8.6/10
2017
•
Biography / Drama
•
2h07
Summary
The story of a team of female African-American mathematicians who served a vital role in NASA during the early years of the U.S. space program.
« Pour justifier un programme spatial, il faut aller dans l’espace » Être une femme dans les années 1960 n’était déjà pas simple, mais être une femme qui travaille dans un milieu exclusivement masculin, et en plus vouloir y faire reconnaître ses compétences, relevait du défi. Le plus souvent, la place de la femme au bureau se limitait à celle de secrétaire, assistante de l’homme comme elle l’était déjà à la maison. Jupe stricte, talons raisonnables, collier de perles, café servi sans faire de vagues : voilà le modèle imposé. Dans un tel contexte, voir une femme réussir grâce à son intelligence, et à la NASA de surcroît, relève presque du miracle. Et lorsque cette femme est en plus noire, la tâche devient titanesque. C’est dans ce climat de ségrégation et de machisme que Les Figures de l’Ombre plante son décor. Le film réussit le pari de mêler fresque historique et récit de conquête spatiale avec un message fort sur la reconnaissance et l’égalité. Dès les premières scènes, les trois héroïnes sont présentées comme charismatiques, déterminées et profondément attachantes. Elles cumulent tous les handicaps sociaux de leur époque — être femmes et être noires — mais loin de s’apitoyer, elles choisissent de se battre, d’imposer leur place et de franchir une à une les barrières qui leur sont opposées. « Chaque fois que nous avons une chance d'avancer, ils repoussent la ligne d'arrivée. » La conquête spatiale n’est juste que la toile de fond pour évoquer la ségrégation. Cette dernière est le véritable sujet du film. Sans jamais tomber dans le pathos ou l’excès de violence, le réalisateur réussit à en montrer la banalité glaçante : des toilettes séparées, une cafetière réservée aux « coloured », des cantines divisées… autant de détails quotidiens qui traduisent le racisme institutionnalisé. Ces petites humiliations, montrées avec sobriété, témoignent d’une injustice si profondément ancrée dans les mentalités qu’elle en devient invisible pour ceux qui n’en souffrent pas. Comme l’illustre parfaitement le personnage de Kevin Costner, patron libéral mais aveugle aux obstacles vécus par sa collaboratrice. Si le propos est clair, le film n’est pas exempt de quelques facilités. Certaines scènes accentuent un peu trop le message, mais cette énergie parfois maladroite ne nuit jamais au récit. Au contraire, elle reflète la vitalité et la force de ces trois femmes hors du commun, jouées par d’incroyables Taraji P. Henson, Octavia Spencer et Janelle Monáe. Elles livrent des performances à la fois justes et attachantes. Au final, « Les Figures de l’Ombre c’est un hommage aux intermittentes du spectacle. Et même plus puisque Katherine, Mary et Dorothy n’ont même pas ce statut précaire. Elles doivent se battre pour l’obtenir ! Ces trois talents cachés incarnent le progrès des mentalités et le progrès de la société. C’est grâce à elles qu’un astronaute va faire un tour dans l’espace. Grâce à elles que des femmes de couleur vont enfin pouvoir avoir accès aux diplômes et aux responsabilités réservés jusque là aux blancs. Comment y parvenir ? Commencer par ne pas accepter la fatalité. Mary n’est pas une victime. Pas question de baisser les bras ou de se démonter face au juge lorsqu’il s’agit de lui demander une dérogation un peu particulière. Il faut trouver les arguments. Son cas devient un exemple, une jurisprudence. Elle ne se laisse pas impressionner par l’autorité, tout comme elle ne s’était pas démontée face à ce policier. Elle rend l’impossible possible. Son culot va inspirer Katherine et Dorothy. Toutes les trois s’entraident et se soutiennent dans les coups durs. Elles auto-nourrissent leurs ambitions, ce qui leur permet de regarder plus loin ou plus haut. Mary, Katherine et Dorothy forment un socle sur lequel la société va pouvoir s’appuyer pour grandir. Il faut donc du caractère mais aussi le talent de penser « en dehors de la boite », en regardant au delà des chiffres et de la data, autrement dit au delà des codes et des conventions. Comment changer les choses ? Hausser le ton pour provoquer une prise de conscience. Rien n’est jamais acquis. Quand on veut quelque chose, il faut aller le chercher. Parler aux bons interlocuteurs. Dorothy a beau réclamer, elle est sans cesse barrée par Vivian. Elle n’obtient son poste que parce qu’elle a étudié le code en volant un livre qui ne lui était pas accessible car réservé au blanc. Une bataille pour avoir accès au savoir. Puis elle s’est introduite dans la salle des machines sans autorisation, se faisant ainsi remarquer par l’ingénieur d’IBM. Rencontrer la bonne personne, celle qui est en charge de l’autorité, pour lui permettre de réaliser ce qui ne va pas. Le changement passe par la personne qui peut se permettre de détruire le panneau au dessus des toilettes. Le changement passe par Al Harrison qui peut inviter Katherine au briefing qui est normalement interdit aux femmes. Il a l’autorité pour changer les choses, et l’intelligence de le faire car son objectif transcende les considérations sexistes ou racistes. En ces temps difficiles où la tentation de vouloir revenir en arrière est grande, comment garder espoir et continuer de regarder en avant ? Apprendre à travailler ensemble pour rendre le changement possible. Ne pas se laisser tirer vers le bas. Faire face au racisme, à la misogynie et aux autres formes d’obscurantisme. Le décollage s’est produit. Le moment n’est pas venu de s’écraser. »
Excellent film
Recommandé par l'IA Memorizer
« There's no bathroom for me here. There is no bathroom. There are no colored bathrooms in this building. Or any building outside the West Campus, which is half a mile away. Did you know that? I have to walk to Timbuktu just to relieve myself. And I can't use one of the handy bikes. Picture that, Mr. Harrison. My uniform. Skirt below my knees, my heels, and a simple string of pearls. Well, I don't own pearls. Lord knows you don't pay coloreds enough to afford pearls! And I work like a dog, day and night, living off of coffee from a pot none of you wanna touch. So, excuse me if I have to go to the restroom a few times a day. » Les figures de l’ombre, 2017 Vraiment un très beau film, me convaincant encore une fois du talent des trois actrices principales. Il est d’utilité publique, à regarder peu importe l’âge ou la condition !!! Noté 9/10 par Meli Prely
Ce film date de 2006, se passe au début des années 60, le message principal est la mise en lumière le rôle, dans la conquête spatiale américaine durant la guerre froide, qu'a pu jouer des femmes afro-américaine, bien souvent ignoré, dénonçant le racisme et sexisme systématique. Sous-thème: Egalité raciale et des sexes, mérite, persévérance et intelligence dans un système discriminatoire. Tentative de prendre la tête de la conquête spatiale avec la mise en orbite de l'astronaute John Glenn, permises par les calculatrices, principalement Dorothy, Katherine et Marie.
En VO il est incroyable 🤩