Summary
In the near future, a French submarine finds itself in a crisis situation.
D’habitude pas fan des films français mais captivée par celui-ci.
« -Pourquoi il n’a pas été remplacé cet ordinateur ? -Parce qu’on est en France. » Dans le jargon sous-marinier, l’oreille d’or est en charge des sonars (le chant du loup). Cet officier mène la guerre acoustique, les yeux fermés, en devinant si la menace provient d’un navire de guerre ou d’un cachalot malade. Mieux vaut ne pas se tromper. Le film semble surgir de nulle part. Le Chant du loup est le premier long-métrage d’Antonin Baudry, ancien diplomate et scénariste de bande dessinée, et pourtant il s’impose d’emblée comme un thriller de haute volée. Avec un budget conséquent de 20 millions d’euros, il ne choisit pas la voie facile de la comédie à la française mais s’aventure dans un genre rarement exploré : le film de sous-marins. Dès ses premières minutes, le film capte l’attention. Les vingt premières en particulier posent le ton : tension permanente, urgence palpable, spectacle maîtrisé. On n’attendait pas un film français d’un tel calibre et le résultat est bluffant. Un coup d’éclat inattendu dans le paysage du cinéma français. Même si il faut néanmoins reconnaître un creux au milieu du film : la partie où le personnage cherche à corriger son erreur perd un peu de sa force dramatique, car cette remise en question se dilue dans une sous-intrigue amoureuse superflue. Cet ajout sentimental n’apporte pas grand-chose à l’histoire et alourdit inutilement le rythme. On aurait atteint la même intensité dramatique sans cet élément, et sans doute de manière plus efficace. Heureusement, le dernier tiers du film rattrape largement cette faiblesse. La tension est à son apogée lorsque le Titan part à la chasse de l’Effroyable, séquence d’une puissance dramatique et visuelle impressionnante. Au cœur de cette plongée abyssale, François Civil incarne un héros atypique : « l’oreille d’or ». Sur ses épaules repose la survie du navire. Son parcours est celui d’un homme qui doute, échoue, se remet en question, mais doit malgré tout assumer une responsabilité écrasante. Le film ne lui épargnera rien. Civil y est remarquable. Autour de lui, des personnages secondaires brossés avec économie mais toujours avec justesse. Techniquement, le film impressionne. L’immersion sonore est exceptionnelle – une partie du mixage a d’ailleurs été réalisée au prestigieux Skywalker Ranch, fondé par George Lucas. C’est un vrai regret de ne pas l’avoir découvert en salle, tant le travail sur l’ouïe et les sons amplifie la tension. La photographie, tout en nuances bleutées et lumières anxiogènes, participe elle aussi à l’atmosphère claustrophobe et spectaculaire du film. Mais Le Chant du loup n’est pas qu’un exercice de style. Derrière la virtuosité formelle, Antonin Baudry s’appuie sur son expérience diplomatique pour brosser un tableau glaçant des relations internationales. Le film met en évidence la logique de dissuasion nucléaire, où un seul faux signal peut déclencher un engrenage irréversible. Chaque décision se joue dans un climat d’incertitude, où l’erreur humaine peut précipiter un conflit mondial. En filigrane, le récit interroge la fragilité de la paix : entre confiance aveugle dans la technologie et dépendance à quelques individus clés, l’équilibre stratégique apparaît plus précaire que jamais. Ce n’est pas seulement un thriller de sous-marin : c’est une réflexion sur le danger permanent que fait peser l’arme nucléaire, et sur la place qu’occupent encore les militaires français dans cet échiquier mondial. Au-delà de la stratégie militaire, le film touche à une vérité plus profonde : celle du conflit irréductible entre valeurs. Le héros comme ses supérieurs doivent choisir entre le devoir, la justice, la loyauté ou l’amitié, sachant qu’aucune option n’est indemne. Chaque choix entraîne un coût radical, une perte irrémédiable. Ce dilemme illustre parfaitement ce que la philosophie appelle le pluralisme des valeurs : l’idée qu’il existe plusieurs valeurs fondamentales, toutes légitimes, mais souvent incompatibles entre elles. De nombreux philosophes ont montré que certains conflits moraux ne peuvent être tranchés par un raisonnement rationnel ou une hiérarchie claire des principes. Contrairement à l’optimisme des Lumières, qui voyaient dans la raison une solution universelle aux dilemmes éthiques, Le Chant du loup met en scène des situations où, quel que soit le choix, la tragédie demeure. Le film prend alors une dimension philosophique rare : il montre que la paix, la loyauté ou la survie s’obtiennent toujours au prix de sacrifices. Au final, « Le Chant du Loup, c’est une logique militaire Française à repenser. Aristote disait : « Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts et ceux qui sont en mer. » Ceux qui sont en mer sont en mission, des soldats qui exécutent des ordres sinon des gens meurent. Ce que fait remarquer l’Amiral à Chanteraide. D’une manière générale, les soldats ne sont pas là pour faire dans la dentelle. À l’armée, on marche droit. Car si la guerre a lieu loin de nos frontières – hors attentats terroristes – elle n’a pas disparu pour autant. Les soldats sont donc sur le qui-vive dans un contexte plus que jamais inflammable. « Sommes nous précisément en guerre ? » On ne sait pas véritablement répondre. C’est la corde raide en permanence. Tout peut basculer sur une bêtise, comme aux heures les plus tendues de la Guerre Froide. Les civils ne se rendent absolument pas compte de ce qui se passe. En l’occurrence, la France se retrouve piégée par les terroristes. Mise en échec. Certes, l’hécatombe est évitée, mais deux sous marins ont quand même coulé suite à une méprise. La nation n’en sort pas grandie. Bien qu’elle soit loin d’être ridicule, la France ne semble plus à la hauteur d’un point de vue purement logistique. Au delà des ordinateurs, c’est tout un système qui doit être repensé. Système trop lourd, dans lequel l’individu est paralysé par une organisation matricielle tentaculaire qui le dépasse. L’organisation peut même se retourner contre lui. Grandchamp est son meilleur marin. Malgré tout, le système n’est pas capable de le sauver. C’est une catastrophe. On perd les meilleurs éléments à cause de principes archaïques et d’une décision a priori irrévocable. La faute à une sacro-sainte stratégie de dissuasion qui ne fonctionne visiblement plus. Ne pas casser la procédure. La France a mis en place des process rigides qui ne sont plus adaptés aux enjeux de demain. L’Amiral tire un constat d’échec. Face à une situation complexe, on a besoin de communiquer afin de maintenir la confiance. Dans cette situation, l’état major s’isole. Le dialogue en interne est rompu. Même d’Orsi finit par se méfier de l’Amiral. Les équipes se retrouvent bloquées. Se sentant perdues et sans directive claire de la part de leur hiérarchie, elles paniquent logiquement. Ce système trop cloisonné n’encourage pas à réfléchir. Chanteraide est moqué par ses camarades. Il est rappelé plusieurs fois à l’ordre par ses supérieurs. « Arrêtez de philosopher! » Quand même dommage pour le pays des Lumières…Tout n’est pas perdu cependant. L’Amiral se retrousse les manches en allant lui même au charbon là où d’autres auraient pu se planquer. Il se sacrifie pour que Chanteraide remonte à la surface. Le chant du cygne. Chanteraide a été celui qui a permis d’éviter le pire. Il est l’avenir de la Marine Nationale. Non-conventionnel. Le Cartésien qui doute et qu’on écoute, bien qu’il soit désormais sourd comme un pot. En France, on n’est plus à une incohérence près. »
Ce film est très étonnant et impressionnant comme film français, mais j’ai du mal à savoir s’il m’a totalement convaincue. Le casting est super, François civil et Reda kateb m’ont particulièrement impressionnée et touchée. Le scénario militaire est original et prenant, l’idée que presque tout se passe dans un sous marin est bien trouvée. Cependant, j’ai du mal à savoir si cette histoire est réaliste ou non. Le personnage un peu rebelle de François civil est mis en valeur alors que je ne sais pas s’il est vraiment possible d’avoir ce caractère dans l’armée. De plus, la romance semble un peu venir de nulle part et faire perdre du temps a un récit militaire qui pourrait être encore plus développé. Et j’ai du mal à comprendre le discours porté sur l’armée, entre glorification et decridibilisation. Malgré tout, ce film est prenant et fait passer un bon moment.
Film très intéressant mais qui ne m'a pas attiré plus que ça
J'ai chialé
Super film