
2024
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Comédie / Drame
•
1h41
Résumé
Amina, Djeneba et Zineb, trois adolescentes inséparables, postent sur les réseaux sociaux une vidéo mettant en cause l’agresseur de l’une d’entre elles. Elles devront choisir entre sauver leur amitié ou céder face aux pressions.
« *HLM Pussy* est un film qui aborde des thématiques essentielles comme les inégalités face au féminisme, le privilège social, le consentement et la difficulté pour une victime de se positionner face à son agresseur, surtout lorsque ce dernier fait partie de son entourage. Il met en avant la rage de vivre libre et respectée, ce qui rend l’histoire percutante et émouvante. Cependant, un des points qui pose question est la place centrale qu’occupe Amina dans le récit. Issue d’un milieu plus favorisé que ses amies Zineb et Djénaba, elle semble prendre un rôle de porte-parole, voire d’initiatrice du combat, alors que ce n’est pas elle qui est directement concernée par l’agression au cœur de l’intrigue. Cela peut donner l’impression que les filles des quartiers populaires ont besoin d’être "sauvées" par quelqu’un de plus privilégié, ce qui est en contradiction avec une des scènes marquantes du film dénonçant précisément ce type de schéma. Ce choix de mise en avant d’Amina peut nuire au message intersectionnel que le film cherche à transmettre. D’un autre côté, le film réussit à montrer la complexité des réactions face aux violences sexuelles. La fin, bien que marquante, soulève une interrogation : en mettant en avant une héroïne qui se défend, n’implique-t-elle pas que celles qui n’y parviennent pas sont juste des victimes passives ? Cette représentation peut être vue comme culpabilisante pour celles qui n’ont pas eu la possibilité de réagir de la même manière. Le scénario, bien que riche en idées et en émotions, peut donner l’impression de vouloir traiter trop de sujets à la fois : sexisme, violences faites aux femmes, racisme, immigration, intégration, quête de soi... Si chacun de ces thèmes est important, leur accumulation peut rendre le message global un peu confus et parfois maladroit. De plus, certains clichés sont présents, même si l’émotion et l’intensité du film compensent en partie ce défaut. Enfin, il ne faut pas oublier que les protagonistes sont des adolescentes de 14-15 ans, ce qui explique que leur discours féministe ne soit pas toujours très élaboré. Certaines répliques peuvent sembler simplistes, mais elles restent crédibles à cet âge-là. En somme, *HLM Pussy* est un film imparfait mais percutant, qui mérite d’être vu pour les débats qu’il soulève, même s’il aurait peut-être gagné en force avec un scénario plus resserré et un meilleur équilibre dans la mise en avant des personnages. »
Me Too en banlieue chez des adolescents
Nora El Hourch