
2024
•
Action
•
1h45
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Résumé
Tireur d'élite et éternel séducteur, le détective privé Nicky Larson fait équipe à contrecœur avec la sœur de son ancien partenaire pour enquêter sur la mort de ce dernier.
Je trouve la cinématographie vraiment soignée : beaux plans, quelques ralentis et POV efficaces, et de jolies mises en valeur des décors (pluie, nocturnes). La mise en scène est bonne et efficace tout du long, sauf le passage du début où il traverse la fenêtre : visuellement, ça ne marche pas. Le scénario/écriture reste cohérent mais peu poussé (localisations des méchants un peu faciles, fin qui tease une suite). Les dialogues sont intéressants et accompagnent bien l’évolution du héros et de la “sœur de cœur” du pote. Côté personnages, j’en retiens trois de vraiment intéressants ; le reste est plus bof. Le jeu d’acteur est très bon : j’y crois du début à la fin. La musique/OST m’a ambiancé au départ puis s’efface — elle colle bien à l’univers. Montage/rythme : bon, je n’ai pas vu le temps passer. Direction artistique/décors/costumes : très bien ; les costumes ne font pas cosplay. Effets/techniques : vraiment bons (à part la fameuse fenêtre). En émotion, c’est surtout de la joie et quelques chocs dans les scènes d’action/tirs, pas de grande tristesse. Originalité/créativité : je ne connais pas assez City Hunter pour juger en profondeur, mais l’univers est intéressant. Cohérence : ok (pas de superpouvoirs, juste la drogue et ses effets). Rejouabilité : je pourrais le revoir sans problème. Note exacte : 7,3/10.
« Mokkori Show! » Adapter un manga culte est toujours un exercice périlleux. Les tentatives ratées ne manquent pas, surtout quand il faut capturer un ton unique, un mélange subtil d’action, d’humour et parfois de drame. City Hunter avait un double défi : retranscrire un univers sombre, mais ponctué d’un humour absurde et d’une folie joyeuse. Et contre toute attente, Netflix réussit son pari. Dès les premières minutes, on sent un profond respect pour l’œuvre originale. L’introduction nous présente un homme mystérieux qu’on découvre sur un toit, dans une mise en scène sombre. Ainsi, Ryo Saeba nous est présenté comme un professionnel froid et sérieux. Mais en quelques secondes, le film révèle l’autre facette du personnage : son excentricité et son humour décalé. Cette introduction habile condense l’essence de Ryo – à la fois détective redoutable et clown invétéré – et rassure immédiatement les fans sur la compréhension du matériau d’origine. Cette introduction est donc une véritable déclaration d’intention : oui, le film sait qui est Ryo, et il saura jongler entre ses contradictions. Tous les codes du manga de Tsukasa Hōjō sont là : l’ambiance, le rythme, et même les détails les plus farfelus. Les références pleuvent – à commencer par les plus évidentes le maillet géant, le surnom légendaire de Ryo (l’étalon) – mais elles ne sont jamais gratuites. Elles s’intègrent dans l’histoire comme des éléments naturels, renforçant le lien avec le manga sans en devenir prisonniers. L’esprit de l’œuvre originale est respecté jusque dans la structure narrative : alternance rapide entre humour et tension dramatique, scènes d’action ponctuées de respirations plus calmes, et une intrigue qui ne se laisse pas écraser par le fan service. Le cœur de City Hunter, c’est Ryo Saeba. Le film réussit là où beaucoup échouent : restituer un personnage profondément contradictoire. Oui, c’est un dragueur compulsif, un obsédé assumé mais derrière cette façade se cache un professionnel redoutable, sérieux et protecteur. L’acteur parvient à rendre cette dualité crédible, oscillant entre gags physiques et scènes d’action intenses. Kaori, quant à elle, n’est pas cantonnée au rôle de sidekick, d’intérêt amoureux -cela est même jamais évoqué dans ce film- ni de femme fragile sans défense : elle garde sa force de caractère et sa capacité à cadrer Ryo, souvent à coups de maillet bien senti. Les personnages secondaires, qu’ils soient alliés ou adversaires, bénéficient eux aussi d’un traitement soigné, avec des traits de caractère clairs et une présence qui dépasse le simple décor. Ils sont traités avec soin pour exister réellement, ce qui renforce la cohésion de l’oeuvre. Visuellement, c’est un vrai régal. La réalisation soignée donne parfois l’impression de voir les cases du manga s’animer sous nos yeux. Certaines scènes semblent tout droit sorties des planches originales, comme ces gros plans intenses sur Ryo lorsqu’il sent le danger. Les mouvements de caméra sont dynamiques et intelligents, rendant les scènes d’action fluides et lisibles. Ces dernières sont non seulement bien chorégraphiées, mais exploitent au maximum les décors, rendant chaque affrontement inventif. La créativité arrive même à augmenter pendant le film pour parvenir à son sommet pour le combat final. L’humour de City Hunter repose sur un équilibre délicat : il doit être potache sans être vulgaire, exagéré sans être lourd. Le film réussit à préserver cet esprit. Les blagues, souvent visuelles, bénéficient d’un vrai timing comique. Même le mokkori, qui aurait pu mal vieillir ou choquer dans un contexte moderne, est adapté intelligemment pour rester drôle et cohérente. Au final, ce qui frappe, c’est la sensation de voir le Ryo du papier prendre vie. L’adaptation ne trahit ni le ton ni l’univers, et parvient même à séduire au-delà des fans de longue date. Là où beaucoup craignaient un énième échec, Netflix signe une réussite qui prouve qu’avec une réelle compréhension du matériau d’origine, un live action peut fonctionner. Un film qui ne craint donc personne, pas même les puristes.