Meurtre mode d’emploi est l’adaptation télévisée d’une saga littéraire à succès, composée de trois romans policiers dans le style le club des 5 mais version jeune adulte : un groupe de jeune qui résout une enquête de manière plus efficace que la police.
Chaque volume met en scène une enquête différente. La première saison s’intéresse à Pip, une élève brillante et sage qui, pour son projet de fin d’études, décide de rouvrir une affaire vieille de cinq ans : la disparition d’Andie, une adolescente de 17 ans, et le suicide supposément coupable de son petit ami, Sal. Marquée par la culpabilité d’avoir été indirectement liée à ce drame, Pip veut non seulement faire la lumière sur ce mystère, mais aussi offrir une cicatrisation symbolique à sa petite ville. Mais fouiller un cold case n’est jamais sans conséquences : Pip met au jour des secrets enfouis, dérange des adultes bien décidés à garder le silence, et se retrouve elle-même en danger.
L’héroïne, Pip, incarne la détective amateure déterminée et innocente, héritière directe d’une tradition à la Club des 5. Elle ne peut guère compter sur « le monde des adultes » dans sa quête, mais réussit de manière assez improbable à trouver des indices et des témoignages lui permettant de progresser bien mieux que la police sur des événements remontant à cinq ans.
L’univers, quant à lui, cultive volontairement une atmosphère solaire et presque idyllique : une campagne anglaise toujours ensoleillée, des « méchants » dangereux - surtout pour le chien - mais pas trop, les inévitables « passages souterrains » et « pièces cachées » dans les maisons. Même le chien de Pip, compagnon de ses explorations, participe à cette esthétique « club des 5 ». Tout cela pourrait sonner comme des défauts, mais c’est cela qui apporte son charme à la série.
Emma Myers, déjà remarquée dans Mercredi, porte la série sur ses épaules. Son jeu lumineux, juvénile et solaire donne à Pip toute son épaisseur et explique en grande partie l’attrait du show. Les seconds rôles restent plus effacés, mais Ravi – seul véritable allié de Pip – apporte une touche de complicité bienvenue. La relation qu’ils développent est toute mignonne et simple. Très idéaliste mais elle fait du bien. Une autre relation qui est belle est celle entre Pip et sa meilleure amie, malgré les hauts et surtout les bas.
On pourrait reprocher à la série son manque de vraisemblance et une certaine naïveté. Pourtant, ces mêmes caractéristiques la rendent singulière : Meurtre mode d’emploi est moins un thriller réaliste qu’un conte policier adolescent, où la légèreté et le danger cohabitent dans un équilibre surprenant. Cette alchimie, servie par le charisme d’Emma Myers, suffit à donner envie de suivre Pip dans ses aventures.
Au final, connaît on vraiment ses voisins ?
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