2023
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Drama / Crime
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1h42
Summary
Chief police investigates a series of murders in a riverside town in rural China in the 1990s. An arrest is made quickly, clues push the policeman to dive deeper into the hidden behaviour of the locals.
Ceci n’est pas un polar. D’apparence polar des années 90 fortement repris de Memories of murder (on retrouve d’ailleurs la symbolique de la pluie qui s’infiltre filtre ici partout), le film tend fortement vers une ambiance lynchienne, paranoïaque et cauchemardesque. On se retrouve alors piégé dans un film qui avait tous les atours d’un genre pour finir en critique sociale au travers d’un individu qui semble complètement subir son environnement.
6,5 Un film policier chinois étrange, à l'atmosphère poisseuse et pluvieuse. Tout est gris et triste. Un policier enquête sur la mort de 3 personnes. Des sujets graves sont évoqués tels que l'homophobie et les maladies mentales, mais de façon étrange et opaque. C'est intéressant de voir du cinéma chinois, mais j'avoue que je n'ai pas tout compris et que la fin m'a déçue, bien que je la voyais venir et qu'elle correspond bien à la teneur du film.
Film intéressant .. par moments confus mais original ..
Pathe rives de l'Orne Film qui partait pas mal et qui part en vrille C'est assez décevant
Film avec un rythme et une ambiance très prenante mais sans violence exacerbée. Un peu onirique et très bien rythmé et organisé
De Shujun Wei • 2024 • 1h42 • avec Yilong Zhu, Chloe Maayan, Tianlai Hou, Tong Lin Kai, Yan Hexiang. Dans les années 1990, en Chine. Trois assassinats sont commis dans la petite ville habituellement fort paisible de Banpo, dans le centre du pays. Ma Zhe, le chef de la police criminelle, est chargé de tenter d'élucider cette affaire. Un sac à main abandonné est rapidement découvert au bord de la rivière, tandis que des témoignages de passants désignent plusieurs suspects et brouillent les pistes. Alors que l'enquête piétine, l'inspecteur Ma, totalement dépité, est confronté à la noirceur de l'âme humaine. Alors que sa hiérarchie le presse de trouver un coupable, le policier s'enfonce dans le doute... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Dans ce polar chinois auréolé d’un beau mystère, tout est peut-être dit dès la première scène. À travers les couloirs d’un immeuble, un gamin déguisé en policier poursuit quelques garnements, les voit disparaître, les cherche, ouvre une porte et se retrouve face au vide… Dans une petite ville de la Chine du sud, le chef de la police criminelle, Ma Zhe, cherche, lui, l’assassin d’une vieille femme. Mais, malgré les suspects, presque trop nombreux, que ce beau gosse en blouson de cuir parvient à identifier, la vérité lui échappe. Et c’est sur un chemin solitaire qu’il s’aventure, doutant de lui-même, tourmenté par une incertitude grandissante : a-t-il été décoré de l’ordre du mérite ou bien a-t-il seulement rêvé cela ? Sa stature et son autorité ne vaudraient-elles pas mieux qu’un déguisement ? La singularité de cet univers met en lumière le talent de Wei Shujun, un jeune réalisateur né en 1991, déjà sélectionné plusieurs fois au Festival de Cannes. Visuellement, Only the River Flows est d’une richesse réjouissante. Réalisme et onirisme poétique s’y mêlent dans l’étrangeté et parfois l’humour, les visions frappantes abondent. Tout le commissariat et son grand patron, amateur de ping-pong, s’installent dans un ancien cinéma dont le vieil écran finira, lorsque les meurtres se seront multipliés, par montrer des images des faits, tournées par une caméra en feu… D’énormes morceaux de viande sont utilisés pour déterminer le type de couteau qui a blessé à mort la première victime. Mais quand, peu après, Ma Zhe s’approche d’un fou désigné comme le coupable, la brutalité laisse place à l’abstraction d’un moment suspendu : le fou regarde flotter un vêtement sur l’eau et le fait couler en posant des pierres dessus. Sur des plans montrant une campagne pluvieuse et désolée résonne l’inattendue Sonate au Clair de lune, de Beethoven. Et, à la sortie du commissariat-cinéma, un cadavre tombe littéralement du ciel, fracassé sur le toit de la voiture de Ma Zhe. Un imaginaire à la “Twin Peaks” Wei Shujun a voulu situer dans les années 1990 et tourner sur pellicule ce thriller fantasque et fantomatique volontiers insaisissable, qui ouvre autant de pistes esthétiques que romanesques. Certaines semblent purement décoratives mais toutes séduisent, comme cette histoire d’un amour interdit entre un professeur de poésie et une ouvrière qui lui laisse un message enregistré sur une cassette de chansons sentimentales. On pense à la série , créée par David Lynch, qui démarra justement en 1990. Un imaginaire fertile crée ici un écran de fumée qui ne masque pas totalement une réalité désespérée. Ainsi, ce coiffeur qui s’accuse du crime, peut-être simplement parce qu’il cache sous son lit une perruque blonde et une robe de femme. Une dimension plus clairement politique prend peu à peu toute son importance à travers le personnage de Ma Zhe et son refus de s’en tenir à la résolution officielle de l’enquête, que son supérieur pongiste considère rapidement bouclée. Après une dispute avec sa femme, Ma Zhe fait disparaître plusieurs pièces du puzzle que celle-ci était en train de finir et le découvre pourtant, un peu plus tard, terminé, accroché au mur. Il faut que l’image soit parfaite. Celle de la police, celle de la victoire du bien sur le mal. Tout est en ordre dans un pays aux ordres. Mais dans le sillage d’un enquêteur en blouson de cuir, le doute s’est immiscé partout. TÉLÉRAMA • Par Frédéric STRAUSS • Publié le 10 juillet 2024.