The Days

Série historique, racontant le drame de Fukushima. Bien mais assez simple, le dénouement est long et met du temps à venir. Pour au final une fin banale

Bien pour connaître l'histoire tragique de la centrale fukushima. On est au coeur de l'action, du seisme tsunami, aux problèmes de gestion, etc. Seul bémol : l'anglais sous titré français.

minisérie dramatique • de Jun Masumoto • Japon • 8 x 55 mn • 2023 • Avec Kôji Yakusho, Yutaka Takenouchi, Fumiyo Kohinata. Quatre ans après Chernobyl, terrifiante reconstitution de la gestion de la catastrophe nucléaire par les autorités soviétiques en 1986, une autre minisérie s’attaque à celle de Fukushima, seul autre accident de niveau 7 de l’histoire sur l’échelle internationale des événements nucléaires (Ines). The Days retrace minute par minute les sept jours qui suivirent le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars 2011, se concentrant sur le travail des ingénieurs de la centrale de Fukushima Daiichi et la réaction des autorités, à commencer par celle du Premier ministre de l’époque, Naoto Kan. Basée sur les Mémoires du directeur de l’usine, Masao Yoshida, sur les entretiens du journaliste Ryûshô Kadota avec de nombreux témoins des événements et sur le rapport officiel de Tepco, la compagnie qui gérait la centrale, The Days s’ouvre sur le traditionnel carton « inspiré de faits réels ». Cette précaution est nécessaire pour un drame si sensible, toujours en cours de résolution douze ans plus tard, mais la série ne semble user de licence dramatique que dans ses détails. C’est une très lente, très précise et très austère reconstitution, un élément après l’autre, de ce qui se passa après que le tsunami a détérioré le système de refroidissement de certains des réacteurs. Presque huit heures d’opérations techniques, de débats théoriques et de gestion de crise. La comparaison avec Chernobyl est inévitable. On retrouve certains effets de mise en scène de la série d’HBO, comme ces longues marches angoissantes dans des sous-sols irradiés ou ces tentatives maladroites des autorités de prétendre que tout va bien se passer. Mais, fort heureusement, les faits font de The Days un récit moins horrifique. Nous ne sommes plus dans les années 1980, les connaissances scientifiques sont plus grandes et les protections supérieures – ce qui n’empêche pas la mort de roder dans chaque séquence. Plus sage que sa cousine britannique, la minisérie japonaise ne montre personne du doigt, ne questionne qu’en surface l’impact du modèle politique nippon sur cette tragédie. Elle dénonce plus généralement les dangers du nucléaire et célèbre surtout le sens du devoir de ceux qui risquèrent leur vie pour empêcher le pire – uniquement des hommes, les femmes ne sont que figurantes dans cette histoire. La méticulosité de The Days n’empêche pas, ici ou là, la terreur de surgir. La conscience des ravages des radiations, le bruit funeste des détecteurs de millisieverts, la menace qui pesa un instant sur le Japon tout entier – un tiers du territoire du pays aurait pu devenir inhabitable –, suffisent à tendre son récit. Mais ses auteurs comme ses metteurs en scène ne cherchent jamais à être spectaculaires. C’est honorable, même si on peut trouver le temps long. On regrette surtout que la série oublie presque de répondre à la question posée dès sa première scène par Yoshida (Kôji Yakusho, prix d’interprétation à Cannes cette année) : « Qu’est-ce que ces jours ont-ils signifié pour le Japon en tant que nation ? » Le public japonais trouvera peut-être sa propre réponse, mais elle n’est jamais formulée clairement dans cette série rigoureuse, à tous les sens du terme. TÉLÉRAMA • Par Pierre Langlais • Publié le 01 juin 2023.

Sur NETFLIX. Série passionante sur l´accident de la centrale nucléaire de Fukushima.

Un peu lent mais efficace ; froid dans le dos !

Terrifiant 😰