7.6/10
2024
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Drama
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2h
Summary
A government scheme sees newly widowed Santosh inherit her husband’s job as a police constable in the rural badlands of Northern India. When a low-caste girl is found raped and murdered, she is pulled into the investigation under the wing of charismatic feminist inspector Sharma.
Cinéma
💖💖💖
Scénario assez banal mais le film explique très bien les mœurs indiens entre les castes et le rôle des femmes dans la société
Santosh est une jeune veuve dont le mari policier a trouvé la mort lors d’une émeute. Grâce à une loi dite de « recrutement compassionnel », elle hérite du poste de son défunt mari. Elle y découvre une institution gangrenée par la corruption, le mépris des castes et des femmes. Ce film, quasi documentaire, donne beaucoup à voir d’une Inde rurale sous le joug de tensions religieuses et sociales (le principal suspect est mulsuman, la victime est issue d’une caste méprisée). Santosh va découvrir son métier de gardienne de paix aidée par une supérieure ambiguë et charismatique qui n’hésite pas à user de violence pour arriver à ses fins. Cette expérience va amener Santosh à découvrir ce qu’elle est capable de faire, du meilleur au pire, ce qui ne va pas forcément lui plaire. Ce film est brutal avec des scènes très dures et beaucoup de noirceur mais les actrices sont formidables et on en apprend beaucoup sur un pays méconnu.
Film absolument fascinant Une plongée dans l’Inde profonde, pas celle de Mumbai..et très loin de Bollywood Le nord Aucun sentimentalisme, aucune recherche d’esthétisme Pas un film de flics et de voyous On retrouve la dureté de la société indienne Violence endémique, permanente Corruption systémique Castes Traditions (holi) Luttes et prejugés religieux Justice expéditive m Poids de l’administration Conservatisme Place des femmes Misère Bruits permanents Chaleur et moiteur, oppressantes Le côté cru de la vie (la nature et la faune sauvages, la mort,..) L’heroine, jeune recrue dans la police, est confrontée a tout cela, elle lutte, et on espère tout le long du film qu’elle ne va pas être aspirée du « mauvais côté « (avec nos yeux occidentaux sans doute » Difficile de ne pas être saisi par cette anti carte postale
Incroyable complexité de la société indienne où à chaque strate se joue la domination : envers les femmes, envers les intouchables, envers les musulmans. Ce n’est que vengeance après vengeance dès que celle-ci est possible ! Très bien réalisé et les deux actrices principales sont formidables. Assez désespérant ! Télérama : Repéré dans la sélection Un certain regard du dernier Festival de Cannes, Santosh s’inscrit dans un genre pléthorique et polymorphe, le polar, auquel il contribue d’un point de vue inédit. Premier long métrage de fiction d’une Anglo-Indienne issue du documentaire, déjà autrice d’un beau court métrage (The Field, en 2018), le film s’attache en effet aux pas d’une jeune femme, Santosh (Shahana Goswami), après que son mari, policier, a péri durant une émeute. Une loi dite de « recrutement compassionnel » permet à la veuve, sans emploi ni enfant, d’hériter du poste du défunt, moyennant une formation empirique propice à étudier l’institution. Laquelle se révèle gangrenée par la corruption, la misogynie et le classisme, reflet d’une société dont la réalisatrice Sandhya Suri sonde la violence jusque dans l’âme de son héroïne. Située dans une zone rurale du nord de l’Inde, l’intrigue criminelle saisit davantage par sa dimension sociale et politique que par son suspense ou sa résolution. À travers l’assassinat sordide d’une adolescente dalit, membre d’une communauté précaire et maltraitée, la réalisatrice brasse des enjeux indémêlables : droits des femmes, système des castes et intolérance religieuse. Un garçon musulman fait rapidement figure de suspect idéal. Sa culpabilité arrangerait tout le monde, à commencer par la nouvelle enquêtrice en chef, Sharma (Sunita Rajwar). Flic expérimentée, calculatrice, brutale, mais aussi avocate autoproclamée de la cause féministe, cette dernière prend Santosh sous son aile et l’enveloppe d’une attention rugueuse. Élites coupables et chaleur accablante Entre modèle et repoussoir, ce personnage passionnant d’ambiguïté guide la novice dans un apprentissage tortueux. C’est l’indéniable talent de Sandhya Suri : dessiner, sans grand discours, la trajectoire intime d’une fille ordinaire qui se révèle sous l’uniforme et n’aime pas forcément ce qu’elle découvre. De fait, Santosh est tour à tour cette néo-détective qui se risque en solo, sans arme, à une filature nocturne dans un bouge répugnant, et cette spectatrice passive, bientôt partie prenante, d’une interminable séance de torture… Réduisant les élites coupables à un arrière-plan systémique, le film captive grâce à son duo d’actrices, ses décors naturels accablés de chaleur, mais se distingue aussi, voire surtout, par de mémorables embardées hors piste. Comme lorsque Santosh, dévisagée par un type patibulaire dans un restaurant, engloutit méthodiquement une plâtrée de lentilles, pour la recracher aussitôt et obliger l’homme à baisser les yeux. Ou qu’elle observe des amoureux sur un quai de gare, qui apparaissent et disparaissent entre les wagons d’un train de marchandises filant à toute allure. Images d’un bonheur intermittent, d’un avenir en pointillé peut-être, et superbe idée de mise en scène.