
1966
•
David Levy
Résumé
Les Addams sont une famille tout ce qu'il y a de plus banal, enfin presque... Issus d'une longue lignée de sorcières, monstres et autres abominations, ils sont des cas sociaux, ou plutôt asociaux. Ils résident dans un immense manoir hanté par leur propre majordome et La Chose, une main indépendante et caractérielle. Gomez, le patriarche, est un homme extrêmement riche et amoureux de sa femme Morticia qui, sous ses airs de sorcière, en est certainement une vraie ! Leurs enfants, Pug et Mercredi, ne sont pas des sujets de moquerie de la part de leurs camarades : ils leur font trop peur pour ça. L'Oncle Fétide et Cousin Machin complètent ce tableau de famille si réjouissant. Que pourrait-il bien leur arriver ? Des aventures étranges bien entendu...
« -Et le L c’est pour Lucifer. -Ça me semble parfait pour un politicien » C’est simple, c’est efficace « -ahh le doux abandon des cordes de piano. Le rythme sauvage des tambourins. Mon sang de gitan prend feu, mon cœur. -il n’y a aucun gitan dans la famille! -quoi c’est vrai ! Autrement dit j’ai la fièvre. » Si Charles Addams est bien le créateur originel de la Famille Addams, c’est la série télévisée de 1964 qui va en fixer à jamais les codes, les visages et l’esprit. À l’origine, pourtant, le projet n’a rien de révolutionnaire : ABC commande la série pour rivaliser avec Les Monstres diffusé par CBS. Ironie du sort, aujourd’hui, Les Monstres est tombé dans l’oubli, tandis que La Famille Addams est devenue un mythe pop universel. La tentative opportuniste d’ABC a donc engendré un monument culturel qui a largement dépassé sa fonction première. Les premiers épisodes suivent une structure répétitive — un représentant de la “bonne société” découvre la demeure des Addams et cherche à s’en échapper aussi vite que possible. Ce procédé, sûrement hérité de la nécessité d’écrire au plus vite avant de lancer en parallèle la série avec celle Les Monstres, fonctionne pourtant à merveille grâce à un humour noir et pince-sans-rire d’une efficacité rare. Rapidement, la série évolue et prend plaisir à développer ses personnages, donnant chair et âme à ce clan de marginaux délicieusement excentriques. Chaque membre de la famille est incroyable, mais deux se dégagent du lot. Carolyn Jones est une Morticia ensorcelante, figure de mère et d’épouse d’une élégance ténébreuse, toujours maniérée mais jamais figée. Serrée dans sa robe noire, marchant à petits pas, elle incarne la sensualité gothique avant l’heure. Elle forme un duo inoubliable avec John Astin qui campe un Gomez fou amoureux, ardent, expressif, qui s’enflamme à chaque mot de français ou d’espagnol prononcé par sa femme. À une époque où la télévision américaine restait prude, leur couple dégage une passion sincère et ludique, empreinte de sous-entendus mais jamais vulgaire — une subversion douce pour les années 60. Et comment ne pas mentionner le thème musical iconique de Vic Mizzy ? Quelques notes, deux claquements de doigts, et tout le monde reconnaît immédiatement la famille la plus morbide et attachante du petit écran. Face à eux, les visiteurs de passage — notaires, voisins, assureurs, banquiers, voleurs ou mondains — incarnent la normalité rigide du monde extérieur. Ils prennent peur, fuient, ou cherchent à profiter de cette étrange famille… qui, elle, demeure imperturbable, courtoise, polie, et surtout tolérante. Car La Famille Addams, sous ses airs d’innocente comédie, dresse un miroir amusé mais très critique de la société américaine conventionnelle. Elle renverse les valeurs : les “monstres” sont gentils, les “normaux” souvent ridicules ou malveillants. Le ton est bon enfant, presque naïf, mais l’écriture cache une satire sociale subtile. Les Addams, loin d’être une caricature morbide, incarnent la liberté d’être soi dans un monde obsédé par la conformité. En 1964, ce message, enveloppé d’humour et de fantaisie macabre, avait déjà quelque chose de profondément moderne. Bien sûr, tout n’est pas parfait : certains épisodes s’essoufflent, quelques blagues tombent à plat, et une poignée d’intrigues témoignent d’un conservatisme typique de leur temps — notamment sur la place de la femme. Mais l’ensemble a remarquablement bien vieilli, grâce à son charme surréaliste, ses personnages hauts en couleur et son humour toujours aussi efficace. Au final, c’est effrayant, excentrique, mystérieux. Mais c’est surtout barjo. C’est la famille Addams. « -Viens voir les enfants. Ça va peut être réveiller tes souvenirs. -Les enfants !Quels enfants ? -Mais les nôtres mon chéri. -Madame, est ce que cela veut dire… que nous sommes davantage que des amis ? -Gomez, nous sommes mariés ! -Ah oui j’avais oublié. »
Rated 9/10 by Alek~
on se fait chier c’est surcote
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Série des années 60 Superbe