
2018
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Drame
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1h39
Résumé
Léo a 22 ans et vend son corps dans la rue pour un peu d'argent. Les hommes défilent, tandis que lui reste là -- en quête d'amour. Il ignore de quoi demain sera fait. Il prend la route. Son coeur bat la chamade.
Télérama (TTT) Léo, 22 ans, prostitué, est « sauvage » au sens où il a peu d’éducation, un squat pour domicile, aucune inhibition apparente, et une certaine résistance à tout ce qu’il encaisse (coups, insultes) comme à tout ce qu’il ingère (drogues, alcool). Mais Léo est aussi un sentimental, un romantique qui aime un autre tapin, nettement moins gay que lui… Ce premier film tangue superbement entre ces deux traits de la personnalité du jeune homme. La succession des clients donne beaucoup de scènes crues, comme autant de variations sur ce que chacun cherche (Léo compris), au-delà de l’échange explicite entre argent et sexe. Parfois, c’est difficilement soutenable, comme l’abus de pouvoir de clients brutaux. Souvent, c’est bouleversant, à l’image de cet homme très âgé, intellectuel, avouant qu’il n’a plus beaucoup d’envies, et qui suscite en retour chez le jeune prostitué une immense douceur. Félix Maritaud jouait un second rôle dans 120 Battements par minute, de Robin Campillo. Cette fois, il porte le film au point de se confondre avec, époustouflant, à corps perdu. Résultat de plusieurs années d’enquête du cinéaste dans le monde de la prostitution masculine, Sauvage dépasse la chronique documentée pour scruter les abîmes vertigineux dans lesquels tombe parfois le personnage, par désespoir amoureux. Et aussi par manque d’aspiration à une autre vie : la grande énigme souterraine du film. Quand la réintégration sociale lui tend les bras, le garçon s’y blottit un instant, puis s’échappe. Camille Vidal-Naquet emmènera ainsi son héros en fuite vers un inquiétant tableau final, poétique et trouble, impossible à oublier.
Film racontant "la vie" d'un jeune homme vendant son corps, vivant au jour le jour. Film touchant.