa tribu comme un chef d’équipage ; « Fantastic » parce qu’il a créé un univers à la fois admirable et utopique, mais aussi parce qu’il incarne un idéal qui finit par se fissurer. Le titre sonne comme un clin d’œil ironique à un « super-héros » de l’éducation dont le projet, aussi grandiose soit-il, doit composer avec la réalité. En filigrane ( = de manière implicite), le film rend hommage à Noam Chomsky, figure de la pensée critique, que la famille célèbre à la place de Noël. Ce choix illustre parfaitement le cœur du récit : l’importance de questionner le monde, mais aussi la nécessité d’un équilibre entre contestation et adaptation. Captain Fantastic laisse ainsi une empreinte durable : il fait rêver par son audace tout en rappelant que la connaissance n’est rien sans l’expérience, et que la liberté absolue n’existe pas sans compromis. Un film qui, bien au-delà de son histoire de famille, nous pousse à réfléchir à la manière dont nous voulons éduquer, transmettre et vivre.
C'est fou quand même