Summary
An East European girl travels to the United States with her young son, expecting it to be like a Hollywood film.
Cannes 2000
Il est des films qu’on laisse de côté en sachant que ce sont des chefs d’œuvre. Raté au cinéma, je n’ai jamais voulu le voir sur petit écran. Et le temps est passé. Et j’ai repoussé. Et maintenant que l’image chez moi est suffisamment belle pour regarder des films sans attendre une rediffusion en salle (et que je ne vais plus trop souvent au ciné, enfants obligent), je peux voir ces films manqués. Il restait quelques jours pour le voir sur Arte Replay… j’ai sauté le pas. Un film de Gus Van Sant, qui m’a souvent dérouté et marqué, Björk en actrice et compositeur… deux génies dans leur domaine. Cela ne pouvait que donner du bon. Björk est incroyable, touchante, déroutante… j’ai eu des images de Rosetta en la voyant travailler à l’usine, en début de film ce même acharnement, cette vérité. L’histoire se déroule de plus en plus tragiquement, on ne sait pas jusqu’où cela peut aller tant à la moitié du film on est déjà pris par l’émotion, la douleur de cette vie déchirée et déchirante et on ne voit plus trop d’issues à ce scénario (le happy end est exclu avec ces deux larrons). Cela ne pouvait aller que jusqu’à la fin que nous voyons, la fin… Les séquences de comédies musicales, véritables échappatoires pour ce personnage, sont non seulement réussies mais elles donnent à ce film une ampleur, une force. On supporte mieux l’enchaînement de douleurs et d’injustices. Il faut bien relever le spectateur pour lui remettre une claque ! L’histoire et ce qu’en fait lars van trier aurait pu suffire mais les respirations « comédies musicales » amènent tant de force, permettent le frontal des scènes. Chaque personnage est touchant même dans sa noirceur. Pas de patos. Pas de dialogues psychologisants mais du jeu qui suffit à raconter. On sait qu’il n’y aura pas de rémission même si on la souhaite. Mais il ne peut y en avoir. On aimerait qu’elle parle, qu’elle dise la vérité, mais elle mélange des mensonges grotesques (sur son père notamment) et des non dits à cause d’une promesse à celui qui lui a détruit la vie… L’idée d’amener une importance aux sons (sans en faire des caisses d’ailleurs) pour parler d’une personne qui perd la vue est vraiment bonne et fonctionne. Catherine Deneuve est touchante et froide, sobre. La policière qui l’accompagne en fin de vie est celle que nous aimerions être, pour atténuer ses injustes souffrances. Et Björk, faut-il le redire… quelle actrice, sans mot, sans forcer… comme quand elle chante. Alors on peut critiquer l’enchaînement peu probable de malheurs de ce personnage principal, qui a souvent pour effet dans bien des films de ne plus me toucher au bout d’un moment, là il y aurait bien eu des raisons vu l’accumulation mais je ne sais pas… ça a pris. Ça m’a pris et il m’est difficile de faire une critique objective. Comme dans la vie est belle ou le 8ème jour où, bien plus jeune, les scènes de rires m’ont fait rentrer dans le film et fait vivre plus intensément les moments dramatiques. (Et déjà l’injustice sur des personnages qu’on aime et qui donnent à leur prochain). Oui ça fait beaucoup, au malheur se surajoute le malheur. Mais c’est l’amour d’une mer, sa sincérité, sa vérité - à laquelle les gens ne croient pas -, et le peu d’importance qu’elle accorde à ce que pensent les autres de ce qu’elle fait, l’amour toujours présent même quand Bill lui a volé l’argent… Et cette fin est des plus poignante. Véritable plaidoyer contre la peine de mort, il y a un peu de « tu ne tueras point » de Kieslowsky (décalogue 6). Juste une histoire posée comme ça, pour questionner, faire réfléchir. La fin est brutale, tout s’arrête net et nous laisse retomber un peu… comme on peut. Pas comme le personnage de Björk nous l’avait dit, pas à l’avant dernière chanson, ça s’arrête net, on une fermeture de rideau (au sens propre) et on s’élève vers le ciel, enfin le plafond et… le noir… Étonnamment chez ce réal, la fin avec des images des personnages principaux avec le noms des acteurs est salvateur, comme si il avait conscience de la douleur infligé et voulait nous notifier que nous étions bien dans une fiction avec des acteurs (et une chanteuse) que nous connaissons… nous l’avions peut être oublié.
Film génial mais traumatisant.
Trauma Film MAGNIFIQUE !! Je le reverrai pas une deuxième car trop intense pour moi (1h30 de pleure continue 🥲) mais trooop bouleversant. L’amour d’une mère envers son enfant et les sacrifices qui vont avec…
9,85 Je suis choquée … ça m’a ouvert grand la bouche puis pleurer 1 heure entière Merci Coco de m’avoir prévenu
Chef d’œuvre Björk chante.