
2019
•
Stephen Frears
Résumé
Tom et Louise se rencontrent dans un pub juste avant leur séance hebdomadaire de thérapie conjugale. Avec chaque épisode successif, nous reconstituons comment étaient leurs vies, ce qui les a rapprochés et ce qui a commencé à les séparer.
Opinion du public
155 avis
7.9/10
7.7/10
Les spectateurs sont captivés par 'State of the Union', louant son approche originale et humoristique des relations conjugales. Chaque épisode, court mais intense, offre un aperçu réaliste et parfois acerbe des dynamiques de couple, porté par des dialogues brillants et des performances exceptionnelles. La série, récompensée par plusieurs Emmy Awards, est appréciée pour sa capacité à mêler drôlerie et profondeur émotionnelle, même si l'émotion arrive parfois tardivement.
👍 Dialogues brillants et performances exceptionnelles.
👎 Émotion parfois tardive.
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Sur le couple / huis clos / psy
Surtout saison 1
Surtout saison 1
Surtout la saison 1 en Angleterre
saison 1: witty et rigolo
Au pub avant thérapie de couple
Une mini-série originale et qui réussit le pari de traiter avec humour le thème des désordres conjugaux. 10 épisodes de 10 minutes qui nous font partager en temps réel les échanges d’un couple juste avant leur séance de thérapie conjugale. Des Ping Pong verbaux très british dans le ton mais assez universels sur le fond. 2 saisons pour 2 couples différents.
Série humoristique • de Stephen Frears et Nick Horby • Grande-Bretagne • 2019 • avec Chris O'Dowd, Rosamund Pike. 🔸SAISON 1 Si En thérapie nous introduisait dans le secret d’un cabinet de psy, State of the Union garde le mystère du divan hors champ, mais nous offre un accès privilégié à son antichambre. Soit le pub où se retrouvent Louise (Rosamund Pike) et Tom (Chris O’Dowd), le temps de boire un coup avant leur séance de thérapie de couple. Un dispositif qui se décline, en saison 2, dans le décor d’un café aux atours bobos, quelque part dans le Connecticut, avec Ellen (Patricia Clarkson) et Scott (Brendan Gleeson). L’exercice tient de l’échauffement (« De quoi veux-tu parler aujourd’hui ? »), de la montée du trac – la perspective de la première séance transformera Tom en Usain Bolt –, mais surtout du libre échange. Quelques minutes pour évoquer un pan de vie commune, un tombereau de souvenirs idéalisés et de rancœurs tenaces ; ce qu’il faut d’endurance, de croyance et de renoncement pour faire durer un mariage. Avec la sagacité caustique qui fait sa plume, le romancier Nick Hornby métabolise en quelques répliques qui font mouche l’espoir et le désabusement, la crise existentielle plongée dans le bain du quotidien, l’intense et l’anecdotique. Lancé en 2019 (la deuxième saison a été diffusée en 2022), ce format court au générique étincelant réunit Stephen Frears à la réalisation (avec lequel Hornby avait déjà donné naissance à High Fidelity au cinéma, en 2000) et un quatuor d’acteurs exceptionnels, capables de donner vie, au sein de ce huis clos, aux métaphores claudicantes et autres surgissements de l’inconscient. Tom compare le désir enfui à « quelque chose qu’on perd : des clefs ou un stylo bic ». Louise se renfrogne : « Les clefs, on les retrouve. Pas le stylo. Donc, cela m’importe de savoir : tu parles de clefs ou d’un bic ? » Du côté de Scott et Ellen, on se demande à quoi bon changer de canapé après tant d’années (ils ont la soixantaine et plus de trente ans de mariage au compteur), jusqu’au jour où Ellen confie regarder d’un peu près un nouveau canapé même si celui-ci est « encore au magasin », précise-t-elle pour rassurer son futur ex… Ce qui nous lie encore, malgré tout ce qui nous défait ? « Les mots croisés, Game of Thrones… », liste Tom. « Oui, quand il y a une nouvelle saison », réplique Louise. Dans leur cas, le Brexit et l’adultère ont quelque peu terni l’ambiance mais leur complicité ne demande qu’à renaître sur le dos d’un autre couple malheureux qu’ils observent chaque semaine sortir amochés du cabinet de leur thérapeute… Le marivaudage selon Hornby est dessillé, parfois amer, souvent drôlissime. L’ensemble manque étonnamment de sentiments, quelque chose qui vacille ou étreint, une dose de tendresse, où apparaisse le drame d’anciens alliés qui réalisent qu’ils n’en sont plus. L’émotion finit par surgir, fugace, au dernier moment dans les deux saisons. Mais, comme en amour, il est parfois trop tard. TÉLÉRAMA • Par Marjolaine Jarry • Publié le 03 mai 2023 Mis à jour le 05 mai 2023. 👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨👩❤️👨 Scène de la vie conjugale : dernier acte ou comédie du remariage ? Chaque semaine, Louise et Tom (Rosamund Pike et Chris O’Dowd, dans la première saison, diffusée en 2019 sur la BBC), Ellen et Scott (Patricia Clarkson et Brendan Gleeson, dans la deuxième, lancée en 2022) se donnent rendez-vous avant leur thérapie de couple. L’espace d’une dizaine de minutes, dans le décor d’un pub ou d’un café branché, ils se retrouvent le temps de mesurer tout ce qui les sépare, se heurtent et se redécouvrent, si loin, si proches. Moment de libre échange ponctué d’escarmouches tous azimuts où l’on s’envoie Brexit et tromperie au visage… Si l’émotion tarde à poindre au milieu de ce feu nourri de répliques acerbes, ce format court récompensé par plusieurs Emmy Awards vaut le détour à maints égards. ▪️Pour le dispositif stimulant Unité de temps et de lieu, dix épisodes de dix minutes par saison : State of the Union, c’est En thérapie sans la thérapie. Le couple à l’état brut, version britannique (pour la saison 1) ou américaine (la saison 2), sans médiation ni interprétation – extérieure, car on peut compter sur chaque protagoniste pour surinterpréter les paroles de l’autre et partir en vrille devant la première hésitation coupable… Une poignée de minutes pour dire le temps long du mariage, ses crises et ses stases, les débuts perdus de vue, la fin devenue tangible. Ce qui se joue sur le divan est hors champ, mais transpire dans les échanges : questionnement sur l’identité de la psy – « On ne peut pas s’appeler comme ça, ce doit être un pseudo ! » –, voire dissolution du couple de thérapeutes qui officie à la saison 2 — un exploit à mettre au compte de Scott et Ellen ! ▪️Pour le tandem Nick Hornby-Stephen Frears Le romancier-scénariste et le réalisateur avaient signé ensemble, en 2000, le film High Fidelity. Déjà des histoires d’amour qui finissent mal et déjà la conviction que la musique supplante la vie à bien des égards (cette fois, ce sont les deux protagonistes masculins qui reprennent le flambeau : Tom est un journaliste musical au chômage, Scott un fou de jazz)… Avec State of the Union, Nick Hornby, dont les œuvres ont souvent été adaptées à l’écran (on peut voir, en ce moment, la série Funny Woman, inspirée de son roman Funny Girl), délivre une fois encore des dialogues d’une savoureuse acidité – au point cependant d’instaurer une forme de détachement qui contamine le spectateur. Quant à Frears, si la mise en scène du huis clos est en soi antispectaculaire, le cinéaste se distingue par sa direction d’acteurs : Rosamund Pike et Chris O’Dowd, Patricia Clarkson et Brendan Gleeson ont tous les quatre l’art de faire tinter leurs dissonances sur une note désabusée qui n’éteint pas tout à fait l’espoir de se comprendre enfin. ▪️Pour réinventer l’amour Deux femmes en quête de changement, deux hommes qui résistent. Louise, qui traîne Tom chez la thérapeute de couple, lui reproche de vivre « la quarantaine comme si on avait la soixantaine, avec des enfants plus jeunes ». Scott ne veut pas du divorce dont parle Ellen après plus de trente ans de vie commune – pourquoi changer de canapé, résume-t-il en substance ? En dehors de cela, il préférerait « se faire euthanasier » plutôt que de boire du lait d’avoine et fulmine à chaque nouveau mot qu’il apprend, du pronom « iel » jusqu’à la définition d’« asexuel ». Égérie du patriarcat, Scott refuse de voir mises en cause ses certitudes de dominant jusqu’au moment où il surprend – un peu – son monde alors qu’Ellen, de son côté, envisage l’achat d’un nouveau canapé – pour filer la métaphore ! On laisse les uns et les autres à leurs désillusions et au marivaudage qui n’a pas dit son dernier mot, avec, dans un coin de la tête, la saillie de Guitry : « Le mariage, c’est résoudre à deux des problèmes qu’on n’aurait pas eus tout seul. » TÉLÉRAMA • Par Marjolaine Jarry • Publié le 07 mai 2023 Mis à jour le 15 mai 2023.
Arte Conseillée par Renaud 8 épisodes de 10 min So british Un couple qui travaille sa longévité