Summary
The witnesses of a train murder must take the investigation into their own hands if they want to survive.
Quel plaisir de revoir ce film que j'avais oublié avec une distribution incroyable. Une femme est retrouvée morte dans le compartiment d'un train. L'enquête va être menée par un inspecteur interprété par Yves Montand. Un bon suspense et le Paris des années 60.
Pour le pléiade d’acteur, l’ambiance et la technique du réalisateur
Polar • Réalisé par Costa-Gavras • France • 1h35 • 1965 • avec Simone Signoret, Yves Montand, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner. Une passagère d'un wagon-couchette du Marseille-Paris est retrouvée étranglée. Par la suite, plusieurs des autres occupants de ce compartiment sont assassinés. A la police judiciaire, l'inspecteur Grazziani et son assistant Jean-Lou Gabert sont sommés de mettre fin rapidement à cette vague de crimes... ▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️▪️ Un bon titre. Une histoire policière confuse à souhait. Quatre ou cinq cadavres. Un tueur masqué. Un pistolet silencieux, tirant des balles étrangement " bricolées ". L'existence quotidienne de ces messieurs de la P. J. Une conclusion d'autant plus inattendue qu'on n'y comprend pas grand-chose. Des comédiens sympathiques qui s'efforcent honnêtement d'entrer dans la peau de leurs personnages... Selon toute vraisemblance. Compartiment tueurs (1) est un film qui devrait " marcher ". Cela dit, tout est dit. Ou presque. Pour son premier long métrage, Costa-Gavras, qui fut l'assistant de René Clair, de René Clément, d'Henri Verneuil et de Jacques Demy, n'a pas cherché à stupéfier les foules. Il s'est contenté de faire des gammes sur le thème classique que lui offrait le roman de Sébastien Japrisot, l'auteur de Piège pour Cendrillon. Gammes qui révèlent un méfier solide et, dans la mesure du possible. Je désir d'échapper à certains lieux communs. Le reproche qu'on pourrait faire à Costa-Gavras est de n'avoir évité la convention qu'en sombrant dans le maniérisme. Il y a dans son film des coquetteries de mise en scène qui ne sont pas toujours heureuses et qui alourdissent le récit plus qu'elles ne l'enrichissent. De même le réalisateur donne-t-il parfois l'impression de se perdre dans les sinuosités d'une action que fait progresser un jeu trop subtil d'associations d'images. Plus encore que les pistes de l'assassin, Costa-Gavras a brouillé celles qui nous auraient permis de découvrir sa vraie personnalité. Nous restons dans l'expectative à son sujet. Il faudra attendre son second film pour y voir clair. Yves Montand joue en s'amusant les inspecteurs enrhumés. Simone Signoret compose, non sans humour, un personnage de comédienne ratée. Catherine Allégret fait preuve d'une charmante assurance. Pierre Mondy, toujours solide ; Michel Piccoli, presque méconnaissable ; Jean-Louis Trintignant, Jacques Perrin, Claude Mann et bien d'autres ont prêté leur concours amical au jeune réalisateur. Une brève apparition permet à Charles Denner de nous rappeler qu'il a beaucoup de talent. LE MONDE • Par JEAN DE BARONCELLI • Le 20 novembre 1965. ••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••••• «Tous les films sont politiques », assure Costa-Gavras. Mais peu de cinéastes auront su rendre la politique aussi accessible que le réalisateur de Z et L’Aveu. Arte Editions lance cette semaine le premier volume d'une intégrale Costa-Gavras en DVD, avec ses neuf premiers longs métrages, de Compartiment tueurs (1965) à Hanna K. (1983). Des films qui, pour la plupart, questionnent l'actualité géopolitique et les pages sombres de l'histoire récente sans jamais oublier que le cinéma est, aussi, un spectacle. Nous avons demandé à Costa-Gavras de commenter les extraits de sept de ces films, entre leçon de mise en scène et souvenirs de tournage. Le premier volet de cette série d'articles est consacré à Compartiment tueurs (1965), son coup d'essai-coup de maître, invisible depuis longtemps en raison de problèmes de droits. Un polar décalé, adapté très fidèlement (à l'exception de la fin...) du roman de Sébastien Japrisot, et qui transpose le film noir hollywoodien dans un contexte très français (les dialogues, savoureux, oscillent entre Auguste Le Breton et Michel Audiard). L'inspecteur Grazziani (Yves Montand) enquête sur le meurtre d'une jeune femme, retrouvée étranglée dans sa couchette du train Marseille-Paris. Il découvre bientôt que le tueur a décidé d'assassiner tous les autres passagers du compartiment... L'extrait ci-dessus se situe dans le premier quart d'heure du film. Grazziani, de retour de la gare, arrive au commissariat pour faire son rapport à son supérieur, le commissaire Tarquin (Pierre Mondy)... ▪️L'ambiance de cette scène est étonnante pour un film criminel... J’aimais beaucoup, dans le roman de Sébastien Japrisot, le côté à la fois très sérieux de l’enquête policière et la dimension pas sérieuse du tout de l’atmosphère. Il y a quelque chose de joyeux et de vif, on passe sans arrêt d’un décor à l’autre, d’un personnage à l’autre. Le principe du récit et de la réalisation, ici, c’est le mouvement permanent : la vie est dans chaque scène, avec ses drames et ses moments d’humour. Les premiers rôles comme Montand sont très souvent entourés de nombreux seconds rôles et figurants, comme dans cette séquence au commissariat : les suspects n’ont rien à voir avec le meurtre de la passagère du train, on voit un type bourré qui se fait repousser par tout le monde, puis deux inspecteurs travestis en femmes de ménage pour enquêter sur une affaire de fausses communiantes. J’ai aussi repris le principe de dialogues parfois absurdes de Japrisot, comme cette allitération autour du terme « dolicocéphale » (j’avais découvert le mot peu de temps avant, il m’avait beaucoup plu !). On voit ici pour la première fois le commissaire interprété par Pierre Mondy avec sa logique arithmétique – d’où son tic de langage « primo-deuxio-tertio ». Je me suis beaucoup amusé – et Pierre aussi ! – à concevoir égocentrique, qui se prend pour un grand chef mais est toujours à côté de la plaque. J’ai travaillé sous les ordres de quelques réalisateurs de ce type quand j’étais assistant. Mais je ne vous dirai pas qui ! ▪️L’inspecteur incarné par Yves Montand est, lui-même, un peu décalé… Yves avait quelques réticences à incarner un flic – nous étions à peine quatre ans après la fin de la guerre d’Algérie, et la police avait vraiment une très mauvaise image à l’époque. Quand je lui ai demandé de jouer avec un accent marseillais, il a rechigné : « Je ne veux pas faire Fernandel ». Dans la vie de tous les jours, il avait naturellement l’accent du midi et essayait de le gommer. Je l’ai néanmoins persuadé d’essayer avec cet argument : « Si ce n’est pas concluant, on resynchronisera toutes tes scènes au mixage ». Au bout d’une journée de tournage, il était convaincu. Il a forcé son accent, et en a fait une sorte de masque, qui l’a aidé à entrer dans son personnage. L’idée du rhume carabiné, du mouchoir qu’il a toujours à la main, je crois que ça vient de lui – les accessoires sont toujours bénéfiques pour les acteurs, ça les stimule. Le fait que cet inspecteur soit malade, et ne souhaite qu’une chose, rentrer chez lui pour se mettre au lit avec une bouillote, renforce la dimension comique du film ▪️Le noir et blanc aux contrastes très marqués est-il un hommage au film noir hollywoodien ? Dans les années soixante, un réalisateur débutant comme moi était condamné au noir et blanc. Les films en couleurs, beaucoup plus coûteux, étaient réservés aux grands metteurs en scène. Aujourd’hui, ça serait plutôt le contraire ! Compartiment tueurs a été réalisé avec très peu d’argent. Les producteurs refusaient que l’on tourne la course-poursuite finale avec les motards – trop cher ! Il a fallu que j’utilise ma propre voiture, repeinte pour l'occasion, pour faire des économies ! TÉLÉRAMA • Propos recueillis par Samuel Douhaire • Publié le 21 novembre 2016.
🎬 Premier film de Costa-Gavras, avec une distribution éclatante, Yves Montand, Pierre Mondy, Catherine Allègret, Jacques Perrin, Michel Piccoli, Jean-Louis Trintignant, Charles Denner. De nombreuses scènes sont mémorables, à l'image des plongées dans un Paris nocturne de l'époque. L'intrigue est tirée du roman de Sébastien Japrisot qui signe l'adaptation. Une femme est découverte assassinée dans un wagon à la Gare de Lyon. La police commence son enquête avant de se rendre compte que l'assassin recherche comme eux les autres membres du wagon-lit. Un divertissement de qualité, avec des dialogues savoureux. 🎬 🎬 🎬
28 02 2020