Le Choix des armes

1981

Magnifique polar violent et émouvant

Montand Depardieu

Film policier (2h15) • 1981 • Réalisé par Alain Corneau • avec Yves Montand, Gérard Depardieu, Simone Hilling, Pierre Forget. Serge s'évade de prison en compagnie de Mickey, un jeune tueur nerveux et irritable qui n'hésite pas à tuer deux policiers dans leur fuite. Après avoir échappé à un guet-apens, les deux hommes se réfugient chez un vieil ami de Serge, Noël Durieux. Ancien truand, celui-ci a su se retirer à temps et mène à présent une vie bourgeoise dans un haras, en compagnie de Nicole, sa femme. Grièvement blessé, Serge ne tarde pas à rendre l'âme. Au retour d'une virée à Paris, Mickey surprend une visite du commissaire Bonnardot et de son adjoint, l'inspecteur Sarlat. Le jeune homme est bientôt persuadé que Noël l'a dénoncé. Mickey devient menaçant envers son bienfaiteur, l'accusant de tous les maux... 🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫🔫 |Genre : polar charnière. Mickey et Serge s'évadent de prison. Grièvement blessé peu de temps après, Serge trouve refuge dans la belle propriété de Noël, un ex-truand reconverti dans l'élevage de chevaux et marié à Nicole. Ses derniers jours sont comptés. Noël, lui, commence à s'agiter méchamment... C'est vraiment la fin d'une époque, celle de l'ère giscardienne. L'un des derniers films à réunir la fine fleur des champions du box-office français : Montand, Depardieu, Deneuve, Galabru... Aujourd'hui, on peut voir ce polar comme un baroud d'honneur avant la dislocation. Un conflit de générations entre un vieux cinéma pépère et un plus jeune, plus violent. D'un côté, toute une tradition du milieu, incarnée par Montand, avec ses règles, ses codes, sa solidarité. Et de l'autre, le chacun pour soi, la fureur, la pulsion autodestructrice, celle de Depardieu en loubard allumé. On sent que Corneau veut redonner du tonus à un cinéma moribond en lorgnant vers Melville. A sa sortie, le film paraissait nouveau. Aujourd'hui, il semble un peu bancal et démonstratif. Les acteurs ne lésinent pas sur l'outrance, sauf Deneuve, réduite à jouer une pâle et silencieuse figurante. Les décors sont bien employés. Amateur de cinéma américain, Corneau tente d'en récupérer certaines figures de style. Mais sa peinture sociologique s'accommode mal du polar. Malgré tout, ce combat très masculin à coups de Magnum se regarde avec un certain plaisir. Comme un album d'images exhumé de l'imaginaire collectif. TELERAMA • Publié le 05/11/2011

de Alain Corneau