Summary
Three young women at a hair salon all like the son of the clothing store proprietors across the mall. Although Robby is selfish and shallow, he's appealing to Lili, the salon's manager, who's trendy and also the salon-owner's moll; to Mado, who's innocent and sweet; and to Pascale, who's intelligent but passive and downcast. Robby's dad tells him to grow up and see beyond the mercurial Lili, so he proposes suddenly to Mado. She's delighted, but the day before the wedding, Lili returns to give Robby another look. In the background, a Yank who was a soldier in France in World War II returns to Paris and tries to recapture the love of his wartime sweetheart, Robby's mom.
Alors que point la crise économique des années 1980 où les ventes s'amoindrissent, les commerçants et leurs employés d'une galerie marchande se laissent aller à leurs désirs : amours et rencontres se mêlent, se font et se défont sous l'égide d'un badinage inconstant et de plaisirs à se sentir aimé... de loin ! L'institution du mariage fait envie mais reste improbable tandis que les couples mariés et déjà établis résistent sans raison hormis, peut-être, le fait de pouvoir poursuivre et sauver leurs affaires commerciales. Rêver à l'amour devient donc une occupation qui se célèbre, comme dans une comédie musicale où tout est faux et heureux. Plusieurs femmes et hommes s'y emploieront avec vigueur comme pour illustrer le fait qu'un désir n'est jamais perdu : il peut ressortir quelque part, chez quelqu'un, ailleurs.
Sur Arte Reco Amandine Bon divertissement
Chantal Akerman
De Chantal Ackerman. 1986. Comédie musicale autour du thème de l’amour. Bien ficelé et choregraphié. Telerama Sans attendre la fin des années 80, la clairvoyante Chantal Akerman les rassemblait sous l’adjectif rutilant Golden (comme les golden boys de Wall Street), années d’or pour une comédie musicale aux couleurs primaires flashy, certifiées d’époque. Dans la galerie commerciale de la Toison d’or, à Bruxelles, la réalisatrice organisa un monde de vitrines, magasin de mode, salon de coiffure, entrée de cinéma et comptoir tout en représentation. Les années 80 n’étaient-elles pas celles du look ? Mais dans cet univers d’apparences, il n’est question que de cœurs qui battent et de sentiments qui se débattent, à l’intérieur. Resté comme une fantaisie très à part dans l’œuvre de Chantal Akerman, Golden Eighties est pourtant un film personnel de bout en bout. Une joie certes un peu inattendue s’impose d’emblée, entraînant toute une équipe de coiffeuses-shampouineuses dans un ballet de commentaires sur les relations amoureuses de Lili, la patronne. Le Robert qui la courtise est, malgré son prénom de vieux, un jeune homme contraint d’écouter ses parents, qui s’y connaissent en prêt-à-porter et en prêt-à-marier. Mais la mère, Jeanne, cache des émotions secrètes, liées au retour d’un bel Américain, Eli, dans sa vie. Loin de la lumière éclatante des scènes de comédie musicale, c’est dans la pénombre que se retrouvent les anciens amants. Et l’on apprendra, à mots couverts, que le passé qui les lie remonte à la guerre, et même à la déportation dans les camps de concentration. On comprendra aussi que la belle Lili, que Robert n’est pas seul à vouloir conquérir, n’a plus de plaisir. « Il faut être patient et m’aimer beaucoup », dit-elle, pensive. Sans cesse, des touches subtiles viennent nuancer la fête générale, et l’énergie évidente du tableau d’ensemble dialogue avec une mélancolie tout aussi belle. Le plus étonnant est que ces contrastes n’en sont pas, à l’évidence, pour Chantal Akerman. C’est tout naturellement qu’elle lie le léger et le grave, l’élan et le retrait, l’artifice et la vérité. Mieux encore, on sent qu’elle croit fondamentalement à tout ce qu’elle fait dire à ses personnages, ayant d’ailleurs écrit elle-même aussi les paroles des chansons. « L’amour n’apporte que du malheur », entend-on, puis « aucun amour n’est jamais perdu, aucun amour n’est jamais pour rien », et tout est vrai. Sous couvert de chassés-croisés ludiques, les sentiments sont pris radicalement au sérieux dans ce film jamais sentimental, jamais mièvre. Même le chœur des garçons moqueurs ne peut rien contre la sincérité du cœur ! C’est aussi grâce à la qualité de l’interprétation que l’authenticité des émotions triomphe. Du côté des hommes, la mesure est parfaite avec Charles Denner et John Berry. Du côté des femmes, c’est le pur brio. Delphine Seyrig, Lio, Fanny Cottençon, Myriam Boyer, les héroïnes de Golden Eighties clignotent comme des lumières, tantôt transparentes et tantôt opaques, tantôt simples et tantôt complexes. Un show qui danse avec l’intime.
Chantal Akerman (1986) - Reflet Médicis