Witness est un film plutôt solide, sans être renversant. Son scénario est simple et se tient, mais reste très balisé : on comprend rapidement où l’histoire va nous emmener, notamment dans la relation entre les deux personnages. L’arc de la femme Amish qui remet en cause ses convictions en tombant amoureuse d’un civil est intéressant sur le papier, mais traité de façon assez classique, parfois même un peu convenue.
Le duo Harrison Ford / Kelly McGillis fonctionne correctement, sans pour autant créer une tension ou une intensité mémorable. Leur dynamique fait le travail, mais ne dépasse jamais vraiment ce qu’on attend de ce type de film.
Le regard porté sur la communauté Amish est en revanche l’aspect le plus convaincant. La mise en scène de leur mode de vie paraît crédible et soignée, et certaines scènes marquent plus que l’intrigue elle-même, notamment celle de la construction de la grange, très réussie visuellement, avec ce mouvement collectif presque mécanique, comme une ruche humaine. C’est là que le film trouve le plus de caractère.
La fin est plutôt déceptive. La résolution avec le capitaine de police est beaucoup trop facile, presque expédiée, et casse une bonne partie de la tension accumulée. On reste sur une impression d’inachevé, comme si le film n’osait pas aller jusqu’au bout de ses enjeux.
Le personnage de l’enfant est une bonne surprise : touchant sans tomber dans le pathos, bien dirigé, et souvent plus juste émotionnellement que les adultes.
Au final, Witness reste un film regardable, avec de bonnes intentions et quelques moments forts, mais qui a assez mal vieilli.