Summary
Sébastien Nicolas, realtor, leads a dull existence and gets used to disguising himself to take on the appearance of the characters he meets.
Thriller • de Matthieu Delaporte • 2014 • 1h58 • Mathieu Kassovitz, Marie-Josée Croze, Éric Caravaca, Finneran Siobhan. Sébastien Nicolas, 42 ans, est un agent immobilier sans histoires. Il mène une vie solitaire, retranché dans les sous-sols de son pavillon de banlieue. Au lieu de se construire une existence plus équilibrée, il préfère copier celle des autres. Ainsi, au gré de ses rencontres, tel un travesti, il va se métamorphoser en un personnage choisi, plongeant dans la vie d'un illustre inconnu pour donner un sens à la sienne. Mais Sébastien finit par rencontrer une personne dont le passé obscur le conduit lui-même à un point de non-retour... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ C'est l'histoire d'un acteur, non, pardon, d'un caméléon : un type qui n'existe qu'en copiant les autres et en vivant, un moment, dans leur peau. Il jette son dévolu sur quelqu'un, le suit, reproduit sa voix, se fait son visage et s'installe quelques heures chez lui en son absence. Il a d'ailleurs transformé la cave de son vieux pavillon en salle de maquillage géante, avec postiches en tout genre, latex et faux nez. Les studios Universal ne devaient pas avoir mieux dans les années 1930, quand ils tournaient leurs films de monstres... Matthieu Delaporte, d'ailleurs, impose dès le début une atmosphère d'angoisse très stylisée, intemporelle. On est bien loin du Prénom, l'acide comédie de boulevard avec laquelle le cinéaste et son acolyte Alexandre de La Patellière ont cassé la baraque. En Mathieu Kassovitz, ils ont trouvé l'interprète idéal : son jeu blanc est franchement dérangeant, dans la même veine que dans Un héros très discret, de Jacques Audiard : c'est drôle, d'ailleurs, cette proximité dans les titres... Et puis, un jour, le caméléon, agent immobilier de son état (pratique, pour pénétrer chez les gens...), prend l'apparence d'un illustre musicien et s'installe dans ce rôle : cette « vie »-là, il aimerait bien la garder... Le film tourne, alors, au thriller familial, souffre d'un petit problème de vraisemblance, patine un peu, mais, comme son héros, garde jusqu'à la fin une certaine gueule. — TÉLÉRAMA • Guillemette Odicino • Publié le 21 novembre 2015.