
1971
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Albert Camus
Summary
"Sur le pont, je passai derrière une forme penchée sur le parapet, et qui semblait regarder le fleuve. De plus près, je distinguai une mince jeune femme, habillée de noir. Entre les cheveux sombres et le col du manteau, on voyait seulement une nuque, fraîche et mouillée, à laquelle je fus sensible. Mais je poursuivis ma route, après une hésitation. [...] J'avais déjà parcouru une cinquantaine de mètres à peu près, lorsque j'entendis le bruit, qui, malgré la distance, me parut formidable dans le silence nocturne, d'un corps qui s'abat sur l'eau. Je m'arrêtai net, mais sans me retourner. Presque aussitôt, j'entendis un cri, plusieurs fois répété, qui descendait lui aussi le fleuve, puis s'éteignit brusquement."
« Etre roi de ses humeurs, c'est le privilège des grands animaux. » « Quand on n'a pas de caractère, il faut bien se donner une méthode. » « Je n'ai jamais eu besoin d'apprendre à vivre. Sur ce point, je savais déjà tout en naissant. Il y a des gens dont le problème est de s'abriter des hommes, ou du moins de s'arranger d'eux. Pour moi, l'arrangement était fait. Familier quand il le fallait, silencieux si nécessaire, capable de désinvolture autant que de gravité, j'étais de plain-pied. » « Après tout, j'en sais d'autres qui ont les apparences pour eux, et qui n'en sont pas plus constants ni sincères. » « A force de n'être pas romantique, je donnais un solide aliment au romanesque. Nos amies, en effet, ont ceci de commun avec Bonaparte qu'elles pensent toujours réussir là où tout le monde a échoué. » « Les martyrs, cher ami, doivent choisir d’être oubliés, raillés ou utilisés. Quant à être compris, jamais. » « Voyez-vous, une personne de mon entourage divisait les êtres en trois catégories : ceux qui préfèrent n'avoir rien à cacher plutôt que d'être obligés de mentir, ceux qui préfèrent mentir plutôt que de n'avoir rien à cacher, et ceux enfin qui aiment en même temps le mensonge et le secret. » « La mort est solitaire tandis que la servitude est collective »
Sympa mais heureusement qu'il est court
Monologue de Clamence, avocat qui s’est marginalisé. Le bien le mal, la difficulté de juger, la faute les remords… un récit cynique sur l’âme humaine
Monologue dans lequel je ne suis pas rentré
Bonne intention mais trop redondant
Très difficile à rentrer dedans. Aucun effort d’albert pour nous faire comprendre et nous aider à identifier les personnages pas cool.
Chef-d'oeuvre, à relire
j’aime bien l’écriture de Camus, c’est un vocabulaire très accessible mais le style d’écriture est perturbant. tout comme l’étranger j’ai réussi à me lier au narrateur, et dans ce cas, le haïr. c’était très perturbant j’ai pas tout compris mais je pense que c’est un livre qui se relit. j’imagine que je le relirai un jour pour avoir un autre œil
"La Chute" d'Albert Camus est un roman philosophique qui soulève plusieurs thèmes et problématiques majeures : 1. **La culpabilité et le jugement** : Le narrateur, Jean-Baptiste Clamence, confesse ses péchés et ses défauts, explorant la culpabilité qu'il ressent. Il se juge sévèrement, tout en jugeant également les autres, posant la question de la nature de la culpabilité et de la manière dont elle affecte la conscience humaine. 2. **L'hypocrisie et l'authenticité** : Clamence se décrit comme un ancien avocat qui se plaisait à se voir comme un modèle de vertu et de justice, mais il reconnaît finalement son hypocrisie. Le roman questionne l'authenticité de nos actions et de nos motivations. 3. **La chute morale et existentielle** : Le titre même du roman fait allusion à une déchéance, à la fois morale et spirituelle. Clamence raconte sa chute d'une position de prestige et de respect à une existence marquée par le cynisme et le désespoir. 4. **La solitude et l'isolement** : Clamence vit dans un état de solitude, à la fois volontaire et imposée. Le roman explore les conséquences de cet isolement sur la psyché humaine et la difficulté de trouver une connexion authentique avec autrui. 5. **La condition humaine et l'absurdité** : Comme dans beaucoup d'œuvres de Camus, "La Chute" traite de l'absurdité de la condition humaine. Clamence cherche à donner un sens à sa vie et à ses actions, tout en étant confronté à l'absurdité de l'existence et à l'absence de réponses claires. 6. **Le rôle du confessionnal** : Le roman est structuré comme une confession, avec Clamence racontant son histoire à un interlocuteur silencieux. Cela soulève des questions sur le besoin humain de se confesser et d'être entendu, ainsi que sur le rôle de la confession dans la recherche de rédemption ou de compréhension. Ces thèmes et problématiques font de "La Chute" une réflexion profonde sur la nature humaine, la moralité et la quête de sens dans un monde absurde.