7.7/10
2009
•
Drama / Romance
•
1h50
Summary
A Brooklyn-set romantic drama about a bachelor torn between the family friend his parents wish he would marry and his beautiful but volatile new neighbor.
Noté 7/10 par le renard aka le foxito
Media
🎬 Un drame sentimentale subtilement écrit avec une mise en scène impeccable de James Gray. Une histoire d'amour banale mais vraiment renversante par l'implication des acteurs et une caméra virtuose comme on en voit rarement. Joaquin Phoenix crève l'écran une fois de plus, l'interprétation d'Isabella Rossellini est criante de vérité et trouvera son plus beau moment dans la cage d'escalier. Gwyneth Paltrow et Vinessa Shaw y sont elle aussi très bonnes. Parfois, les meilleurs films sont ceux qui reposent sur une histoire très simple, intemporelle et universelle. 🎬 🎬 🎬
Love années 90.
CINÉMA "Two Lovers" : l'amour face à la loi familiale James Gray délaisse le polar pour le drame existentiel, avec un Joaquin Phoenix tourmenté. Par Jean-Luc Douin Trois films ont fait acquérir à James Gray une solide réputation d'auteur de polars : Little Odessa (1994), The Yards (2000) et La Nuit nous appartient (2007). Il faudra dorénavant lui reconnaître la capacité de transformer une histoire d'amour en thriller ténébreux. Sur un scénario classique de romance sentimentale promise à l'eau de rose, il signe avec Two Lovers un film sombre, grave, stoïcien où, retourné comme un gant, le schéma de départ vire de la comédie romantique au drame existentiel. Le tourmenté Joaquin Phoenix incarne à merveille ce héros dont une sourde fatalité entrave les idylles. Des cicatrices aux poignets indiquent qu'il est marqué jusque dans sa chair par une déception amoureuse. Trempé, toujours imbibé de pulsions suicidaires, il rentre chez lui après s'être jeté à l'eau d'un pont de New York. "Chez lui" signifie chez ses parents, c'est une partie de la tragédie. A 30 ans, fils de juifs de Brighton Beach, Leonard est toujours otage de la bienveillance familiale, étouffé par l'affection dévorante de sa mère, grouillot dans la blanchisserie paternelle, suspect d'être en proie à des troubles psychologiques, un "machin bipolaire" qui le contraint à absorber des cachets. Epaules rentrées, gestes d'autiste, l'air un peu barge et le regard perdu, il traîne sa grande carcasse d'éternel fiston mal dans sa peau, déchiré. Un grand corps malade. Deux jeunes femmes symbolisent les options de son avenir. La brune Sandra Cohen (Vinessa Shaw) et la blonde Michelle Rausch (Gwyneth Paltrow). La première est assurance d'union tranquille, de sagesse et d'équilibre. La seconde distille l'ivresse, l'aventure, la passion. Elles se définissent l'une et l'autre par leur rapport au père, à la loi familiale. Epouser Sandra, compagne désignée, serait faire allégeance aux parents, accepter un rôle de monnaie d'échange, sceller une entente entre les clans, le père de Sandra s'apprêtant à racheter l'entreprise de blanchisserie. Choisir Michelle, une voisine rencontrée sur le palier alors qu'elle se disputait avec un papa coléreux, revient à opter pour la liberté, la démesure, l'insécurité. Car si Sandra ouvre ses bras, Michelle se drogue, vit une liaison tourmentée avec un homme marié. AMBIANCES NOCTURNES Le mélancolique James Gray échappe à la caricature, l'hésitation cornélienne entre le devoir et le désir, l'ordre imposé et la pulsion dionysiaque. Il évite de dépeindre la femme de raison en laideron. Son film, fiévreux et crépusculaire, baignant dans des ambiances nocturnes, confronte le héros à un dilemme d'autant plus douloureux qu'il est doublement épris. Two Lovers le ballotte sans cesse, au gré des caprices de celle qui semble hors d’atteinte. Il s'agit pour cet homme complexé d'être ou de ne pas être conforme au rôle auquel il est prédestiné. Il s'agit d'échapper à la claustrophobie, à la naphtaline, à la "mélodie du bonheur" : c'est ce qui le fait basculer dans l'irrationnel, vers celle qui l'obsède, le rend fou, tout à coup volubile, frénétique sur la piste de danse d'une boîte de nuit, celle qui incarne l'évasion, la rupture, l'insensé. Mais James Gray est le cinéaste du piège de la famille, du retour du fils prodigue. C'est le cinéaste des tristesses résignées. Two Lovers est un film fataliste, l'histoire d'une défaite, de la déroute d'une âme vaincue par sa communauté et par l'inconséquence d'une séductrice. C'est l'histoire de l'échec d'un pur. Bouleversante, tout en méandres douloureux, hésitations, élans lyriques, cette épopée affective est inspirée par Les Nuits blanches de Dostoïevski (jadis adaptées par Luchino Visconti). Le loser maniaco-dépressif du romancier russe évolue dans un univers que James Gray a voulu également hitchcockien. Tout à sa quête d'une femme inaccessible, épris d'une image de femme fatale blonde et passionné par la photographie, Joaquin Phoenix est héritier du James Stewart de Vertigo et de Fenêtre sur cour, épiant l'objet de son désir de sa chambre, la scrutant au téléobjectif. Two Lovers est l'histoire d'un homme en proie au vertige, c'est-à-dire pris entre le désir et la crainte. Il doit redescendre dépité vers les siens, victime de la loi de la gravitation sociale. Film américain de James Gray avec Joaquin Phoenix, Gwyneth Paltrow, Vinessa Shaw, Isabella Rossellini. (1 h 50.) Jean-Luc Douin
Léonard vient d'être quitté par sa fiancée. Il fait une tentative de suicide. Ses parents le présentent à la fille des repreneurs de leur boutique. Le date arrangé semble prendre mais l'homme croise sa nouvelle voisine. Entre la brune et la blonde, la douce et la toxique, sont coeur ne va pas longtemps balancer. Il voudra tout quitter pour partir sur un coup de tête avec Michelle, la voisine, qui de rendez vous manqués en déclarations éconduites, le balaiera au dernier moment une nouvelle fois. La bague de fiançailles, elle sera finalement pour Sandra, la brune. Un joli film, très bien joué, triste et poétique. Mais très désespérant, un peu trop cliché. Joaquin Phoenix est bipolaire et la blonde Michelle ne va pas bien, il croit être heureux avec elle, c'est semblant le frisson. Tandis que la douce et stable Sandra ne semble pas capable de le rendre heureux, il se rendra à l'évidence (ou plutôt n'aura pas le choix) que de la demander en mariage. Amour et bonheur véritables ou quête perpétuelle d'une amère illusion ?