
2016
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Albert Camus
Summary
La notion d’absurde et le rapport entre l’absurde et le suicide forment le sujet de cet essai. Une fois reconnu le divorce entre son désir raisonnable de compréhension et de bonheur et le silence du monde, l’homme peut-il juger que la vie vaut la peine d’être vécue ? Telle est la question fondamentale de la philosophie. Mais si l’absurde m’apparaît évident, je dois le maintenir par un effort lucide et accepter en le vivant de vivre. Ma révolte, ma liberté, ma passion seront ses conséquences. Assuré de mourir tout entier, mais refusant la mort, délivré de l’espoir surnaturel qui le liait, l’homme va pouvoir connaître la passion de vivre dans un monde rendu à son indifférence et à sa beauté périssable. Les images de Don Juan, du comédien, de l’aventurier illustrent la liberté et la sagesse lucide de l’homme absurde. Mais la création – une fois admis qu’elle peut ne pas être – est pour lui la meilleure chance de maintenir sa conscience éveillée aux images éclatantes et sans raison du monde. Le travail de Sisyphe qui méprise les dieux, aime la vie et hait la mort, figure la condition humaine. Mais la lutte vers les sommets porte sa récompense en elle-même. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
Vraiment beau
Il n'y a qu'un problème philosophique vraiment sérieux : c'est le suicide. l'homme se trouve devant l'irrationnel. Il sent en lui son désir de bonheur et de raison. L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde. On ne se tourne vers Dieu que pour obtenir l'impossible. Quant au possible, les hommes y suffisent Chestov L'art et rien que l'art, nous avons l'art pour ne point mourir de la vérité. Nietzsche Créer, c'est vivre deux fois. La lutte elle-même vers les sommets suffit à remplir un cœur d'homme. Il faut imaginer Sisyphe heureux.
Recommandé par Memorizer, car vous avez aimé 'Ainsi parlait Zarathoustra'.
Le gars il veut dire prout il ecrit prout il est comme ca le gard
très complexe, le meilleur livre de philosophie que j'ai lu
Pas du tout fan de philosophie, j’ai lu 20 pages.
Le mythe de Sisyphe Objectif de l’essai : resoudre la question du suicide Partie 1 - Introduction Résumé : - nous pouvons presque tout nier de nous sauf notre desir d unité, de clarté et de compréhension. - Nous pouvons presque tout refuter dans le monde sauf le chaos omniprésent. - Si le monde a un sens je ne le connais pas. - Ces 3 éléments créent l’absurde dans notre vie. Reflexions sur le suicide : - Qui est concerné par le suicide ? A priori le suicide concerne ceux qui estiment que la vie ne vaut pas le coup d’être vécue (la reciproque n’est pas vraie) et ceux qui sont prêts à mourir pour une cause (qui ont trouvé une excellente raison de mourir). Ex : le grand amour, s’il mène au dont total de sa personne, est une façon de se suicider - Le suicide est il un phénomène social ? Non, contrairement à ce que dit la littérature existante, le suicide nait au coeur meme de la pensée individuelle. - Quelles sont les causes du suicide ? Il paraît impossible de définir les causes d’un suicide. Personne ne sait fixer l’instant précis où tout se renverse. - Quel aveu se cache derrière le suicide ? Celui d’incompréhension de la vie. C’est là tout l’intérêt de cet essai, comprendre le rapport entre l’absurde et le suicide Reflexions sur le sentiment d’absurde et l’absurde : - Qu’est ce qu’un sentiment profond ? issus de l’âme, les sentiments profonds emportent avec eux un écosystème. Ils se poursuivent dans des façons de penser et des actions que l’âme elle-même ignore. - Qu’est ce que le sentiment d’absurde ? Un sentiment profond qui est insaisissable parce qu’il rend compte que toute connaissance veritable est impossible. - Où trouvons-nous l’absurde ? Partout dans le monde : dans les œuvres où les grandes actions naissent d’évènements dérisoires. Dans la lassitude du quotidien, coupé par un éveil de la conscience. Dans une vie menée pour l’avenir, alors que celle-ci nous entraîne vers la mort.Dans la réalisation que le monde nous est etranger. Dans le comportement des hommes, mécanique, quoi de plus inhumain ? Dans le fait qu’aucun effort et aucune morale ne paraissent justifiables face a la mort inéluctable qui nous attend. - Quel serait le lien entre l’absurde et le suicide ? L’idee commune est que les hommes se suicident car, arrivés aux bornes de leur esprit ils font face a un monde irrationnel et insaisissable. Reflexions sur le domaine du comprehensible, domaine de l’homme, domaine borné - En quoi l’esprit humain est « borné »? La littérature existante montre de bien des manières que l’esprit humain est borné : Heidegger dit que la seule réalité de l’homme est le souci,l’angoisse. / Jaspers souligne que les limites (finitude, solitude/ incertitudes) sont inhérentes a la condition humain / Chestov montre que toute pensée universelle vient tjrs buter sur de l’irrationnel / Husserl décrit une philosophie où l’on ne cherche a avoir une connaissance precise et claire que des choses que l’on voit. - L’absurde existe-t’il dans cette sphère humaine? On pourrait être tentés de dire non car la reflexion anterieure limite l’absurde au monde exterieur. C’est plus compliqué. En réalité l’absurde n’est ni dans l’homme ni dans le monde. Il est dans l’objet de leur comparaison! L’absurde existe du fait que l’homme, désireux de comprendre, evolue dans un monde incompréhensible - L’absurde existe-t il sans l’homme ? Non, c’est pourquoi il finit avec la mort. Cela implique que la mort n’est pas une solution a l’absurde car elle ne permet pas d’en sortir, elle permet simplement de le supprimer. Partie 2 - Philosophie de l’absurde Quels sont les prérequis pour conserver l’absurde dans sa vie ? Pour sortir de l’absurde le pré requis est de conserver l’absurde (on ne sort que de qqchose qui existe!). C’est un combat permanent qui nécessite : 1. l’absence d’espoir : Le probleme des philosophies existentielles est qu elles proposent toutes l’evasion grace a l’espoir (via l’aspiration a l’eternel ou au religieux). Cela dissipe l’absurde. Ce n’est plus un absurde à caractère humain. si l’on fait tout reposer sur le monde exterieur on fait de l absurde l’objet d’un autre monde. 2. le refus continuel : Certains se sauvent de l’absurde, en développant une adhésion forcenée à l’absurde. Cela conduit à ignorer ou à diviniser l’irrationnel. On retiendra à cet égard, une citation de l’Abbé Galiani : « l’important n’est pas de guérir, mais de vivre avec ses maux. » Là encore cela dissipe l’absurde. 3. L’insatisfaction consciente : car vivre réellement c’est faire un un retour à la conscience et s’évader du sommeil quotidien. Cela nous mène à ne pas consentir à un monde qu’on ne comprend pas, et donc, à regarder l’absurde en face tout en le conservant. Qu’est ce qui caractérise la vie absurde ? Et pourquoi faut-il la rechercher selon Camus ? Une vie absurde se caractérise par: - Une indifférence à l’avenir - Une passion d’épuiser tout ce qui est donné Selon Camus, la vie sera d’autant mieux vecue qu’elle est absurde : 1. Car cela seul est vrai 2. Car cela seul est liberateur : - L’absurde, en éclairant le fait qu’il n’y a pas d’avenir (en supprimant notre liberté éternelle), exalte notre liberté d’action - L’absurde, en supprimant tout sens à notre vie, nous libère car nous ne nous conformons plus aux exigences d’un but à atteindre - L’absurde, en supprimant l’espoir, nous evite de nous abimer dans un dieu, qui n’est autre qu’un esclavage consenti 3. Car cela seul comporte un surcroit de vie : - À penser que notre destin est limité, nous nous trompons sur la vie : le but devient de vivre le plus et non de vivre le mieux. L’absurde remet cette notion de « mieux vivre au centre de nos préoccupations » et nous offre, à cette occasion, un surcroît de vie. - Mais comment vivre mieux ? En vivant dans l’absurde, en sentant notre vie, notre révolte et notre liberté le plus possible. (Ce qui présuppose un degré élevé de conscience) Qu’est ce que l’homme absurde ? - Un homme qui ne veut pas s’en extraire, qui veut vivre avec! - Un homme qui ne cherche pas ce qui est souhaitable mais ce qui est vrai! - Un homme qui ne sait pas forcement mais qui désire savoir. - Un homme conscient que, ce qu’il sait, c’est ce qui le touche est ce qui lui résiste. - Un homme qui cherche le surcroit de vie dans l’éveil de sa conscience ( Car le jeu de la conscience nous permet de transformer en règles de vie, ce qui était invitation à la mort.) - Un homme absurde, juge des suites d’un acte avec sérénité, c’est tout. Il est prêt à payer. Il fonde ses actes futures sur ses expériences passées et il n’en tire pas d’autres leçons car tout le reste est imprévisible. Exemples d’hommes particulièrement absurdes : - Le seducteur : multiplie les expériences sans lendemain ni signification (en tant qu’homme, il multiplie ce qu’il ne peut unifier), ne se pose pas de problème de morale, l’enfer pour lui est quelque chose qu’on provoque, répond à la colère divine par l’honneur humain (assume les conséquences de ses actes), lucide sur le fait que seduire est sa nature et qu’il ne changera pas, ne croit pas au sens profond des choses, ne croit pas au grand amour, il se sait périssable et c’est en cela qu’il mène une vie libératrice. - L’acteur est obligé de jouer un rôle dans un monde dépourvu de sens absolu, il se confronte a une gloire ephemere, sans lendemain, Il a un gout du present, Il multiplie les experiences émotionnelles et les destins - L’aventurier : recherche constante de nouvelles expériences et défis sans but ultime, motivé par un désir d'évasion (liberté), recherche des sensations fortes à travers l’expérience/le reel - L’artiste/ Le créateur : trouve sa liberté et sa satisfaction dans l'acte même de créer alors que ça n’a pas de sens Comment vivre avec l’absurde ? En mobilisant conscience et révolte… La conscience, nous fait reconnaître le caractère absurde et dépourvu de sens de l'univers. La révolte nous permet de refuser le suicide face à ce constat. Ces deux éléments nous ramènent à notre vie sans destin, sans sens et à notre finitude. N’ayant plus rien à espérer, diviniser ou craindre nous nous rendons libres. Libre d’agir, en prenant pleinement conscience des conséquences de nos actes et en agissant selon nos valeurs plutot que selon une morale qui nous depasse. Ainsi nous pouvons mener une existence vraie, authentique et riche. Vraie car nous ne nous berçons pas d’illusions pour nou alléger du poids de nos vie. Authentique car nous établissons nous mêmes notre système de valeurs. Riche car nous pouvons ainsi avoir une appréciation plus importante de ce qui nous est donné - en se satisfaisant de plaisirs simples
Système de pensée cohérent et à absolument lire pour avoir l’autre “extrême” dans la quête de sens. Cependant Camus, bien qu’il ne prétend pas négligé l’aspect humain de la vie (les émotions, l’espoir), les met au second plan. Quelques passages de prose excessive, qui ne semblent pas coller avec le reste du texte très concret et direct.